Trois femmes sauvagement agressées à Pailles : l’une d’elles dans un état grave, avec une fracture de la colonne vertébrale

Trois femmes, âgées de 46, 20 et 19 ans, ont été sauvagement agressées au couteau dans la nuit du vendredi 5 novembre 2021, à Pailles. Le suspect, un toxicomane au nom d’Ismaïl Mahamoodally, 21 ans, a fait irruption dans une maison, muni d’un couteau, avant de s’en prendre à ses victimes. Sous le couvert de l’anonymat, elles racontent le cauchemar qu’elles ont vécu.

À l’Avenue Perle, Pailles, Naila, 50 ans, vit en compagnies de ses deux sœurs, Karina (29 ans) et Neelam (46 ans), ainsi qu’avec ses nièces de 19 et 17 ans et son neveu de 21 ans. Le vendredi 5 novembre, elle était au travail, alors que ses sœurs préparaient une surprise pour l’anniversaire de sa nièce Disha. Zinat, une amie de la nièce, habitant Plaine-Verte, était présente. « Neelam m’a raconté qu’après l’arrivée de Zinat, quelqu’un est venu frapper à la porte. Lorsqu’elle est allée voir, elle a vu Ismaïl. Linn tourn so ledo, li pe marse lerla linn gagn enn koudpie dan so ledo. Linn tonbe, kouma li leve, Ismaïl inn donn li enn kout kouto dan so likou. Au même moment, ma sœur Karina est intervenue. Quant à Ismaïl, il a pris la direction du premier étage », raconte Naila.

Ma sœur Neelam avait demandé à Ismaïl de nettoyer la cour, la veille. Elle lui avait remis Rs 200, mais cela ne lui avait pas plu»

Alors que le massacre avait débuté au rez-de-chaussée, Zinat était dans la chambre de Disha et la retenait, le temps que sa mère et sa tante lui préparent la surprise. « J’ai entendu des cris et je me suis précipitée pour voir ce qui se passait. C’est alors que j’ai vu Karina qui saignait à la tête et aux mains. J’ai vu Ismaïl grimper les marches de l’escalier à vive allure, un couteau à la main », raconte la jeune femme. 

Prise de peur, elle s’est réfugiée dans les toilettes. « Ismaïl a endommagé une vitre. Il m’a agressée avec le couteau. J’ai été atteinte à la tête et à l’oreille gauche. Il m’a étranglée et a lancé : Disha, zordi li pou touy twa. Je lui ai dit que je n’étais pas Disha, il m’a alors relâchée et est parti », poursuit Zinat.

J’ai entendu des cris et je me suis précipitée pour voir ce qui se passait. C’est alors que j’ai vu Karina qui saignait à la tête et aux mains. J’ai vu Ismaïl grimper les marches de l’escalier à vive allure, un couteau à la main»

Karina, la troisième victime, a été grièvement blessée à la tête et à l’oreille gauche. « Ismaïl ne s’en est pas pris à moi directement. C’est lorsque je me suis interposée quand il étranglait Zinat, qu’il m’a blessée avec son couteau », explique la femme de 29 ans. Selon elle, Ismaïl Mahamoodally était venu se venger. « Ma sœur Neelam avait demandé à Ismaïl de nettoyer la cour, la veille. Elle lui avait remis Rs 200, mais cela ne lui avait pas plu », soutient Karina.

Après l’agression, les trois femmes ont été conduites à l’hôpital. Karina et Neelam ont été admise en salle. Ce samedi 6 novembre, la tante a été autorisée à rentrer chez elle, contrairement à sa sœur. « Son état de santé est sérieux. Ma sœur a eu une fracture de la colonne vertébrale et a perdu beaucoup de sang, lorsqu’Ismaïl l’a blessée à la gorge », dit Naila.

Ismaïl Mahamoodally : «Monn al pran kouto monn rantre pou pik zot»

Au niveau de l’enquête concernant l’agression des trois femmes, Ismaïl Mahamoodally, 21 ans, habitant Pailles, a été interrogé par les limiers du poste de police de Pailles. Il raconte que, le jeudi 4 novembre, Neelam lui avait demandé de balayer la cour. Une fois le travail achevé, Neelam lui a remis Rs 200 pour son service, mais il n’était pas d’accord. Il est parti se plaindre auprès de sa mère. Le lendemain, selon lui, Neelam l’a appelé et lui a remis Rs 50 additionnelles. Il n’était toujours pas content. « Kan monn kone ki neve-la pa lakaz, monn al pran kouto, monn rantre pou pik zot », a-t-il déclaré aux enquêteurs, avant d’ajouter : « Mo kontan Disha mwa, me li pa kontan mwa. » Le jeune homme a été traduit devant la justice, samedi, sous une accusation provisoire d’assault with premeditation. La police ayant objecté à sa remise en liberté conditionnelle, il reste en détention.