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Une véritable hécatombe

Selon le Haut Commissariat des Réfugiés de l’ONU, depuis 2014 à ce jour, plus de 10 000 hommes, femmes et enfants ont perdu la vie dans la Méditerranée, en tentant de fuir la pauvreté et la guerre dans leur pays, dans des embarcations de fortune. Un chiffre qui donne froid dans le dos ! Tout en faisant miroiter des sommes faramineuses aux pays africains pour dissuader les candidats à l’exil, Bruxelles appelle ces pays à tout mettre en œuvre pour empêcher ces périlleuses aventures. Dans ce contexte, une enveloppe évaluée à plusieurs milliards d’euros est proposée par l’UE en terme d’investissements. Certes, les investissements directs constituent l’un des meilleurs indicateurs de la santé de l’économie d’un pays. Or, pour s’installer, tout investisseur a besoin de certitude, de transparence et d’un climat politique apaisé. Dans ce contexte, la bonne gouvernance et le respect de l’état de droit représentent les éléments clés sans lesquels l’attraction des flux de capitaux ne pourrait se concrétiser. Or, ce sont majoritairement les pays africains qui sont en tête de liste de l’indice de la perception de la corruption au niveau global. Renverser une telle perception s’avère parfois beaucoup plus ardu que le combat contre le fléau lui-même, vu que la corruption s’infiltre profondément dans toutes les sphères d’activités humaines. Au niveau de la politique, elle parasite le centre du pouvoir et pervertit la démocratie. Les Constitutions sont souvent amendées pour prolonger et consolider le pouvoir des présidents ; amendements ensuite soumis à des référendums bidons, dont l’issue est connue d’avance. C’est ainsi que l’Aide publique au développement (APD) n’a pratiquement jamais pu apporter à l’Afrique le développement dont elle a tant besoin. Selon de nombreux observateurs, le détournement de ces fonds à d’autres fins  serait toujours une pratique courante. Et il va sans dire que l’hémorragie massive des capitaux dépouille le continent de ses richesses et moyens essentiels d’investir dans l’éducation, l’agriculture, la santé, etc. Par ailleurs, la pratique tant décriée consistant à piller les ressources et cadres africains, comme ce fut le cas aux temps de la colonisation, ne fait qu’empirer les problèmes de notre continent. Il est temps que l’Afrique se ressaisisse et remette la main sur ses réserves existantes. Comment expliquer cette pauvreté chronique en Afrique subsaharienne, région comptant, de surcroît, six sur dix pays les plus inégalitaires au monde ? Or, entravant une répartition convenable du fruit de la croissance, l’inégalité nuit  à la stabilité sociale, handicape la productivité des entreprises et freine la compétitivité de l’économie. À Maurice de même, la fin des accords préférentiels et des traités de non double imposition risque de fragiliser davantage notre économie. Et avec un  secteur privé toujours hésitant à sortir de son nid douillet sans la garantie d’un filet de protection et qui a, par conséquent, déjà formulé ses revendications en vue du prochain budget, qui sera présenté vendredi prochain, ce n’est pas demain la veille que l’on renouera avec la croissance tant attendue susceptible de donner le boost nécessaire au marché du travail. Force est de reconnaître néanmoins que ce sont seulement les mesures fondamentales prises en amont qui résoudraient de façon durable le problème de la pauvreté et éviteraient ainsi cette hécatombe se dérouantå chaque jour en Méditerranée.
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