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Violence domestique : femme battue, Mélanie veut sortir de son enfer

Violence domestique

Sous les coups de l’homme qu’elle aimait et qui est père de ses cinq enfants, Mélanie (55 ans) avoue vouloir en finir avec ce calvaire qu’elle endure depuis bientôt 15 ans. Elle veut que la police «ramasse» son «bourreau».

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« Il a déjà payé trois amendes pour non-respect du ‘protection order’. Il y a quelques jours, j’ai consigné une énième déposition à la station de police. Tout le monde me connaît là-bas, car je ne cesse de m’y rendre. Personne n’est venue s’enquérir de la situation.  J’attends pour le renouvèlement de l’ordre de la cour, mais entre-temps, il continue à s’en prendre à moi. Je n’en peux plus de ses insultes et de ses coups au quotidien », confie Mélanie, une habitante des Plaines-Wilhems.

La quinquagénaire gagne sa vie en effectuant le repassage de gauche à droite dans sa localité, histoire d’avoir quelques roupies en main pour subvenir aux besoins de ses deux fils, dont un souffre d’un handicap mental.  Elle est aussi la mère de trois filles qui sont toutes mariées.

Le regard vide

Les mains sur le front, Mélanie désespère… Elle ne sait plus à quel saint se vouer pour sortir de cet engrenage infernal qui perdure depuis 15 ans.  Le manque de sommeil est visible sur son visage. Mélanie a le regard vide. Elle anticipe déjà le comportement hostile de son bourreau à l’approche de la période festive. « Il picole et ramène ses copains de beuverie à la maison. Ensuite, il s’acharne sur moi, comme il le fait à chaque fois », soutient Mélanie en s’essuyant d’un revers de la main les grosses larmes qui ruissèlent sur les joues.

Mélanie ne peut quitter le toit conjugal, d’une part à cause de la santé fragile de son enfant et, d’autre part, cette maison familiale appartient à sa mère. Parfois, elle s’est retrouvée à passer la nuit dans la rue sise en face de sa maison, sous le regard impuissant de ses enfants. « Banela ouvert la porte guet moi. Mo ress dehors ziska gramatin. Mais comie letemps pou continie ek sa situation la. Mo nepli kapav. La polis bisin pran li aller… ».

C’est lors d’un anniversaire à Albion que Mélanie rencontre cet homme avec lequel elle se retrouve plus tard en couple. De cette relation naissent cinq enfants. Son compagnon gagne sa vie en tant que soudeur. Si, au début, tout se passe bien, les choses se sont détériorées au fil du temps, indique Mélanie.  « Il a un penchant pour la bouteille. Il vend tout ce qu’il peut dans la maison pour s’acheter à boire. Et, après, il se dispute avec les enfants et s’en prend à moi. Il devient incontrôlable. Souvent, il me menace avec un couteau ou me tabasse à coups de pied tout en me giflant sans s’arrêter ».  Elle ajoute que ses enfants et elles se retrouvent souvent sans repas. « Il ne contribue pas aux dépenses de la maison. Tout son argent, il l’utilise pour picoler. Lorsqu’il est sous l’emprise de l’alcool, il n’hésite pas à faire voler les casseroles dans les airs, sans gêne ».

Contrainte de vivre avec une prothèse

Il y a deux ans, une dispute éclate. Mélanie est battue par son compagnon. Elle est hospitalisée pour cause de multiples fractures. Après une intervention chirurgicale, la quinquagénaire est contrainte de vivre avec une prothèse au dos. Elle s’est remise de cette douloureuse étape graduellement grâce au soutien de ses filles, dit-elle.  De retour à la maison, Mélanie n’est pas à l’abri des scènes de violence. Elle tient bon, mais ne cache pas que l’idée d’ingurgiter du poison lui est souvent venue pour en finir avec sa vie. Cependant, ce qui la retient, c’est l’amour pour ses enfants qui dépendent d’elle.  Parfois, des employés, sensibles à sa situation, lui donnent à manger ou encore lui offrent l’hospitalité en voyant son visage souvent rempli de boursouflures.

En sanglots, elle raconte qu’elle se retrouve dans une situation ambiguë en cette fin d’année et peine à faire bouillir la marmite, mais elle ne baisse pas les bras. Elle confie qu’elle coud des rideaux de gauche à droite pour avoir des sous afin d’acheter des vivres et autres babioles. Pour égayer sa maison, elle se rend dans un dépotoir et récupère des tapis ainsi que d’autres choses utiles qu’elle lave pour ensuite les mettre dans sa maison.
Une femme qui n’a pas froid aux yeux, Mélanie espère vivement retrouver la paix intérieure. « Il ne changera pas. Je lui ai donné plusieurs chances, mais je ne peux plus le supporter ainsi que ses insultes matin, midi et soir. Je suis fatiguée. Je veux juste un peu de tranquillité et que la police ou toute autorité concernée initie une enquête pour tirer cette affaire au clair une bonne fois pour toutes. Je veux aussi qu’il arrête de me nuire », martèle Mélanie.

 

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