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Accusation d’escroquerie : bataille sud-africaine en terre mauricienne 

Un ordre de saisie émis par la Cour Suprême contre  un avocat sud-africain.

Un homme de loi sud-africain est dans de beaux draps. Anton Coetzee est accusé d’escroquerie par une de ses compatriotes. Le 27 août dernier, il a fait l’objet d’un ordre de saisie-arrêt de Rs 4.2 millions devant la Cour Suprême alors qu’il est en liberté conditionnelle.

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Lynette Kalidin, une ressortissante sud-africaine qui vit à Maurice, veut récupérer l’argent versé à Anton Coetzee. Dans cette optique, elle s'est tournée vers la justice mauricienne pour saisir ses fonds et  a retenu les services de l’avoué Me Preetam Chuttoo. Elle accuse son compatriote de lui avoir escroqué Rs 4,2 millions à travers le compte en fiducie (« trust account ») de sa firme légale. Le 2 septembre 2021, elle a juré un affidavit. Elle affirme que le 28 juin 2019, l’homme de loi lui aurait demandé de verser cette somme sur le compte de sa firme légale. Cet argent devait servir à convaincre la cour sud-africaine qu’elle avait les moyens d’acquérir des actions. C’était une stratégie pour obtenir gain de cause devant la justice sud-africaine, après avoir retenu les services d’Anton Coetzee. Ce dernier avait pour mission de poursuivre les partenaires d’affaires de Lynette Kalidin au sein de la compagnie Food for Thought. 

L’ordre de saisie émis par la Cour Suprême contre Anton Coetzee a été dirigé vers cinq banques commerciales du pays où le Sud-Africain détient des fonds. 

Aucun document authentique remis pour un dépôt de Rs 4,2 M

Des accusations infondées 

Le Défi-Plus a sollicité Anton Coetzee, qui réside également à Maurice, pour une réaction. Après avoir consulté ses hommes de loi, il a indiqué que ce n’est pas le forum approprié pour parler de cette affaire. Mais il réfute toutes les accusations de Lynette Kalidin. « Ces allégations sont injustifiées », a souligné le Sud-Africain. Il a aussi ajouté que ses hommes de loi se préparent à répondre aux accusations à son encontre. Anton Coetzee a affirmé qu’il collabore pleinement avec les autorités, « Je continuerai à faire de même jusqu’à ce que cette affaire soit résolue et que mon nom soit lavé », a-t-il déclaré.

Le mercredi 6 octobre, il a comparu devant la cour de district de Port-Louis concernant sa liberté conditionnelle. Il est représenté par le Senior Attorney, Me Jaykur Gujadhur. 

La genèse de l’affaire 

Cette escroquerie remonte à 2018. À cette époque, Lynette Kalidin, manager et actionnaire au sein de la firme Food for Thougt, a voulu racheter les parts d’un des partenaires de la compagnie. Dans son affidavit, elle a indiqué que ses requêtes ont été ignorées par ses partenaires. Elle s’est ainsi sentie mise à l’écart de la transaction. Pour elle, ses droits, en tant qu’actionnaire, n’étaient pas respectés. Le prix des actions avait été estimé à Rs 4,2 millions. 

Anton Coetzee entre en jeu

En mai 2019, elle retient les services d’Anton Coetzee. Sa tâche consistait à servir une notice légale aux actionnaires désireux de vendre leurs actions pour les empêcher d’aller de l’avant avec la transaction. Lynette Kalidin a indiqué avoir subi des pressions pour abandonner ses droits en tant qu’actionnaire. Elle avait, aussi, déploré son licenciement au sein de Food for Thought. Son homme de loi avait averti la partie adverse que si la vente des actions a lieu, des poursuites légales seraient entamées. Elle (la partie adverse / partenaires en affaires) aurait, cependant, confirmé son intention d’aller de l’avant avec la transaction. C’est à ce moment qu’Anton Coetzee aurait demandé à sa cliente d’effectuer le versement de Rs 4.2 millions.

Vu que la compagnie a été enregistrée à Maurice, l’argent a été déposé sur trois comptes au sein de deux banques commerciales du pays entre le 12 et le 24 juillet 2019. Cependant, depuis le mois de juillet 2019, Lynette Kalidin allègue que son compatriote ne lui a remis aucun document authentique. De plus, elle est sans nouvelles de l’action en justice entamée en Afrique du Sud. Elle explique qu’après de maintes requêtes, son homme de loi à Maurice est parvenu à obtenir des documents électroniques. Néanmoins, elle ne dispose d’aucun document authentique qui prouve que l’affaire a été portée devant la justice sud-africaine.

Plainte et arrestation 

Le 23 juin 2021, Lynette Kalidin a décidé de porter plainte devant le Central Criminel Investigation Department (CCID). Anton Coetzee a été arrêté sous une charge provisoire de détournement de fonds. 

Ensuite, Lynette Kalidin était sur le point de servir une mise en demeure à son compatriote, quand elle a obtenu d’autres informations à son sujet. En effet, des enquêteurs sud-africains l’ont contacté au sujet de deux cas d’escroquerie en Afrique du Sud, avec le même modus operandi et où le nom d’Anton Coetzee a été cité. D’ailleurs la presse sud-africaine parle de ces affaires. De plus, des rumeurs évoquent un « arrest upon » de l’homme de loi.

 

 

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