Défi Zen

Trio Cholo pour la promotion du séga en France

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Se rapprocher de leurs racines, faire connaître l’étendue de leur musique et promouvoir les instruments traditionnels. Tel est le but de Trio Cholo qui regroupe trois mélomanes qui sont enseignants en cursus diplôme National Supérieur Professionnel de Musicien et diplôme d’Etat d’enseignement, en France. 

Trio Cholo, c’est l’histoire de trois enseignants en musique au sein du Pôle d'enseignement supérieur spectacle (Pont Supérieur) qui vivent à Nantes, dans l’Ouest de la France. Le groupe se compose de Mathieu Michel, chanteur et percussionniste, Etienne Brousse, guitariste et William Ross, clarinettiste. Le trio s’est formé à la suite de la rencontre de trois amoureux de musique. Une rencontre improbable d’abord de deux Mauriciens au sein du Pont Supérieur suivie par une amitié nouée avec Etienne qui les rejoindra en cours de route.

« L'idée de travailler sur un projet de musique traditionnelle nous trottait dans la tête après notre rencontre avec Mathieu. Mais ce n'est qu'après mon retour des vacances d'août 2019 à Maurice, muni d'instruments traditionnels fabriqués par Kurty O'clou, que le travail a vraiment commencé pour nous », explique William Ross, porte-parole du groupe.

En choisissant le nom Cholo, ils veulent affirmer leur attachement au séga.
En choisissant le nom Cholo, ils veulent affirmer leur attachement au séga.

Leur style, ils le puisent dans des ségas très différents sur le site de filoumoris.com. « Nous reprenons ces ségas en utilisant à la fois des instruments traditionnels et modernes sur lesquels nous sommes spécialisés et qui ne sont pas reliés directement au séga. Nous n’avons pas les mêmes parcours musicaux et nous essayons d’en tirer profit », précise-t-il.

William joue de la clarinette basse sur des thèmes traditionnels, Mathieu propose des rythmiques et claves asymétriques tandis qu'Etienne apporte des harmonies enrichies et des choeurs.

« Nous entamons une démarche de composition mélangeant le séga et un langage propre à nous », confie William. Le choix du nom du groupe est symbolique pour le trio. « Étymologiquement, le mot 'cholo', qui qualifie les musiciens et danseurs de séga, est un terme péjoratif. Ceci date de l'époque de l'esclavage où la pratique du séga était interdite. En choisissant le nom 'Cholo', cela nous permet d’affirmer notre attachement au séga et aussi de défendre cette musique qui a longtemps été méprisée ».

S’exprimer à travers le séga et se rapprocher de leurs racines, c'est d'ailleurs l'objectif du trio en lançant le Trio Cholo. « La première phase du groupe a été une démarche de recherche musicologique suivie d'une phase d'expérimentation avec les instruments. »

Aujourd’hui, le trio est fin prêt à présenter son travail par le biais de concerts. « Nous avons en effet la chance d’être soutenus dans notre démarche par Marc Clerivet, ethnomusicologue et professeur au Pont Supérieur, qui nous offre l’opportunité d'animer un atelier sur le séga pour les étudiants du département traditionnel. »  

En février, ils accueilleront Philippe de Magnée (filoumoris.com) pour une intervention sur les musiques de l'océan Indien au sein du Pont Supérieur. Le Trio Cholo fait quelques enregistrements dans le but de se faire connaître. Il recherche activement des lieux pour se produire en France et à Maurice. « Nous avons déjà quelques concerts prévus au printemps dans la région », conclut William Ross.
 

 

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