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Après son arrestation : il réclame ses effets personnels de la police

Anwar Anwar montre son petit doigt gauche amputé.

Cela fait plusieurs mois qu’il attend que la police lui rende les effets personnels emportés chez lui lors de son arrestation. Même s’il avoue ne pas être un enfant de choeur, il dénonce les agissements de la police à son égard. Il a aussi porté plainte pour brutalité policière.

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Anwar Hussein Doolaur, veuf de 47 ans, habite Glen Park. Il est père de deux enfants âgés de 24 ans et 18 ans respectivement. Il touche une allocation sociale de Rs 1 600 en raison de son état de santé. Comme cet argent est insuffisant à couvrir ses besoins, il travaille aussi comme agent de sécurité. « Depuis quelque temps, je me bats pour que justice me soit rendue, car lors de ma dernière arrestation, j’ai perdu des effets personnels et j’ai été victime de brutalité policière », allègue-t-il.

Tout a commencé le 10 juillet 2017. Anwar dit avoir été convoqué par la CID de Curepipe. Une fois sur place il est informé qu’il est mêlé à une affaire de vol avec la complicité d’une autre personne. Montant du butin : Rs 33 000. Anwar dit avoir fait preuve de résistance lors de son arrestation, « car la police me brutalisait  ». « Dès le départ, j’ai plaidé non coupable dans cette affaire. Certains officiers m’ont agressé, car j’ai tenté de me défendre, ils ont fait appel aux éléments de la SSU en renfort. On m’a frappé et j’ai réagi immédiatement », dit-il.

Selon lui, lors de cette intervention musclée, il a été blessé à la tête fracturée et a eu plusieurs points de suture. « Les policiers m’ont également écrasé l’auriculaire de la main gauche. Gravement blessé, j’ai été amputé du petit doigt… » Après son arrestation il a finalement accepté l’accusation de vol, mais Anwar affirme qu’il plaidera non coupable en cour dans cette affaire. « J’ai été victime de brutalité policière et c’est sous la contrainte que j’ai fait des aveux. Au moment des faits, j’étais employé comme agent de sécurité aux arcades Jan Palach, Curepipe, où s’est produit un vol. Comme je suis déjà fiché par la police et que mon casier judiciaire n’est pas vierge, les policiers, comme d’habitude, m’ont ciblé. Pa premie fwa ki lapolis rod mwa dan bann kes kumsa. Sakfwa ena vol par isi lapolis apel mwa. Kan ou enn Habitual Criminal kumadir ou pa gayn drwa sanz ou lavi. Ou ene viktim persekision », déclare Anwar.

Après son arrestation, Anwar a passé trois mois en détention avant de retrouver la liberté conditionnelle en octobre 2017. Il a dû payer une caution de Rs 10 000 et a signé une reconnaissance de dettes de Rs  50  000. « Lors de mon arrestation, la police a pris mes effets personnels : deux portables, des bijoux en argent. J’avais 3 chaînes, 2 bracelets, 7 bagues. Or, la police ne m’a rendu qu’un portable, un bracelet et 5 bagues. Pour le reste, les agents m’ont dit qu’ils avaient retourné mes affaires à une autre personne arrêtée dans cette même affaire de vol. Depuis, j’attends la restitution de mes biens», plaide Anwar.

Notre interlocuteur a aussi porté une plainte pour brutalité policière auprès de la Commission nationale des droits de l’Homme. Il pense poursuivre ces policiers et leur réclamer des dommages pour la perte de son doigt. « Je peux identifier deux officiers de la CID de Curepipe qui m’ont agressé au poste de police. Deux officiers qui sont également impliqués dans l’agression de David Gaiqui. Je les ai reconnus à travers les medias.»

Sollicité pour un commentaire, le caporal Bernard Mootoosamy, du Police Press Office, invite Anwar à venir le rencontrer pour voir « s’il y a moyen de lui venir en aide. »

 

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