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Anne-Marie Batour : elle fait la part belle des produits rodriguais

Anne-Marie Batour Anne-Marie n'hésite pas à prendre seule la mer, à bord d'une pirogue pour aller pêcher dans le lagon à Rodrigues.

Si le besoin se fait sentir, Anne-Marie Batour se rend en personne à Rodrigues pour faire la salaison de ses poissons, qu'elle vend à Maurice. On l'a rencontrée, vendredi, à la rue du Vieux Conseil à Port-Louis où elle dispose d’une échoppe.

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«  Quitte ta zone de confort, si tu veux avoir le meilleur de la vie ». C'est le principe qui a toujours guidé Anne-Marie. Sur son étal, on trouve des poissons salés, des limons de Rodrigues, des bananes, des 'ourites' secs, et des objets artisanaux de sa propre création, dont des bracelets et autres bijoux. À l'écouter, on comprend vite qu'elle est une femme très laborieuse.

Nous parlant de ses poissons salés, elle explique que ses  proches les ont préparés et qu'elle  se rend  à Rodrigues pour la livraison. Elle nous dit que les poissons salés de Rodrigues sont différents de ceux  qu'on trouve à Maurice.

À Rodrigues, Anne-Marie, qui maîtrise la pêche, n'hésite pas à prendre seule la mer, à bord d'une pirogue pour aller pêcher dans le lagon. « Je connais bien la mer de Rodrigues  », dit-elle.  À terre, c'est elle qui fait le salage de ses poissons. Toutefois, elle avance que faute de temps, généralement, ce sont ses cousins qui préparent les poissons salés et elle se rend dans l’île pour prendre la livraison. Elle a aussi appris comment faire le salage des 'ourites'. Contrairement à ce qu'on pense, elle n'est pas Rodriguaise, mais Mauricienne et elle a un lien de parenté à Rodrigues.

La salaison

Nous parlant de la salaison des poissons, elle explique qu'il faut avant tout un bon soleil, sinon le poisson va se détériorer. Il faut étriper le poisson, le laver dans l'eau de mer, le saler et ensuite le laisser sécher au soleil. Durant le séchage dit-elle, il faut surveiller  le temps et ramasser le poisson s'il pleut.  Il faut compter trois à quatre jours pour que le poisson soit prêt.

Elle cultive des légumes, manioc et bananes et elle les vend à ses clients. On la trouve aussi, lors des rassemblements publics (festival créole, foires, fête de St-Michel) où elle vend ses produits. Elle  doit y  arriver très tôt pour sécuriser une place pour travailler.

Pour Anne-Marie, la vie est un combat permanent pour se faire une place au soleil. Elle quitte Médine Camp de Masque, très tôt le matin pour venir travailler à Port-Louis. Au retour chez elle dans l'après-midi, elle prépare le dîner familial et s'occupe d'autres travaux ménagers. 

En dépit de la fatigue, elle affirme qu'elle aime son travail. Son argent lui permet de s'occuper de l'éducation de ses enfants et de subvenir à ses besoins. « Sans le travail , on n'est rien  », dit-elle.

 

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