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Tentative de maquiller le meurtre d’Ayaan deux ans : Rs 2 500 remis au médecin du privé pour certifier le décès

Muhammad Ayaan Moeen Ud Din G. Ramdoo, 2 ans a connu une fin effroyable aux mains de celui qui avait le devoir de le protéger : Mohammed Ali Ashar Sobratee, 22 ans, son beau-père.

L’étau se resserre autour de la doctoresse qui a signé l’acte de décès d’Ayaan Moeen Ud Din G. Ramdoo. Elle avait certifié que le nourrisson est mort de cause naturelle, alors qu’il a été battu. Un policier affecté au poste de police de l’hôpital Jawaharlal-Nehru, à Rose Belle qui était de service, devra également s’expliquer dans cette affaire.

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Avant de procéder à l’autopsie dans la matinée du vendredi 13 novembre matin, le médecin légiste avait demandé que la doctoresse du privé soit interrogée pour comprendre pourquoi elle avait certifié l’arrêt cardiaque. Une équipe de la police de Midlands a interpellé le médecin qui exerce à New Grove. Lors de son audition, elle a soutenu avoir rencontré le couple. Et quand les policiers lui ont demandé d’expliquer comment un enfant de 2 ans a pu succomber à cet arrêt brusque, elle n’a pas su répondre. Elle a fait ressortir qu’elle a perçu Rs 2 500 de la part du beau-père du petit pour apposer sa signature. Après avoir été entendue, elle n’a pas été arrêtée.

 Or, les conclusions de l’autopsie ont confirmé que l’enfant a été battu jusqu’à ce que mort s’ensuive. L’enquête est menée désormais par la Major Crime Investigation Team (MCIT). Après l’arrestation du couple, Mohammed Ali Ashar Sobratee, 22 ans et la mère du nourrisson Bibi Nawsheen Beeharry, 26 ans, la doctoresse, une généraliste devrait être convoquée ce lundi aux Casernes centrales pour être de nouveau interrogée pour plus de précisions. Cette fois, elle risque une arrestation et même une suspension dans sa profession pour son geste.

 Les limiers de la MCIT, sous la supervision de l’ASP Seebarath, devront également se rendre à l’hôpital Jawaharlal-Nehru, à Rose-Belle ce lundi pour prendre connaissance de la liste des policiers qui travaillaient jeudi soir au moment de ce drame. Un policier en particulier les intéresse, car c’est lui qui aurait fait appel à la doctoresse après que le médecin de service ait rapporté l’affaire à la police. La mère n’a pas encore donné sa version des faits. Le beau-père sera de nouveau entendu en détail sur ce meurtre atroce qui a choqué le pays.

Un duo machiavélique

Le petit Muhammad Ayaan Moeen Ud Din G. Ramdoo était âgé de 2 ans. Il a connu une fin effroyable aux mains de celui qui avait le devoir de le protéger : Mohammed Ali Ashar Sobratee, 22 ans, son beau-père. Bibi Nawsheen Beeharry, 26 ans, la mère du nourrisson, qui selon la police était au courant des martyres que subissait son fils n’est jamais venue de l’avant pour le dénoncer.  Pire, une fois le crime commis, ils se sont empressés d’aller enterrer le petit. Mais la vérité a fini par éclater. Le jeune couple a été inculpé de meurtre samedi.

L’autopsie pratiquée par le Dr Shaila Prasad Jankee, médecin légiste, a révélé que l’enfant a subi des maltraitances physiques extrêmes. Il portait plusieurs blessures remontant à environ un mois. Les analyses ont également permis d’établir qu’il a subi de nombreuses tortures sur tout le corps et même au crâne. Autant d’éléments qui confirment le calvaire que subissait le petit auprès de sa mère et du compagnon de celle-ci. « Avec toutes ces blessures, il était déjà condamné à mourir », déplore la sœur de la mère du nourrisson.

 Bibi Nawsheen Beeharry et sa sœur Nooshreen ont été élevées par leur grand-mère. Au départ les deux sœurs étaient très complices. «Nous partagions tout », raconte la sœur. Puis, les deux ont construit chacune, de leurs côtés, une famille. Nawsheen s’est mariée à Adil G. Ramdoo et elle est allée vivre à Baie-du-Tombeau. Cependant le couple rencontre des difficultés et bat de l’aile. L’époux a des problèmes avec la justice. L’arrivée du petit Ayaan, il y a deux ans, n’y changera pas grand-chose. En plusieurs occasions, la jeune femme déserte le toit conjugal lors des disputes.

Il y a un an environ, elle fait la connaissance de Mohammed Ali Ashar Sobratee sur Facebook. Ils se sont vite liés d’amitié et s’échangent des messages. Dans son couple cela n’allait plus. Son époux ayant constaté qu’elle était souvent au téléphone  finit par découvrir qu’elle le trompe avec cet habitant de Midlands. Après la levée du confinement en juin, elle n’hésite pas à quitter le toit conjugal pour aller vivre avec son jeune amant. Au mois d’août, son époux est arrêté et condamné pour vol. Elle emmène son fils avec elle.  « Kan linn all laba linn coupe kontak avek mwa. Mo pa kone kinn ariv li, me li pa ti koumsa avan », explique sa sœur Nooshreen. Puis un beau jour, elle reçoit un appel de la part du jeune homme. « Il m’a informé que ma sœur vivait avec lui. Je lui ai dit de prendre bien soin de mon neveu Ayaan. Il m’a dit qu’il allait s’en occuper comme si c’était son propre fils. »

Changement d’attitude

Plusieurs mois s’écoulent et le samedi 7 novembre, Nawsheen et son nouveau compagnon, de même que le petit passent voir Nooshreen à Montagne-Blanche. « Ils sont arrivés dans la soirée. Mon neveu était un petit plein de vie, jovial, mais ce soir-là lorsque nous l’avons revu, il était renfermé sur lui-même. Ma fille de trois ans jouait avec lui, mais il n’interagissait pas. Il restait immobile sur la bicyclette. J’ai demandé pourquoi il était dans cet état et le beau père m’a dit qu’il ne savait pas pédaler et qu’il avait sommeil. Li dir zenfant la, vini mo fer twa dormi. » 

Ce changement d’attitude intrigue la tante et son époux. « S’ils étaient restés plus longtemps, nous aurions pu découvrir pourquoi mon neveu avait l’air aussi traumatisé. Le couple cachait bien leur jeu », estime la tante. Quelques jours plus tard, ils apprennent la triste nouvelle.

 

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