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Après les critiques des proches de Shabneez Mohamud - Le commissaire de police : «Des sanctions sévères seront prises»

Mario Nobin

Dans une déclaration à Le Dimanche/L’Hebdo, le commissaire de police Mario Nobin a déclaré qu’une enquête a été initiée par le Deputy Commissionner of Police (DCP) Heman Kumar Jangi, afin de déterminer si les policiers du poste de Bel-Air avaient vraiment tardé à répondre à la demande d’assistance des enfants de Shabneez Mohamud, mardi matin. Cette mère de famille de 33 ans aurait été mortellement asphyxiée par son époux, sous les yeux impuissants de ses enfants de 10 et 14 ans.

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Le « retard de 90 minutes » et « l’inaction » des policiers du poste de police de Bel-Air sont décriés par les proches de la victime. Le jour du drame, les enfants de Shabneez Mohamud auraient marché près d’un kilomètre pour aller chercher de l’aide au poste de police de la région en faveur de leur mère, qui se faisait agresser par leur papa. En cours de route, ils disent avoir rencontré un policier qui réglait la circulation. L’agent de police n’a pas porté attention à l’angoisse des enfants et leur aurait demandé de se rendre au poste de police de la région. Et c’est là-bas que le benjamin avouera que leur mère se faisait agresser par leur père

Sollicité pour une réaction, le commissaire de police Mario Nobin a fait ressortir qu’une enquête a été initiée pour situer les responsabilités. « Une enquête, menée par le DCP Heman Jangi, responsable des divisions de l’Est et du Sud, a été initiée afin de tirer cette affaire au clair et des sanctions sévères seront prises. Nous aurons les premiers résultats de l’enquête au plus tard lundi matin », précise le commissaire de police. Quel genre de sanctions sera initié, s’il arrive que les policiers sollicités sont trouvés coupables de non-assistance à personne en danger ? « Je ne sais pas. Tout dépend des faits glanés lors de l’enquête régionale », précise le commissaire de police.

Qu’en est-il du laps de temps alloué aux policiers pour répondre à une requête ? « Je ne saurais vous dire à propos de la time-line établie. Le protocole exige toutefois qu’il y ait un tri des demandes réceptionnées et ensuite, les unités sont déployées », a ajouté Mario Nobin. Une réaction par rapport à ce triste événement ? « L’usage de la force sur un être humain est quelque chose que tout le monde condamne. Que ce soit quand un homme frappe sa femme ou qu’une femme frappe un homme », conclut-il.

Les policiers inculpés lundi

La Criminal Investigation Division (CID) de l’Eastern Division a initié une enquête sur cinq policiers pour non-assistance à personne en danger. Ce sont un Sub Inspector, un sergent et trois constables. Ceux-ci ont déjà fait l’objet d’un transfert et certains d’entre eux seront inculpés ce lundi, nous indique une source proche de ce dossier.

Leurs interrogatoires se sont déroulés « under warning » et se poursuivront dans le courant de la semaine prochaine. Cette enquête intervient dans le sillage des dénonciations des enfants du couple Mohamud. L’un d’entre eux affirme avoir attendu 90 minutes, pour qu’enfin les policiers se déplacent à son domicile. Les policiers avancent qu’il n’y avait pas de véhicule disponible quand le garçon est venu chercher de l’aide.   

« Triste, choquant, révoltant et inacceptable »

Sur les ondes de Radio Plus, lors de l’émission La voix Maurice, animée par Nawaz Noorbux et Jugdish Joypaul, la vice-Première ministre et ministre de l’Égalité des genres Fazila Daureeawoo a évoqué le drame survenu à Bel-Air mardi matin, où Shabneez Mohamud, mère de famille de 33 ans, est décédée sous les coups de son époux. La vice-Première ministre a fait ressortir qu’un tel drame est « triste, choquant, révoltant et inacceptable ». « Le pays entier est concerné par ce qui est arrivé. C’est choquant et inacceptable. Des familles sont déchirées. Cela nous concerne tous. Une femme victime d’un cas de violence domestique, c’est un cas de trop », poursuit-elle. La vice-Première ministre a ensuite ajouté que l’enquête devra déterminer si des sanctions doivent être prises.

 

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