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Après l’ouverture de l’aéroport à Agalega- Pravind Jugnauth : «pas de vols commerciaux prévus dans l’immédiat»

Une nouvelle piste d’atterrissage de 3 km, des infrastructures aéroportuaires et un quai pouvant accueillir des bateaux de plus de 200 mètres ont été inaugurés à Agaléga, le jeudi 29 février. La cérémonie a eu lieu en présence du Premier ministre indien, Narendra Modi, par visioconférence, et le Premier ministre, Pravind Jugnauth, sur place. Celui-ci a indiqué qu’aucun vol commercial n’est prévu pour l’heure. 

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Lors d’un point de presse à Agaléga, dans l’après-midi de vendredi, Pravind Jugnauth a expliqué aux médias qu’il n’y a pas de calendrier pour des vols commerciaux. « Un vol coûte cher. Je ne dis pas qu’on doit rentabiliser nécessairement un vol, mais Air Mauritius est une compagnie. Dans l’immédiat, on n’envisage pas de vol commercial », a-t-il dit. 

En revanche, ajoute-t-il, « si demain, il y a une nécessité pour transporter plusieurs personnes par voie aérienne, on peut maintenant le faire autrement que par Le Dornier ». Ce dernier est un avion de la National Coast Guard qui effectuait les évacuations d’urgence à Agalega.

Développement 

Le Premier ministre est heureux que « les évacuations pourront se faire plus facilement et plus vite grâce à l’aéroport ». Il a précisé que celui-ci et le nouveau quai « sont des poumons de développement à venir. Désormais, on peut contempler d’autres activités de développement. On pourrait un jour avoir des vols commerciaux, mais avant, il y a tout un travail de planification à faire. On doit aussi examiner la viabilité d’une telle entreprise ».  À titre de comparaison, la piste d’atterrissage de l’aéroport de Plaisance fait 3,4 km de long. Elle n’est donc que 400 mètres plus longue que celle d’Agalega où aucun vol n’est encore prévu. La piste d’atterrissage de l’aéroport de Plaine-Corail, à Rodrigues, fait 1,3 km. Celle-ci est 2,3 fois plus petite que celle d’Agaléga. Pour le Premier ministre, ces nouvelles infrastructures « vont énormément améliorer la qualité de vie des habitants, ne serait-ce que pour le transport des aliments. Les passagers pourront être débarqués avec beaucoup moins de risques, tout comme les matériaux, etc. ».

Accord avec l’Inde

Pravind Jugnauth remercie « profondément » l’Inde qui a financé la totalité des infrastructures portuaires et aéroportuaires. Elle assurera la maintenance. À une question de la presse, il a indiqué qu’il n’est pas au courant du coût. « Je n’ai aucun chiffre », a-t-il reconnu. Pravind Jugnauth précise que « toutes les infrastructures sont la propriété du gouvernement mauricien ». « Peut-être que les Mauriciens eux-mêmes ne parviennent pas à imaginer la grandeur de notre ZEE. On n’a pas les capacités en termes d’équipement, de technologie et de ressources humaines pour la surveiller comme il faut.

D’ailleurs, des bateaux étrangers pêchent illégalement dans nos eaux. Il faut combattre le piratage et le trafic de drogue. On a besoin d’aide et nous avons des accords avec plusieurs pays. On a plus particulièrement conclu un accord avec l’Inde pour nous aider à surveiller notre territoire. » Il a ajouté que Maurice parvient à faire « beaucoup de choses grâce au coup de main de l’Inde ».

Ehsan Juman : « C’est un peuple laissé pour compte »

Durant un point de presse depuis Agaléga, le vendredi 1er mars, les députés Aadil Ameer Meea (Mouvement militant mauricien) et Ehsan Juman (Parti travailliste) ont commenté la situation à Agaléga. L’île fait partie de leur circonscription. Pour le député travailliste, les Agaléens sont « un peuple laissé pour compte ».

« Quand on regarde l’île, elle est paradisiaque et extraordinaire, mais quand on entre dans les maisons et quand on parle avec les habitants, c’est une autre histoire. Des centaines de millions et des milliards de roupies sont dépensées pour beaucoup de projets, mais Agaléga aussi fait partie de la République. Un gros travail est nécessaire dans le domaine éducatif », fait-il observer.

Il avance que « nous prenons l’engagement au niveau de l’alliance PTr/MMM/PMSD qu’Agaléga aura une bonne place dans notre programme. Car les Agaléens ont été trop longtemps laissés pour compte. Chaque enfant perdu est une perte pour la République ».

Aadil Ameer Meea plaide pour une amélioration des services de santé et souligne qu’il y a « souvent » des ruptures de stock de médicaments. Idem pour le logement. « Depuis dix ans, aucune maison n’a été construite ici. Parfois deux ou trois familles habitent sous un seul toit. Il n’est pas difficile d’améliorer la situation. Car il n’y a que 300 habitants ici. On doit revoir l’Outer Island Development Corporation Act de 1986 et l’Agalega Island Council Act de 2004. Ces deux lois doivent être revues pour permettre un développement inclusif. »

 

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