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Alan Ganoo, ministre des transports et du Light Rail : «Les techniciens sont convaincus que ces barrières vont amplifier la congestion routière»

Alan Ganoo

Avec 23 intersections sur le tracé du Metro Express entre Port-Louis et Curepipe, les risques d’accidents sont réels. Propos d’Alan Ganoo, ministre des Transports terrestres et du Light Rail qui revient aussi sur l’accident entre un motocycliste et le Metro Express dimanche dernier.

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« Notre priorité, c’est le petit peuple et nous n’accepterons pas que ces opérateurs individuels fassent la pluie et le beau temps »

Un accident impliquant un tram du Metro Express a fait un mort dimanche dernier. Connaissant l’incivisme de certains automobilistes mauriciens, c’était prévisible, n’est-ce pas ?
Oui. D’ailleurs je note que vous parlez vous-même d’incivisme. C’est avec regret que nous constatons cela. Il faut faire ressortir que la cause de la plupart des accidents fatals à Maurice est le mauvais comportement des automobilistes, notamment l’incivisme et le non-respect du code de la route, etc.

N’est-ce pas un aspect qui aurait dû être tenu en compte dès la conception du projet ?
C’est justement pour cela que Metro Express Ltd, nos consultants, les autres stakeholders et mon ministère, nous avons fait le maximum lorsque le métro a été réintroduit à Maurice. Je l’ai dit au Parlement, il y a eu un Road Safety Audit au préalable. Le traitement des intersections a fait l’objet de débats et réflexions. Les solutions apportées sont conformes aux normes internationales. Nous avons des comités qui siègent en permanence afin d’apporter les modifications nécessaires : nouvelle configuration routière, relocalisation des arrêts d’autobus, l’installation de nouveaux feux, le marquage au sol, etc.

« L’installation de barrières est courante pour le passage à niveau des trains à grande vitesse »

Vous avez annoncé l’installation des barrières temporaires. Ce sera pour quand ?
Il faut savoir qu’il y a plusieurs types de barrières. Cela dépendra du coût. Il y a un exercice d’évaluation en cours. L’installation des barrières est, dans l’esprit populaire la réponse aux risques d’accidents avec le tram. Cela dit, nous envisageons d’autres mesures en parallèle, dont l’installation des signaux sonores additionnels, des Flashing Lights et des ralentisseurs, etc. Il faut aussi poursuivre avec les programmes de sensibilisation et d’éducation. Il y a sept intersections entre Port-Louis et Rose-Hill. Lorsque le Metro Express sera opérationnel sur le tracé Port-Louis/Curepipe, il y en aura 23 intersections. Donc, certainement le risque est réel. Nous n’allons pas lésiner sur les moyens, je peux vous l’assurer.

Des automobilistes disent craindre que l’installation des barrières ne vienne amplifier la congestion routière, surtout au niveau de Beau-Bassin.
En fait, les techniciens sont convaincus que ces barrières vont intensifier la congestion routière. L’installation de barrières est courante pour le passage à niveau des trains à grande vitesse. Nous devons aussi rappeler que les incidents à ces intersections sont causés essentiellement par l’incivisme de certains usagers de la route.

À partir du dimanche 1er mars, le service des Feeder Buses devient payant...
Cette décision a été avalisée par le Cabinet le vendredi 28 février. Le tarif sera de Rs 15 pour les passagers et de Rs 10 pour ceux qui produiront leur MEcard. Normalement, ces Feeder Buses auraient dû être dotés d’appareils  pour « Tap in » et « Tap out ». Mais avec les problèmes liés au Covid-19, la livraison a pris du retard. Donc, en attendant de les réceptionner dans une quarantaine de jours, le paiement devra se faire en espèces.

Comment pensez-vous que cette industrie va s’adapter, d’une part, et évoluer, d’autre part, avec la mise en opération du Metro Express ?
En ayant dans le viseur la modernisation de notre système du transport, nous devons faire de sorte que le Metro Express soit un succès. Nous estimons que 60 000 passagers emprunteront le Metro Express au quotidien. Il y a les 5 Urban Terminals qui vont apporter un nouvel éclat à l’espace urbain à Maurice. Toutefois, nous sommes conscients que nous devons aussi apporter notre soutien au système du transport en général. Nou pa kapav get zis metro.

C’est-à-dire ?
Nous ne devons pas oublier la contribution des opérateurs d’autobus individuels à l’économie dans les moments difficiles et aussi les autres opérateurs comme l’United Bus Service, la National Transport Company,  Rose Hill Transport et Triolet Bus Service etc. Il faudra poursuivre avec la modernisastion de nos autobus en favorisant l’utilisation des bus électriques. Il faudra continuer à les soutenir avec la création de nouvelles routes. Il est vrai que le Metro Express va grignoter une partie de leur clientèle. Le soutien passera aussi par le maintien de la subvention sur le diesel pour ces opérateurs et un subside aux employés lorsque le National Remuneration Board préconisera une hausse de salaires. Il faut continuer à les accompagner, car nous ne voulons pas qu’il y ait des licenciements.

Et quid de la National Transport Company ?
La CNT est appelée à renouer avec la profitabilité. Je suis convaincu de pouvoir le faire. Je compte y mettre bon ordre à la CNT. Il faut la revaloriser et rajeunir ses cadres. Vye bis bizin fou dehor. Le ministère des Finances, selon moi, devra leur apporter son soutien.

Il ne se passe pas une semaine sans que des critiques ne soient formulées à l’encontre des opérateurs de bus individuels. Comment comptez-vous y mettre bon ordre ?
Nous enregistrons certes beaucoup de critiques venant des étudiants et des personnes âgées. Gar a bann ki pe koz problem, nou pou sevir. Notre priorité, c’est le petit peuple et nous n’accepterons pas que ces opérateurs individuels fassent la pluie et le beau temps. Il ne faut pas oublier qu’ils bénéficient du Free Transport. Le gouvernement verse Rs 40 000 par autobus par mois pour le transport gratuit. Je tiens à faire ressortir que nous n’avons aucun préjugé. Cela dit, certains doivent se montrer plus responsables.

Certains détenteurs de permis de taxi ne font que profiter des avantages y relatifs. Le ministère compte-t-il continuer à adopter la politique de l’autruche face à cette pratique ?
C’est vrai que les détenteurs de permis de taxi bénéficient de certains avantages. Toutefois, il y a des inspections qui se font régulièrement par des officiers de la National Land & Transport Authority (NLTA) pour vérifier s’ils sont présents aux Taxi Stands. Nous sommes conscients que certains détenteurs de permis n’opèrent pas. Taxi la gard dan garaz et apre kat an gagn Duty Free zott al sanz li. En ce moment, même nous faisons un relevé en ce sens. Cela dit, après un premier constat des données obtenues, ils seraient peu nombreux à le faire. Toutefois, nous n’accepterons pas que les règlements soient bafoués. Nous allons sévir !

La NLTA est très souvent pointée du doigt pour des cas de corruption. Comment comptez-vous rendre cet organisme plus efficace, tout en réduisant les risques de corruption ?
Je dois faire ressortir que les choses s’améliorent à la NLTA qui se voit avec de nouvelles responsabilités avec la mise en opération du Metro Express. L’organisme a connu des changements rapides avec des projets novateurs mis en place par le gouvernement. Il y a des échanges de données qui se font en ligne avec la police, par exemple, et bientôt les procédures pour le transfert de véhicules pourront se faire en ligne. Cela, sans compter les autres services déjà offerts en ce sens. L’informatisation des services et des opérations de la NLTA aidera dans le combat contre la corruption. C’est d’ailleurs l’objectif que nous nous sommes fixés pour les années à venir. Aussi, nous avons plusieurs projets pour mettre la NLTA au diapason d’une île Maurice moderne.

 

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