Samuel Greedharry est aux États-Unis depuis deux ans. Il habite sur le campus de l'Université Oral Roberts à Tulsa en Oklahoma, où il étudie la théologie. Il témoigne l'ampleur des dommages collatéraux liés au Covid-19 au pays de l'oncle Sam.
« Au début, nous disions tous : ‘Ça se passe juste en Chine’, même lorsque les cas continuaient à augmenter », explique l’étudiant de 22 ans.
« Les Américains, et ailleurs le monde, ne s’attendaient pas trop à ce que les choses deviennent aussi sérieuses », ajoute-t-il.
Originaire de St Paul à Maurice, il raconte que c’est sur la côte-est des États-Unis, notamment à Washington, que les premiers cas ont été enregistrés.
« En Californie malgré les consignes, les étudiants étaient assez insouciants face à ce nouveau virus. Vu que c’était les vacances du printemps, les étudiants étaient sur la plage en train de s'amuser, c'est alors que le virus a commencé à se multiplier et obligé la fermeture de plusieurs établissements scolaire », témoigne-t-il.
Samuel Greedharry est d’avis que les Américains, avec le président Donald Trump à la tête, étaient optimistes, mais pas réalistes, quant à la propagation du virus. « Le virus s’est propagé à un niveau encore plus important jusqu’à en faire de New-York son épicentre aux Etats-Unis, en raison de la densité de la population entre autre. »
« C'est à ce moment-là que les gens ont commencé à paniquer », affirme le jeune homme, qui suit l’évolution de la pandémie chez lui et à Maurice.
« En regardant les infos j’étais un peu amusé avec nos Mauriciens qui allaient à la pêche etc., c’est drôle la façon dont les Mauriciens réagissent au confinement.»
« Dans mon campus, la direction essayait d’évaluer la situation avant de fermer le campus quand un employé de la chaîne alimentaire du campus a attrapé le coronavirus, ce qui a obligé l'école à tout fermer. C’était une personne âgée, décédée depuis », raconte Samuel Greedharry.
Avec le nombre de cas du Covid-19, la panique a gagné une bonne partie de la population américaine. « Il y avait des queues pour acheter des articles essentiels, rapidement les étagères contenant ces articles se ont dévidées. »
Se couvrir avec un vêtement
Dans l’Oklahoma, indique-t-il, il n’y a pas autant de cas pour le moment. Il nous explique que c’était très difficile d’avoir un masque de protection. Il devait se couvrir avec un vêtement pour sortir. Ce sont les parents d’un de ses amis qui leur ont envoyé des masques de Singapour.
« En ce moment, les Américains reçoivent des chèques de $1200 par la poste (environ Rs 47 770). Je me sens un peu exclu car les étudiants internationaux ne perçoivent rien », déplore Samuel Greedharry. Heureusement qu’il peut compter sur l'université qui lui fournit de la nourriture tous les jours
Pour Samuel, il est très important de rester en bonne santé physiquement et psychologiquement. «Aux États-Unis, il n'est pas si facile d’avoir accès à des soins si on n’a pas une assurance maladie qui coûte au moins 40 à 50 $ par mois, confie-t-il, mais heureusement, je suis couvert et surtout, j'ai du sang mauricien donc je ne tombe pas souvent malade. »
En ce moment, Samuel Greedharry continue ses cours en ligne et se distrait sur Netflix et joue aux jeux vidéo. Lui, qui avait prévu de rentrer à Maurice en mai, devra revoir ses plans. Il continue toutefois de rester en contact avec sa famille. « On prie en famille sur whatsapp».
Le Coronavirus en chiffres aux États-Unis
Sur les 1, 925,811 cas positifs du covid-19 enregistrés dans le monde mardi 14 avril, les États-Unis sont les premiers du classement avec 582,594 cas positifs enregistrés, ce qui représente presqu’un quart des cas sur l’échelle mondiale.
Plus de deux millions de tests ont été effectués jusqu’ici dans les États-Unis. La ville de New-York a dépassé le cap de 10,000 décès, lundi 13 janvier, alors que le nombre total de décès aux États-Unis a dépassé les 20,000. 44,308 personnes ont guéri du Coronavirus jusqu’ici.
(Sources : John Hopkins University et AFP)
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