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Trafic de drogue : l’Est perçu comme une porte d’entrée 

Après le Nord et l’Ouest, les trafiquants privilégieraient l’Est du pays.
  • Trou-d’Eau-Douce dans le viseur de l’Adsu

Les îlots de l’Est sont fortement soupçonnés d’être des « points de transition de drogue ». Selon l’expert en milieu maritime Alain Malherbe, environ 200 000 passages ont été répertoriés dans ce corridor. À la National Coast Guard, on indique que les patrouilles sont fréquentes dans la région.

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Les trafiquants emploient divers moyens pour introduire leurs substances illicites dans le pays. Le Dimanche/L’Hebdo est en présence d’informations selon lesquelles ils exploiteraient la route de l’Est à outrance depuis ces dernières années. Cela, afin de ne pas éveiller les soupçons de la National Coast Guard (NCG) et de l’Anti-Drug and Smuggling Unit (Adsu). 

Les trafiquants, selon des renseignements, longent ainsi tout le littoral nord, car la marée du Sud est perçue comme étant non seulement houleuse mais aussi rocailleuse. Les trafiquants privilégient des hors-bord (speedboats) pourvus de moteurs de 125 cc ou de 200 cc et rallient les côtes réunionnaises et/ou malgaches en l’espace de quelques minutes, à partir de l’Est. Cela s’explique par la forte présence d’embarcations dans ce coin du pays. 

Ilots dans le viseur

Au niveau de l’Adsu, on avance que Trou-d’Eau-Douce est fortement soupçonnée d’être « une région très privilégiée » par les trafiquants de drogue. L’important mouvement de hors-bord et autres embarcations dans la région, souligne-t-on, interpelle. « Les îlots de l’Est, qui sont peu fréquentées une fois la nuit tombée, sont également dans notre viseur », fait-on comprendre. 

L’expert en milieu maritime Alain Malherbe s’interroge sur la présence des garde-côtes qui sont postés dans cette partie du pays. « Si vous vous rendez dans la région de Trou-d’Eau-Douce, vous serez étonné de constater qu’un seul bateau est utilisé comme patrouilleur. Mes données démontrent qu’il y a environ 200 000 passages dans ce corridor. Autrement dit, certains bateaux ont tendance à employer cette route fréquemment », fait comprendre Alain Malherbe. 

Il exhorte la NCG à redoubler de vigilance dans l’Est du pays. « Le CGS barracuda ou encore le CGS vigilant doivent patrouiller la région afin de dissuader les trafiquants de drogue », martèle-t-il.

« Patrouilles quotidiennes »

La NCG, qui a été sollicitée au téléphone, indique que des « patrouilles quotidiennes » sont menées dans les eaux de l’Est. « Nos hommes sont très présents dans la région. Nous n’allons certainement pas dévoiler les fréquences de nos patrouilles pour des raisons de sécurité », réplique-t-on. 
Quid des postes de commandement ? « La NCG est pourvue de cinq postes situés dans l’Est à Belle-Mare, Île aux Cerfs, Trou-d’Eau-Douce, Deux-frères et Poste-Lafayette », répond-on. 

Des marinas à travers le pays

Le haut commandement de la NCG et la Mauritius Ports Authority (MPA) avaient déposé lors d’une des séances de la commission d’enquête sur la drogue présidée par l’ancien juge Paul Lam Shang Leen. Il avait été question de l’exploitation de notre zone côtière pour le trafic de drogue. Le rapport de la commission a d’ailleurs souligné que nos côtes devaient impérativement se doter de marinas afin de contrôler les allers et venues des embarcations. 

« According to the NCG, since there is no control of the movements of the yachts, speedboats or catamarans, the creation of marinas around the island manned by the NCG would be a positive step in controlling the movements of those crafts which have the capacity of going to Madagascar or Reunion Island. Both the Port Master and the Commander of the NCG are of the view that it is feasible to build marinas around the island for those powerful crafts to be moored and their movements kept under control of the NCG. Many spots have been identified by the Commander as being places convenient for constructing marinas », atteste le rapport.

 

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