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Au cœur d’une secte - Lavage de cerveau et attouchements sexuels : 20 ans plus tard, Emilie dénonce tout

emilie Emilie est sortie de son silence après plusieus années.

Reniée par son père à la demande du pasteur, Emilie s’est longtemps cachée, honteuse, de tout ce qu’elle avait subi au sein de la secte que fréquentait sa famille. Croyant qu’elle était la seule à avoir été victime d’attouchements sexuels du ‘pasteur’, elle s’est tue et pendant des années n’a pu oublier ces images et paroles horribles. Aujourd’hui enfin, elle a le courage de raconter ce qui s’y passe réellement…

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« Je suis le ‘m…’ de l’église et tu dois m’obéir ». Elle n’a alors que 14 ans, mais elle n’est pas prête d’oublier les paroles de « cet homme d’église » tant vénéré par son père qui n’hésitera pas à lui faire subir de nombreux sévices.

Emilie (prénom fictif) est à cette époque une jeune fille fragile. C’est avec une immense tristesse qu’elle revient sur ces événements, déterminée toutefois à ce que cet homme ne puisse plus continuer ces actes envers d’autres femmes. « Ma mère était très malade. Elle avait une leucémie et avait besoin de sang, mais chez nous, c’est le pasteur qui contrôlait tout. Quand le médecin a dit qu’il lui fallait du sang, il a refusé.  « Il nous empêchait, mon frère et moi, de la voir. Quand ma mère est décédée, son emprise sur la famille était de plus de plus pesante », raconte-t-elle.

Son emprise sur la famille était de plus de plus pesante

C’est ainsi qu’un jour, peu de temps après le décès de sa mère, il a voulu accompagner Emilie et sa famille à l’hôtel. C’était la première fois qu’il fera des attouchements sur elle. « Il a demandé à mon père d’aller faire un tour avec mon frère, car il devait me parler pour m’expliquer comment une femme doit se comporter. En sortant, mon père m’a dit : ‘Ou ekout tou seki paster dir ou, ou fer tou seki li dir’. Je ne pense pas qu’il savait ce qu’il allait m’arriver à ce moment-là. Dès que mon père est parti, il a pris une petite fiole d’huile de sa poche et a commencé à me masser. Il m’a demandé si j’avais un copain. ‘Eski enn zom inn deza tous ou ?’ Il m’a félicitée quand je lui ai dit que non, puis il me caressait de la tête aux pieds, en s’attardant sur mes seins. Il ne cessait de dire « Je suis le ‘m…’ de l’église, il faut m’obéir ». Puis il a enlevé son pantalon et m’a fait caressé son sexe, disant « sa pou twa sa » et il m’a caressé les parties intimes affirmant « sa pou mwa ». Il a cessé quand mon père a frappé à la porte ».

Il lui demande de lui offrir sa virginité

Emilie dit être restée silencieuse et c’est à partir de ce jour que le pasteur a commencé à venir régulièrement chez elle. « À chaque fois, il demandait à mon père de me laisser seule avec lui et il me faisait des choses horribles. Li ti pe mont lor mwa fer tout sort kalite zafer mem mo dir non. Il me disait que je lui appartenais et que je devais lui offrir ma virginité. Il voulait même m’emmener chez le gynécologue pour vérifier si j’étais bien vierge. Il disait de ne rien dire à sa femme. »

Et cette dernière, selon Emilie, sait que son mari est un pervers puisqu’elle disait aux filles de l’église  « si paster vinn pre ek zot ek rod trap zot pa les li ». Emilie et quelques autres filles se rendaient régulièrement chez le couple pour faire le ménage au lieu de se rendre à l’école car, semble-t-il, la femme du couple est une personne malade.

Reniée par son père

C’est en 2005 qu’Emilie décide enfin de s’enfuir de chez son père ne pouvant plus supporter les sermons du pasteur. Les femmes étaient toujours critiquées. Il nous demandait d’être soumises, de porter des vêtements et des chaussures qui nous couvrent le corps et de ne pas nous maquiller, entre autres. Nous devions également lui remettre de l’argent, au moins 10 % de nos revenus. Quant à mon père, qui est un ancien policier, il lui a remis tout son argent. Il est endetté et a dû vendre sa voiture. Il m’a aussi reniée à la demande du pasteur parce que je ne venais plus à l’église ».

Aujourd’hui son père ne lui adresse pas la parole. Son frère, son compagnon et la psychologue qui la suit depuis deux ans l’ont aidée à s’exprimer. Elle reste encore fragile mais ne veut pas s’arrêter là. « D’autres victimes ont commencé à sortir de leur mutisme, d’autres ont toujours peur ». Nous avons tenté de contacter la personne incriminée mais il n’a pas répondu à nos appels.


Trois filles dénonce le pasteur

Trois filles ont consigné une déposition à la police samedi dernier, espérant que les autorités prendront les choses en main « pour qu’il ne fasse plus d’autre victimes ».


En savoir plus sur cette secte

« On disait ‘église’, mais en fait il n’y avait aucun bâtiment en son nom. Les fidèles se réunissaient dans deux salles de classe d’un établissement secondaire qui étaient louées par le pasteur. L’une des classes étaient utilisée comme salle de rencontre et l’autre il l’appelait ‘sa chambre personnelle’, c’est là qu’il recevait en aparté les personnes pour lesquelles il priait individuellement », explique Emilie.

Le pasteur est un ancien fonctionnaire aujourd’hui à la retraite. « Il mène une belle vie avec son épouse. Ils n’ont pas d’enfant ».
Selon les fidèles, ils suivent un pasteur américain qui a été influent dans les églises pentecôtistes. Il est le fondateur de plusieurs mouvements et ses fidèles le vénèrent, certains le considèrent comme un Dieu d’autres comme un prophète.

 

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