Jocelyn Joseph a mis le feu aux vêtements de Sarah-Jane Fenouille, avant de se donner la mort par pendaison. Samedi, sa fille Nadia est revenue sur sa première déclaration. Elle évoque une liaison entre le maçon et la jeune femme. Mais celle-ci nie toute relation avec son présumé agresseur.
Le village de Poste-de-Flacq a été le théâtre, jeudi après-midi, d’un double drame. Jocelyn Joseph, un maçon de 63 ans, s’est donné la mort par pendaison après avoir mis le feu aux vêtements de Sarah-Jane Fenouille, une baby-sitter de 26 ans, à la gare de la localité.
Vendredi, Nadia, la fille du disparu, âgée de 41 ans, a affirmé que Sarah-Jane Fenouille « n’était pas la compagne » de son père. Samedi, elle a changé sa version, soutenant le contraire et alléguant que la jeune femme « inn bien profit de mo papa ».
« Mon père entretenait bien une liaison avec elle depuis deux ans. Ma mère, décédée en mars à la suite d’une longue maladie, était au courant. Sarah-Jane loue une maison à Poste-de-Flacq et c’est mon père qui payait son loyer. Il aimait cette fille et celle-ci a joué avec ses sentiments. Il y a une semaine, il a découvert que Sarah-Jane le trompait. Il est allé chez elle pour récupérer les choses qu’il lui avait données », dit Nadia.
Toutefois, la fille de Jocelyn Joseph dit ignorer les raisons derrière les actes de son père. « Mo pa kone kinn pas dan so latet pou li bril Sarah-Jane. C’était un homme calme et généreux. Dans le passé, il voyait d’autres femmes, mais il n’a jamais eu de problèmes. Je ne sais pas ce qui s’est passé entre Sarah-Jane et lui. Elle le provoquait… C’est triste qu’il ait perdu la vie dans de telles circonstances », dit Nadia.
«Comme un grand-père»
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Quant à Sarah-Jane, elle nie les allégations de Nadia. « Je connais Jocelyn depuis mon enfance, car nous vivons dans la même localité. Il y a deux ans, je travaillais comme aide-maçon pour Jocelyn, qui était contracteur. Et ensuite, j’ai eu du travail à l’usine et je suis aussi baby-sitter à temps partiel. Jocelyn me harcelait depuis la mort de son épouse en mars. Il m’a fait des propositions à plusieurs reprises, mais je n’ai jamais cédé. Jocelyn était comme un grand-père pour moi. Bien souvan, Jocelyn ti pe apros mwa e li fer bann komenter indesan. Me mo inyor li parski mo kone so manier sa. Mo pa ti atan ki li pou rod touy mwa », raconte Sarah-Jane, rencontrée sur son lit d’hôpital.
La jeune femme de 26 ans confie que son compagnon était au courant des avances de Jocelyn Joseph. « J’ai dit à mon compagnon que Jocelyn me harcelait. Il lui a parlé. Je pense que Jocelyn n’a pas apprécié cela, car avant de mettre le feu à mes vêtements, il m’a lancé : « Si to pa pou vinn pou mwa, to pa pou vinn pou personn ». Je n’ai jamais pris ses menaces au sérieux, mais il est passé à l’acte. J’ai vu la mort de près. Sans l’aide des passants, les conséquences auraient été plus graves », dit Sarah-Jane Fenouille.
Allan, l’amoureux de la jeune femme, ne cache pas sa colère. « Ce qu’il (Jocelyn) a fait est très grave. J’aurais pu perdre Sarah-Jane. Nous sommes ensemble depuis cinq ans », dit cet homme de 36 ans.
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L’agression
Jeudi, vers 16 h 45, après ses heures de travail, Sarah-Jane Fenouille rentre chez elle à vélo. Elle croise alors le maçon qui tente de la stopper dans son élan. La jeune femme se retrouve à terre. Jocelyn Joseph l’asperge d’essence avant de lancer son briquet sur elle. Son forfait accompli, il s’en va. Saraj-Jane a le réflexe de se dévêtir avec l’aide des gens venus à sa rescousse. Elle sera transportée d’urgence à l’hôpital de Flacq avant d’être transférée à l’hôpital Victoria de Candos, où elle sera admise. Son état de santé est jugé stable. Dans une déclaration au Défi Plus, elle dira que « Jocelyn inn get mwa brile san pitie e linn ale ». Quant à Jocelyn Joseph, recherché par la police pour tentative de meurtre, son corps a été retrouvé dans un terrain en friche, vendredi matin, à Poste-de-Flacq. Il s’est donné la mort par pendaison. C’est une femme qui a fait la macabre découverte en allant déposer ses enfants à l’école. Elle a informé son frère qui, à son tour, a alerté la police. L’autopsie, pratiquée par le chef du département médico-légal, le Dr Sudesh Kumar Gungadin, a attribué son décès à une asphyxie due à la pendaison. Il portait également des brûlures sur le torse, des lésions occasionnées pendant l’agression sur Sarah-Jane Fenouille. Les funérailles du sexagénaire ont eu lieu samedi à 10 heures.
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