L’avocat de Bruneau Laurette, Me Shakeel Mohamed, a évoqué le lundi 14 novembre 2022, « la fuite de fausses informations » par des policiers dans l’affaire impliquant son client. C’était devant le tribunal de Moka.
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Bruneau Laurette et son fils, Jean Luca Ryan Laurette, ont comparu de nouveau devant le tribunal de Moka, le lundi 14 novembre 2022. Père et fils, font chacun l’objet de quatre accusations provisoires. Notamment pour possession de 46,25 kilos de haschisch et de 700 g de drogue synthétique pour la revente, blanchiment d’argent et possession d’armes à feu. La valeur de la drogue saisie est estimée à plus de Rs 231 millions.
L’avocat de Bruneau Laurette, Me Shakeel Mohamed, a demandé un ordre de la cour, interdisant à la police de « fuiter des fausses informations » dans la presse. Selon lui, « certains policiers » ont fait fuiter des informations erronées sur son client. Ce qui est en train de porter préjudice à Bruneau Laurette, selon lui. Notamment sur la voiture de son client et aussi sur les réponses qu’aurait prétendument fournies ce dernier alors qu’il a été interrogé sur des délits relevant du non-respect de l’Information and Communication Technologies Act (ICTA).
L’avocat a fustigé l’inspecteur Shiva Coothen, qui, dit-il, a démenti la thèse à l’effet que la drogue a été « plantée » chez Bruneau Laurette. Cela, avant même que ne débute l’enquête sur la saisie de drogue. « Ceci est une manipulation de l’opinion publique », a ajouté l’avocat Shakeel Mohamed.
Par ailleurs, Me Shakeel Mohamed a déploré le fait que la défense, n’a toujours pas eu de copie de l’enregistrement vidéo de l’opération de la PHQ Special Striking Team, au domicile de Bruneau Laurette. Cela en dépit de l’engagement pris en Cour le 7 novembre 2022 par le surintendant de police (SP) Hayman Dass Ghoora à cet effet.
Me Shakeel Mohamed a ainsi demandé à interroger l’enquêteur principal dans l’affaire, soit l’inspecteur Sacheedanand Ramjheetun, de la Major Crime Investigation Team (MCIT). Celui-ci a informé le tribunal que le SP Hayman Dass Ghoora, qui supervise cette enquête, n’est pas au pays. Il a ajouté qu’un autre haut gradé sera nommé pour prendre le relais.
S’agissant de la vidéo de la perquisition, le policier a répondu que Bruneau Laurette sera confronté à ladite vidéo, mais ce sera lors de son interrogatoire par la police.
Quant à l’engagement pris par SP Hayman Dass Ghoora, pour communiquer une copie de l’enregistrement, l’inspecteur a précisé qu’il appartient au SP Hayman Dass Ghoora de s’expliquer.
Par rapport à la demande pour un audit des colis de drogue saisis par la police en mai 2021 dans l’affaire Gurroby. L’inspecteur a répondu qu’il n’a pas accès à l’Exhibit Room de l’Anti Drug and Smuggling Unit où sont gardés les colis de drogue avec les scellés du Forensic Science Laboratory. Seule une poignée de hauts gradés ont accès à cette pièce.
Bruneau Laurette a été reconduit en détention après sa comparution. La police objecte toujours à ce qu’il soit libéré sous caution. L’affaire a été renvoyée au 18 novembre 2022.
Une motion pour rayer l’accusation provisoire contre Jean Luca Ryan Laurette
Le lundi 14 novembre 2022, l’avocat de Jean Luca Ryan Laurette, Me Sanjeev Teeluckdharry, a demandé à ce que la motion de remise en liberté sous caution de son client soit fixée au 21 novembre 2022. Cela, du fait que le fils de Bruneau Laurette doit donner des dépositions supplémentaires à la police. Le tribunal a accédé à sa demande. Me Sanjeev Teelcukdharry a par la suite, présenté une nouvelle motion.
Il a invité la magistrate, à rayer l’accusation provisoire contre son client. Ceci, du fait qu’elle constitue « un abus de procédure de la Cour » et que cela est un également un « stratagème déguisé » pour victimiser son client. L’avocat a ajouté que le père de son client, est un « critique du pouvoir en place ». Selon lui, l’arrestation, la détention et l’inculpation provisoire de Jean Luca Ryan Laurette, est « motivé politiquement ». Pour Me Sanjeev Teeluckdharry, l’arrestation et la détention de Jean Luca Ryan Laurette, sont « arbitraires, antidémocratiques et en violation de ses droits fondamentaux ». La Cour a fixé les débats sur ladite motion au 13 décembre 2022.
Me Rouben Mooroongapillay : «Que l’enquête sur la saisie de drogue démarre au plus vite»
« Nous avons envoyé un courriel à la police pour demander que la voiture de Bruneau Laurette soit réexaminée. Cela en présence de ses avocats », a déclaré Me Rouben Mooroongapillay. Celui-ci, de même que Me Shakeel Mohamed, fait partie du panel légal représentant Bruneau Laurette. Selon l’avocat, l’inspecteur Sacheedanand Ramjheetun, a expliqué en Cour que la voiture a été examinée en présence de Bruneau Laurette à deux reprises. Le policier a concédé que l’exercice s’est déroulé sans les avocats de l’activiste.
Ambiance
« Bruneau innocent », clament ses sympathisants
Les sympathisants de Bruneau Laurette étaient de nouveau présents, ce lundi devant le tribunal de Moka, pour lui témoigner leur soutien. Parmi eux, l’artiste Bruno Raya et les activistes Georges Ah Yan et Ivann Bibi. L’audience de justice a été brève. Bruneau Laurette est arrivé escorté par une équipe du Groupement d’intervention de la police mauricienne. À l’issue de la comparution, son fils Ryan et lui ont quitté l’enceinte du tribunal dans des blindés de la police. Sous une pluie fine, les sympathisants ont scandé en direction des véhicules : « Bruneau innocent ! Bruneau innocent ! »
« Pou mwa Bruneau Laurette, se enn gran rasanbler. Nou kapav konsider li kom enn prizonie politik. Parski tou so bann aksyon deranz enn sistem. Inn ariv ler pou bann zafer sanze, pou bann zafer ameliore. Bruneau li la pou lager pou enn lil moris meyer. Sa pa pler a tou dimoun. Mwa mo la pou soutenir Bruneau. Laverite pou eklate. Mo krwar dan so inosans », a déclaré Bruno Raya.
Quant à Georges Ah Yan, il a soutenu que Bruneau Laurette reste un grand travailleur social qui a énormément aidé les gens, surtout à Mahébourg après le naufrage du Wakashio. « Nou kone so sinserite e so valer. Si nou prezan isi, se pou dir li ki li pa tousel dan sa moman difisil la zordi », dit-il.
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