Live News

Affaire L’Amicale : plusieurs zones d’ombre dans l’enquête, selon Me Rama Valayden

Me Valayden et les frères Sumodhee. Me Valayden et les frères Sumodhee.

Les quatre condamnés ont purgé leur peine et ont retrouvé la liberté le jeudi 23 août. Leur homme de loi, Rama Valayden, persiste et signe. Il y aurait, dit l'avocat, des failles dans l’enquête et s’explique sur la marche à suivre.

Publicité

« This report demonstrates with certainty that the convictions of Mounou, Bébé, Zulu and Fico at the Assizes caused the greatest miscarriage of justice in the history of Mauritius. » C’est ce qui ressort du rapport intitulé Wrongfully Convicted rédigé par l’avocat Rama Valayden et ses confrères. L’homme de loi croit dur comme fer que les quatre condamnés Sheik Imran Sumodhee, alias Mounou, Khaleeloudeen Sumodhee, alias Bébé, Muhammad Shafiq Nawoor, alias Fico et Abdool Naseeb Keeramuth, alias Zulu, sont innocents, malgré leur incarcération de 19 ans.

Me Rama Valayden, et ses collaborateurs, ont effectué des recherches afin de déceler des failles dans la manière dont les différentes unités de la police avaient mené leur enquête. Il a fait ressortir que leurs recherches ont permis de découvrir plusieurs zones d’ombre, notamment des affirmations non vérifiées, des contradictions et des versions non corroborées, entre autres.

L’avocat se demande pourquoi les enquêteurs ne se sont pas intéressés aux images des caméras de surveillance qui se trouvaient dans la maison de jeu, L’Amicale et les environs. Les zones d’ombre avancées par Rama Valayden : -

  • Le coffre-fort de L’Amicale a été déplacé de 72 mètres.
  • Le service de renseignement de la police avait déjà rédigé un rapport selon lequel il y aurait des problèmes lors de cette rencontre.
  • La rencontre du 23 mai 1999 entre la Fire Brigade et le Scouts Club s’était déroulée sous la surveillance de plusieurs CCTV.
  • En visionnant ces caméras, les enquêteurs auraient vu la guerre avec Tupsee. Ils auraient vu que Shafiq Nawoor a eu des démêlés avec Tupsee. Ils auraient vu qui avait accompagné les frères Sumodhee.
  • Sept autres maisons de jeu avaient été attaquées au même moment.
  • 122 appels ont été enregistrés à la caserne des pompiers afin que les camions citernes se rendent à plusieurs endroits.
  • Il y avait des coups de feu au Champ-de-Mars.
  • La police avait privilégié de protéger l’Hôtel du gouvernement.
  • Le Diary Book du poste de police de Pope Hennessy avait disparu. Les enquêteurs auraient pu connaître l’heure de l’incident qui avait commencé vis-à-vis de la Chancery House, le siège de la Mauritius Football Association.
  • Les enquêteurs auraient pu visionner d’autres caméras de surveillance, notamment celles placées près de la Banque de Maurice, de la State Bank of Mauritius, à la rue Royale et à l’ATM près de L’Amicale.

L’homme de loi précise qu’il envisage de réactualiser le rapport Wrongfully Convicted.

Le SP Monvoisin ou l’ASP Tuyau comme principal enquêteur

Les quatre condamnés ne comptent pas baisser les bras. Une première rencontre aura lieu, ce dimanche 26 août, chez la famille Sumodhee où ils discuteront de la prochaine étape avec leur panel d’avocats, dont Me Rama Valayden. « C’est clair que nous réclamons tous la réouverture de l’enquête. Ce sera le next step. Deux personnes dans la force policière qui pourront mener cette enquête à bon port sont le surintendant Daniel Monvoisin et l’assistant-surintendant Hector Tuyau. Ils n’ont peur de personne et sont indépendants », annonce l’homme de loi avant d'ajouter : « L'État doit offrir des récompenses afin que des témoins crédibles viennent de l’avant et le Directeur des poursuites publiques devrait promettre l’immunité à ceux qui veulent dévoiler la vérité. »

Me Ajay Daby : «Il ne faut pas oublier l’intégrité d’une cour de justice»

La réouverture d’une enquête après le verdict de la cour est toujours possible, affirme l’avocat Ajay Daby. « N’importe qui peut demander la réouverture d’une enquête. Une telle demande vise la réintégration sociale et la réhabilitation de l’opinion publique. Et il ne faut pas non plus oublier l’honneur et l’intégrité d’une cour de justice », dit-il.

 

Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !