Interview

Amita Gunesh : «Évitez de faire vos achats durant les périodes de pointe»

Amita Gunesh

Période festive oblige, la Consumer Affairs Unit, responsable de la protection des consommateurs, redouble de vigillance  et multiplie les descentes dans les commerces. C’est ce qu’indique Amita Gunesh, Consumer Affairs Officer.

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À l’approche des fêtes de fin d’année, c’est le branle-bas de combat au niveau de la Consumer Affairs Unit, n’est-ce pas ?
À la Consumer Affairs Unit, le travail se fait tout le long de l’année, soit de janvier à décembre, avec le même professionnalisme.

Cependant, étant donné qu’il y aura une recrudescence dans le nombre de transactions en cette période de fin d’année, nous multiplieront les descentes à travers le pays, quitte à travailler au-delà des heures habituelles. Il y a un calendrier de travail qui est établi au préalable et qui correspond aux exigences de ce mois.

Combien de contraventions ont été établies cette année ?
(Elle consulte son ordinateur) À ce jour, le nombre de contraventions s’élève à 1 098.

C’est tout ? Cela paraît peu...
Il peut y avoir diverses interprétations à cela. Nous considérons surtout que nous nous rapprochons de notre objectif dans la sensibilisation et l’éducation des commerçants afin de les dissuader d’enfreindre les lois. C’est aussi une indication que les consommateurs se montrent plus vigilants. Ce que nous souhaitons par-dessus tout, c’est qu’il y ait une relation saine entre commerçants et consommateurs.

Dans les grandes surfaces, il n’est pas rare que les prix affichés en rayon ne soient pas les mêmes que ceux facturés en caisse. Cela concerne principalement les produits qui sont en promotion. Des fois, ils oublient de réajuster le prix dans leur système.

Tous les prix doivent être affichés ! Le consommateur n’a pas à demander»

Peut-on parler d’arnaque ?
L’erreur est humaine, dit-on. Toutefois, lorsque cela se répète, on ne peut plus vraiment parler d’erreur. À la Consumer Affairs Unit, nous avons les moyens de traquer ce genre de pratiques.

Comment ?
À travers un scanning. Nous effectuons des visites surprises dans les grandes surfaces et autres supermarchés. Nous prenons des produits alimentaires aussi bien que non alimentaires au hasard sur les étagères. Notre caddie contient aussi des articles qui sont en promotion. Avant de passer à la caisse, nous notons les prix affichés sur les rayons. Bien sûr, nous ne payons pas pour ces produits. Il s’agit surtout d’un exercice de vérification pour comparer si les prix affichés correspondent à ceux indiqués sur le reçu.

Cela fonctionne lorsque les prix sont affichés. Ce qui est loin d’être toujours le cas, n’est-ce pas ?
(D’un ton ferme) Tous les prix doivent être affichés ! Le consommateur n’a pas à demander. C’est d’ailleurs un des éléments que nous vérifions partout où nous nous rendons.

Qu’en est-il de la vente à tempéramment ? Il arrive que les acheteurs ne soient pas informés des sommes exorbitants à rembourser…
Nous sommes en présence de cas où les consommateurs disent qu’ils n’ont pas été informés des coûts additionnels ou d’autres conditions attachées à l’achat d’un produit à crédit. D’où l’importance de prendre le temps de lire et de comprendre les conditions du contrat de vente. Si vous éprouvez des difficultés à saisir certaines conditions, faites lire le contrat à quelqu’un d’autre. Mieux encore, vous pouvez, si vous le souhaitez, emporter le contrat chez vous à la maison et parcourir le document à tête reposée avant de prendre une décision finale.  

Bien que les autorités veillent au grain, il faut considérer l’âge prescrit sur un jouet avant de l’offrir à un enfant»

Des garanties sont parfois offertes sur les reçus. Vous conviendrez que cela peut s’avérer être un problème avec le temps ?
Effectivement. Certains reçus ont tendance à s’effacer avec le temps. C’est pourquoi il faut que la garantie soit inscrite sur une carte ou sur un document en bonne et due forme. Il convient de bien se renseigner sur les conditions liées à la garantie. Sur certains produits, l’électroménager par exemple, la garantie ne s’applique qu’à une partie de l’appareil. Il est aussi déconseillé de prendre livraison des produits achetés le soir pour ne pas avoir de mauvaises surprises par la suite. De plus,  il est bon de savoir que le consommateur a le droit de demander que l’appareil soit installé et testé en sa présence.

À l’approche de Noël, les jouets vont inonder les magasins. Comment s’assurer que des jouets dangereux ne se retrouvent pas sur le marché ?
Les jouets sont pour la grande majorité importés et doivent ainsi être accompagnés d’un certificat de conformité délivré par un laboratoire agréé.  L’importateur doit soumettre ce document au Mauritius Standards Bureau qui le validera. Au cas contraire, l’importateur ne pourra dédouaner sa marchandise.

Et si l’importateur n’a pas le précieux sésame ?
Dans ce cas, il devra faire une requête auprès de la Consumer Affairs Unit. Nous effectuerons un exercice d’échantillonnage de ses jouets que nous enverrons au Mauritius Standards Bureau pour des tests techniques.  Ceux-ci répondent aux normes européennes, appelé EN71. Si les jouets passent les divers tests, le Mauritius Standards Bureau accordera à l’importateur un release.

Tous les conteneurs ne sont pas soumis à une vérification physique. Il se peut que des jouets dangereux ou interdits passent entre les mailles du filet pour finir sur le marché…
La Consumer Affairs Unit est également chargée de la surveillance du marché. Nous nous rendons dans des magasins spécialisés choisis au hasard. Les vérifications se font à deux niveaux. D’abord, nous vérifions si les warning signs et les précautions d’usage sont affichés. Nous avons également la possibilité d’acheter incognito certains de ces jouets – nous disposons à cet effet d’un budget – que nous faisons vérifier par le Mauritius Standards Bureau. Si le jouet échoue aux tests, nous remontons la filière jusqu’à l’importateur en passant par le commerçant et le distributeur.

Que risquent-ils ?
Dans certains cas, une amende n’excédant pas Rs 200 000 et une peine d’emprisonnement ne dépassant pas deux ans.

Quels sont les critères pris en compte lors du choix du jouet à être vérifié ?
Cela dépend de l’officier concerné. Il a les compétences et l’expérience nécessaires et se fiera à son propre jugement dans le choix du jouet.

Quels conseils donneriez-vous aux parents qui vont offrir des cadeaux à leurs enfants ?
Bien que les autorités sont là pour veiller au grain, les parents doivent eux aussi faire preuve de responsabilité. Il faut considérer l’âge prescrit sur le jouet avant de l’offrir à un enfant. Surtout ceux qui comportent de petites pièces qui si elles sont avalées peuvent causer l’étouffement. 

Les pétards et autres feux d’artifice seront aussi très prisés...
La Consumer Affairs Unit a un droit de regard sur ces produits et conduit des joint check avec la Special Mobile Force et le Mauritius Standards Bureau. Chacun a ses responsabilités. La Consumer Affairs Unit vérifie surtout les labelling et les warning signs. Nous n’avons cesse de le répéter, il ne faut surtout pas allumer les feux d’artifice et pétards directement à l’aide d’une allumette ou d’un briquet. Utilisez plutôt un bâton d’encens et tenez-vous à une distance raisonnable.

Quels conseils donneriez-vous à ceux qui font des achats durant la période festive ?
Le maître-mot reste la vigilance. Il faut éviter de faire des achats durant les heures de pointe, car lorsque nous sommes pressés, nous avons tendance à être moins attentifs. Mais comme ce n’est pas toujours possible, il est alors conseillé d’établir à l’avance le budget que nous allons consacrer à l’achat des cadeaux ou des produits alimentaires. Cela peut aider. Il faut aussi se préparer pour le mois de janvier, qui est réputé pour être le mois le plus long et notamment penser à l’achat du matériel scolaire pour les enfants. Tout excès est donc déconseillé.

 

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