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Au Cœur de l’Info - Jonathan Ravat : «L’heure de passer de l’Indépendance à la République»

Il a été question d’un état des lieux de la démocratie dans l’émission « Au Cœur de l’Info », animée par Mélanie Duval et Patrick Hilbert, hier, lundi 11 mars. Jonathan Ravat souligne que notre Indépendance est « un grand événement », mais qu’il faut maintenant passer à la République. 

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Maurice a été classé comme une autocratie électorale dans le dernier rapport de V-Dem 2024. Cela a été débattu dans l’émission « Au Cœur de l’Info », hier. Jonathan Ravat, directeur de l’Institut Cardinal Jean Margéot, explique que ce genre de rapport doit inciter à la réflexion, notamment sur la répartition des pouvoirs. 

« Il y a trop de pouvoirs entre les mains de certaines personnes et certains postes. Il y a trop de pouvoirs concentrés sur la personne du Premier ministre. Cela n’a rien à voir avec le parti au pouvoir, mais le poste », dit-il. Il soutient que la date des élections ne devrait pas être dépendante du calendrier politique du parti au pouvoir, mais écrite dans la Constitution ou être décidée par une institution indépendante.

Concernant l’Indépendance, Jonathan Ravat estime qu’« on célèbre l’Indépendance, mais il faut aussi célébrer la République. Il est l’heure de passer de l’Indépendance à la République. Il faut un ‘paradigm shift’ », poursuit Jonathan Ravat. La République, bien plus « qu’un mot ou un slogan », est « un projet de société » qui nécessite de grandes réflexions, comme sur le rôle du président. 

Pour Subash Gobin, journaliste, consultant et observateur politique, « une initiative peut changer beaucoup de choses. Si seulement on introduisait le Freedom of Information Act ». Il ne cache pas son inquiétude quant aux tentatives de museler la presse. « Il y a des tentatives mesquines pour étouffer des journaux et des journalistes. Toutefois, si j’étais le gouvernement, je serais plus inquiet par rapport aux réseaux sociaux où ‘the sky is the limit’. » 

Abdallah Goolamallee, universitaire et observateur politique, dit lui prendre le rapport de V-Dem « avec des pincettes ». Il revient sur le trop de pouvoirs qui peut « ouvrir la porte à des abus ». « Ce système dont nous avons hérité avait sa raison d’être et a aidé le pays. Mais, le contexte socio-économique et politique étant dynamique, il doit évoluer », affirme-t-il.

Pour sa part, Rookaya Kasenally, spécialiste en matière de démocratie, avance que la démocratie est « multidimensionnelle ». « Nous avons perdu notre statut de démocratie libérale. Être une démocratie électorale est nuancé. L’exécutif ne joue pas toujours le jeu. Les élections de 2024-25 peuvent devenir problématiques. On pourra basculer dans une autocratie électorale. Avoir des élections ‘free and fair’ sera compromis », est-elle d’avis. Ce sera le déclin de la démocratie si aucune mesure corrective n’est prise, prévient-elle. 

 

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