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Yoshinee Dhunnoo, nutritionniste : «La malbouffe tue en silence»

Selon les statistiques, la prévalence du surpoids et de l’obésité est en hausse. Cela ne touche pas seulement les adultes, mais aussi les enfants et les adolescents. Une des causes de cette situation est la malbouffe. Le point avec Yoshinee Dhunnoo, nutritionniste.

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«Le Mauricien mange mal », estime Yoshinee Dhunnoo. Avec les nombreux points de vente de restauration rapide, que ce soit dans les centres commerciaux ou les principales agglomérations, il a l’embarras du choix. En se faisant, c’est sa santé qui en fait les frais. La note est souvent salée, avec les maladies cardiovasculaires, le diabète, l’hypertension ou l’obésité que la malbouffe peut engendrer.

Aliments néfastes

Yoshinee Dhunnoo

Acheter son déjeuner en chemin est une pratique courante qu’il est difficile de changer, mais pas impossible à modifier, souligne la nutritionniste. « On parle de malbouffe quand une personne ne mange pas correctement et consomme des aliments riches en matières grasses, en sel et en sucre », dit-elle.

Ajouté à cela, la malbouffe, c’est aussi trop manger et consommer des aliments contentant des additifs. Ceux-ci servent à préserver ou redonner un coup d’œil à un produit. C’est le cas des colorants alimentaires et des conservateurs qui sont à base de produits chimiques, explique Yoshinee Dhunnoo.

La malbouffe est une tendance mondiale. Cela comprend également le grignotage, qui est une mauvaise habitude prise par certaines personnes au fil du temps. Selon la nutritionniste, il ne faut pas culpabiliser pour autant. Il suffit pour cela de prendre les aliments appropriés.

« Il est préférable de manger des fruits, une soupe, une salade de fruits ou de légumes, un sandwich, un yaourt ou encore des grammes bouillis, des noix, du fromage allégé au lieu des sucreries ou snacks qui sont souvent salés », fait-elle observer.

Dans le grignotage, certains aliments sont plus néfastes que d’autres. Parmi, les boissons gazeuses (qui sont très sucrées), les fritures, frites, biscuits et pâtisseries (qui contiennent sucre et matières grasses).

Maladies non transmissibles

Les conséquences de la malbouffe vont vite se faire ressentir. Surpoids, obésité, problème cardiovasculaire, hypertension artérielle et diabète deviennent souvent inévitables, surtout si en parallèle, on mène une vie sédentaire. Ainsi, la malbouffe avec tous les problèmes de santé qu’elle peut engendrer devient un silent killer. En sus de cela, manger régulièrement des sucreries est la cause de caries dentaires, particulièrement chez les enfants, s’ils ne prennent pas la peine de bien se brosser les dents par la suite.

On parle de malbouffe quand une personne ne mange pas correctement et consomme des aliments riches en matières grasses, en sel et en sucre»

Les légumes et les fruits sont les aliments qui doivent composer les repas pour une alimentation saine et équilibrée. Mais c’est connu que les enfants ne sont pas très fans de ces produits riches en fibres et en vitamines indispensables pour le bon développement du corps et pour être en bonne santé.

Les bonnes pratiques alimentaires doivent ainsi être inculquées aux enfants dès le plus jeune âge. Et pour les faire manger des fruits et légumes, les parents sont invités à faire preuve d’imagination et de créativité. « On doit les faire découvrir les fruits et les légumes jusqu’à ce qu’ils arrivent à les apprécier ».

Pour cela, la méthode de préparation et de présentation doit changer, afin que les enfants découvrent à chaque fois de nouvelles saveurs. Parmi les petites astuces que suggère la nutritionniste : l’utilisation de fines herbes dans la préparation des légumes. Il est possible de les faire griller également. Au lieu de faire des crêpes nature, il est possible de les faire aux légumes, les épinards préalablement réduits en purée, qu’on incorpore dans la pâte à crêpe.

Poulet, viande, poisson doivent toujours être accompagnés de légumes de différentes couleurs et saveurs, ajoute-t-elle. « C’est important de mélanger les couleurs et les saveurs pour rendre un aliment moins monotone aux yeux des enfants », fait-elle ressortir. Cela d’autant plus vrai que chaque légume a des valeurs nutritives non négligeables et ajoute de la texture aux repas.

En conclusion, Yoshinee Dhunnoo précise qu’on peut se faire plaisir et faire plaisir au palais de temps en temps. Le faire avec modération demeure, cependant, le maître mot. Il faut aussi pratiquer une activité physique régulièrement. Et une cure de détox de temps en temps est à considérer, tel le thé vert, dépendant de l’état de santé de la personne.

La malbouffe a fait l’objet d’une journée mondiale le 21 juillet.

Préparation maison

Préparer un repas sain et équilibré n’est pas aussi compliqué qu’on le croit. Il suffit de bien s’organiser et de faire bon usage des gadgets électroménagers disponibles et qui peuvent faire de la préparation culinaire une vraie partie de plaisir. La cuisson vapeur ou au four peut procurer un gain de temps non négligeable, selon Yoshinee Dhunnoo. Et il est possible aussi de préparer des repas en avance et de les conserver au frigo ou congélateur et de les réchauffer par la suite aux micro-ondes avant de les consommer.

La salade qu’on va consommer au travail ou à l’école peut très bien être préparée la veille, selon la nutritionniste, si tout est bien conservé. L’assemblage de légumes en y incluant, par exemple, le poulet peut se faire avant de quitter la maison. « C’est simple et facile à préparer », dit-elle. Un pain fourré avec des légumes sautés et du poisson grillé est facile à transporter. Il en est de même pour le farata ou le pain, qui peuvent être accompagnés de grains secs bouillis ou d’une salade.

Selon Yoshinee Dhunnoo, les burgers et nuggets ne sont pas recommandés, car ils contiennent trop de matières grasses et de sel ajoutée pour leur conservation. Toutefois, il est possible de les faire chez soi, tout comme les côtelettes de poulet qu’on peut préparer en avance et les passer au four par la suite.

C’est une question d’organisation, souligne la nutritionniste, afin d’éviter la consommation rapide.

Happy hours

Le phénomène des happy hours entraîne certains vers la malbouffe, fait remarquer Yoshinee Dhunnoo. Cela mène à consommer du fast food, parfois accompagné de boissons alcoolisées, ce qui fait que certains ne réalisent pas vraiment la quantité qu’ils consomment. D’autres considèrent aussi plus agréable de manger avec les collègues dans un snack ou au restaurant, au lieu d’apporter leur repas de la maison. C’est ainsi qu’on se tourne vers la malbouffe.

 

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