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Agression du fils d’un DCP: la prostituée soutient avoir été approchée pour des faveurs sexuelles

Si le fils de ce Deputy Commissioner of Police nie avoir approché Sharon St. Mart pour des rapports sexuels le  27 mai, celle-ci affirme le contraire.

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Sharon St. Mart affirme avoir pris place dans la voiture qui s’est dirigée à l’arrière d’un pensionnat, dans un endroit discret. La prostituée dit avoir délaissé le siège passager, une fois la voiture garée, pour s’asseoir sur le chauffeur. Elle ajoute qu’une dispute a éclaté entre le client et elle. Le jeune homme n’avait, selon elle, pas suffisamment d’argent pour avoir droit à certaines faveurs sexuelles.

Furieuse, elle a appelé son proxénète, Jean-Marc Bigaignon qui est intervenu. Ce dernier, qui était muni d’un cutter, a reproché au fils du haut gradé de ne pouvoir régler la note.

Pour calmer le jeu, le jeune homme leur a  demandé  de l’accompagner à un guichet automatique. Jean-Marc Bigaignon dit avoir sommé le chauffeur de se déchausser, avant de descendre de la voiture, de peur qu’il ne prenne la fuite.

Rs 200 sur son compte

Peu après, l’homme est revenu en leur disant qu’il n’avait que Rs 200 sur son compte bancaire. Sharon St. Mart et son ami étaient furieux. Ils se sont ensuite dirigés vers un autre guichet automatique de Coromandel où, selon le jeune homme, il aurait été en mesure d’obtenir de l’argent.

Le jeune homme a rencontré une patrouille policière dans le voisinage et a alors sollicité l’aide des représentants de l’ordre.

Entre-temps, le proxénète avait pris le volant et s’était rendu à l’arrière d’une grande surface. Ils ont fait main basse sur un téléphone cellulaire, une paire de chaussures. Mais en voyant une carte de la police mauricienne, ils ont compris que le client pourrait être proche d’un policier. Ils ont abandonné la voiture et ont pris la fuite.

Alors que la fille avance qu’il a été question de marchandage sexuel, le fils du Deputy Commissioner of Police rejette cette version.

Dans sa déposition à la police, le jeune homme a expliqué que le 27 mai vers minuit, alors qu’il était dans la voiture de son père à la rue Célicourt Antelme, à Rose-Hill, une femme s’est approchée pour réclamer un lift.

Lorsqu’il s’est arrêté, un individu l’aurait  menacé avec un cutter et lui a volé une somme de Rs 1 000 qu’il avait en poche et son portable. Le malfrat l’aurait ensuite forcé à se mettre sur le siège passager et s’est dirigé vers un guichet automatique à Coromandel et l’aurait contraint sous la menace de son arme d’effectuer un retrait.

Interrogés par Le Défi Plus, le haut gradé et son fils rejettent des accusations de cover-up. « Si je me suis arrêté, c’était tout simplement pour donner un lift à cette  dame. J’étais traumatisé ce jour-là, c’est la raison pour laquelle je n’ai pas fait de déposition le même jour », a indiqué le jeune homme.

Après avoir enregistré la version des faits des protagonistes de cette affaire, la police a suggéré au bureau du Directeur des poursuites publiques de poursuivre le fils du DCP pour délit d’«Importuning». Quand à la prostituée et au proxénète, ils risquent d’être poursuivis pour délit de « Larceny by two in number ».


Christelle: « Je peux me faire entre Rs 3 000 et Rs 4 000 par nuit »

Le leader de l’opposition, Paul Bérenger prévoit d’adresser une Private Notice Question sur l’affaire impliquant le fils d’un Deputy Commissioner of Police. Si la police assure une présence régulière dans les artères principales de Rose-Hill, cela n’empêche pas les prostituées de sillonner les trottoirs. Le Defi  Plus y était lundi soir…

20 heures. Les commerces ont déjà baissé leurs rideaux à Rose-Hill. Outre la route principale, les rues latérales  sont pratiquement désertes. Une fourgonnette de la police, le gyrophare allumé est en stationnement pour dissuader les travailleuses du sexe. Mais ce n’est pas la présence policière qui empêchera les filles de joie  à faire le trottoir. À cette heure-ci, elles sont toutefois timides à se manifester.

Non loin de l’église Notre-Dame de Lourdes, impossible de ne pas remarquer une femme au teint clair, vêtue d’un mini de couleur rouge. Isolée dans un coin obscur, elle est tantôt crispée tantôt souriante. Elle suit du regard chaque voiture qui passe.

Chaque chauffeur qui ralentit est, pour elle, un éventuel client. « Depi inn gagn sa problem la (l’agression du fils d’un DCP) nou pa ti pe kapav travay ditou, ti pe pouss nou, kan lapolis inn aret zot (les suspects ) la, nou pe kapav travay.»

Christelle, 30 ans, domiciliée à Plaisance, ne compte pas rentrer bredouille. Elle explique que le tarif pour un short, à savoir une fellation, est de Rs 500, tandis que pour un service complet, il faut compter Rs 1 000.

Si Christelle avance qu’il lui arrive de se faire entre Rs 3 000 et Rs 4 000, des fois, « pisso mo pa kasse ». Elle nous fait aussi comprendre qu’elle n’a pas du temps à perdre. « Mo pe travay la ».

Cela fait deux ans que cette mère de deux enfants, âgés de deux et 10 ans, a découvert l’enfer de la prostitution. « Quand mon époux était là, nous ne manquions de rien, mais il a été condamné à cinq ans de prison pour une affaire de gandia. Je n’ai personne pour subvenir à nos besoins. »

Christelle dit n’avoir eu d’autre choix que de faire le trottoir « J’ai beau chercher un emploi, mais sans succès.» Elle a commencé alors à « trase lor koltar ». Mais le plus vieux métier du monde n’est pas sans embûches, comme en témoigne notre interlocutrice. « Enn fwa de zom inn deza amenn mwa Ebene, batt mwa mett mwa touni e rass tou mo kass. »

Malgré les dangers, cette fille de joie dit ne pas avoir le choix. « J’ai déjà essayé d’arrêter ce métier, mais je ne peux laisser mes enfants dormir le ventre vide. »

Si actuellement ses enfants ne manquent de rien, ils ignorent que leur mère est une prostituée. « Je leur dis que je travaille dans une maison de jeu et que c’est la raison pour laquelle je dois travailler la nuit. »

Peu après notre départ, un taxi s’arrête à la hauteur de la femme. Le passager négocie loin des regards des policiers présents.


Une enquête interne initiée

Des informations avaient été relayées dans la presse après l’agression du fils d’un haut gradé de la police. Et le CCID enquête afin de situer les responsabilités pour ce « leakage of confidential information ».

Des policiers, de service pendant ce shift, ont été appelés à donner leur version des faits.   D’autres convocations sont à prévoir. Ceux concernés sont des policiers affectés aux postes de police de Rose-Hill et de Coromandel. Le 27 mai après avoir été victime de séquestration et de vol présumés, le fils d’un haut gradé de la police avait refusé de porter plainte.

Seule une entrée a été faite au poste de police de Rose-Hill et de Coromandel le jour de l’incident.

C’est le 25 juin que la victime a porté plainte. Quant aux deux suspects, Sharon St. Mart et Jean-Marc Bigaignon, ils ont été arrêtés le 11 juillet. Une lettre anonyme était aussi en circulation après cette affaire pour dénoncer une éventuelle tentative de cover-up.

 

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