Tanoujia Caroopen, embaumeuse : «J’apprécie mon travail»

Employée chez Elie & Sons Ltd, elle a débuté en tant que porteuse de cercueil féminin. Six ans après, la possibilité a été offerte à Tanoujia Caroopen de devenir embaumeuse. Une profession qu’elle exerce depuis maintenant sept ans.

« À l’époque, les ‘white ladies’ assistaient à l’embaumement des corps, que ce soit à la morgue ou au domicile du défunt. C’est en observant les embaumeurs que je me suis intéressée à ce métier jusqu’alors pratiqué exclusivement par des hommes », dit-elle. 

Pour Tanoujia Caroopen, il s’agit d’une expérience exceptionnelle, qui n’est cependant pas accessible à tous en raison des nombreuses appréhensions liées au travail avec le corps d’un défunt. « Au début, j’avais des frissons en manipulant un corps, mais j’ai su surmonter mes appréhensions. »

Lorsqu’elle est devenue embaumeuse à la morgue, Tanoujia Caroopen indique qu’elle était initialement assistée, mais avec le temps, elle a gagné en confiancce. « Quand je prends mon travail, je viens avec un esprit positif qui m’aide à accomplir ma tâche correctement. »

Elle avoue cependant la difficulté d’assister à une autopsie, de procéder à l’embaumement et de préparer un corps pour les funérailles. Ce processus, qui consiste à utiliser un appareil pour aspirer tous les liquides corporels et les remplacer par du formol, ralentit le processus de décomposition. « Grâce à ce processus, le corps ne dégage aucune odeur désagréable lors des veillées mortuaires. » C’est un travail chronophage, nécessitant une maîtrise acquise grâce à une formation basée sur les pratiques en Australie, ajoute-t-elle.

« Je fais ce métier avec beaucoup d’amour et de respect. Chaque corps est unique, et je ne pratique pas mon métier machinalement, comme pour un travail routinier », précise Tanoujia Caroopen. D’ailleurs, elle confie ressentir de la tristesse pour chaque corps qu’elle reçoit. Cependant, « il est important de mettre de côté ses émotions pour faire le travail correctement et avec le cœur ».

Aujourd’hui à 57 ans, Tanoujia Caroopen souhaite participer à la transmission de ses connaissances à d’autres femmes pour assurer la relève.