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Au cœur de l’info : 37 985 travailleurs étrangers à Maurice 

Georges Chung et Eddy Jolicoeur sont unanimes à dire que les employeurs doivent prendre des mesures pour aider leurs employés à être plus productifs.

Visham Cyparsad, Deputy Permanent Secretary au ministère du Travail, a indiqué que 37 985 travailleurs étrangers sont en poste sur le sol mauricien. Ils opèrent dans divers secteurs d’activité, tels que le secteur manufacturier, la construction ou encore la boulangerie. C’était le jeudi 7 septembre 2023 dans l’émission « Au cœur de l’info ». 

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« Quel est l’impact de la main-d’œuvre étrangère sur l’économie et la société à Maurice ? » Tel était le thème de l’émission « Au cœur de l’info » du jeudi 7 septembre 2023 animée par Prem Sewpaul. Parmi les invités : Visham Cyparsad, Deputy Permanent Secretary du ministère du Travail, a partagé plusieurs informations. Il a tout d’abord mis en avant la création d’un système en ligne visant à faciliter l’octroi des permis de travail à Maurice. 
Il a également noté que plusieurs secteurs sont en forte demande de main-d’œuvre étrangère, notamment le textile, l’agriculture, la boulangerie et la construction. Visham Cyparsad a précisé que le ministère du Tourisme travaille, en ce moment, sur un « policy paper » relatif aux travailleurs étrangers qui veulent exercer dans le domaine hôtelier. 

Le Deputy Permanent Secretary a ensuite indiqué qu’à ce jour, 37 985 travailleurs étrangers opèrent à Maurice, dont 11 300 dans la construction et 20 260 dans la boulangerie et le textile. Il a ensuite rappelé que le Recruitment of Workers Bill, visant à encadrer les travailleurs étrangers, a déjà été introduit à l’Assemblée nationale par le ministre du Travail Soodesh Callichurn. Il a également annoncé que 8 837 travailleurs étrangers arriveront bientôt au pays pour opérer sur les sites de construction de New Social Living Development Ltd à la demande des « contracteurs ».

« Skills mismatch »

Durant son intervention, Eddy Jolicoeur, consultant en gestion des ressources humaines, a souligné la question du « skills mismatch » et l’importance d’aborder les problèmes structurels qui sont à l’origine de cette situation. « Il faut travailler mieux tout en étant mieux équipé. Tout doit être mis en avant afin que l’employé soit plus productif et touche plus d’argent sans forcément travailler de longues heures », a-t-il expliqué. 
Il a précisé que l’importation de main-d’œuvre étrangère ne se limite pas à une main-d’œuvre bon marché, car les travailleurs étrangers apportent avec eux leur expertise et leur niveau de compétence. Il a souligné que le terme « cheap labour » ne s’applique plus et qu’il est désormais question de productivité. 

Productivité

Georges Chung, économiste, a, pour sa part, insisté sur le fait que les Mauriciens ne sont pas paresseux, mais qu’ils ont besoin de formation pour améliorer leur productivité. « Ce n’est pas une question de préférence fondée sur l’émotion mais plutôt une préférence fondée sur la productivité. Les employeurs doivent faire l’effort, et ce par tous les moyens possibles, pour que leurs travailleurs soient plus talentueux afin que ces derniers soient plus productifs », a-t-il demandé. 

L’économiste a ajouté que le secteur touristique fait face à des défis sans précédent, soulignant la nécessité de sauver l’industrie. « Le secteur rapporte environ Rs 90 milliards dans les caisses de l’État. C’est la raison pour laquelle il faut mettre en œuvre immédiatement une stratégie. Le secteur de l’hôtellerie est notre principale source de revenus », demande Georges Chung. 
Participant également à l’émission, Kanen Packiry Poullé, chef des ressources humaines des hôtels Attitude, a fait ressortir qu’il existe un manque de main-d’œuvre qualifiée, qui varie entre 10 % et 15 %. Il a également mentionné que la direction des hôtels Attitude est ouverte au recrutement de travailleurs étrangers pour pallier ce manque. Il a souligné que les Mauriciens sont réticents à occuper certains postes, tels que le « stewarding » (service en salle) et la « room attendance » (entretien des chambres). 

Cherté de la main-d’œuvre 

Bhooshan Ramloll, Chief Executive Officer de RBRB Construction, a contesté l’idée que les travailleurs étrangers gagnent moins que les Mauriciens. Il a expliqué que bien qu’ils perçoivent le salaire minimal, il faut également prendre en compte les coûts supplémentaires, tels que les frais de déplacement en avion et le logement. 
« La main-d’œuvre étrangère coûte entre 10 % et 15 % de plus que la main-d’œuvre locale, mais la performance est double. Les étrangers acceptent de faire des heures supplémentaires et de travailler le week-end », a-t-il précisé avant d’ajouter que c’est essentiel pour respecter les engagements contractuels dans l’industrie de la construction. « Nous n’avons donc d’autre choix que de faire appel aux étrangers », a expliqué Bhooshan Ramloll.

Pas de pain sans eux 

Nasser Moraby, de l’Association des propriétaires de boulangeries, a souligné que les ouvriers bangladais coûtent, en réalité, plus cher que les Mauriciens, parfois même le double. « Mais sans la main-d’œuvre étrangère dans l’industrie de la boulangerie, les Mauriciens n’auraient pas de pain sur leur table », a-t-il dit sans ambages. 
Francois de Grivel, industriel, a, lui, fait valoir que la main-d’œuvre étrangère est plus disponible en termes de temps, car elle vient seule dans le pays et cherche à gagner suffisamment d’argent pour soutenir sa famille à l’étranger. « Bien qu’elle ne soit pas moins chère que la main-d’œuvre locale, elle joue un rôle crucial dans le développement de l’économie du pays », a-t-il ajouté. 

 

 

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