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Audit - Police - Fraude : un trou de Rs 33,7 M fait sourciller

Les Casernes centrales en ont pris pour leur grade avec le directeur de l’Audit.

Les Casernes centrales sont pointées du doigt dans le rapport de l’Audit. La fraude financière impliquant un clerk de la Mauritius Police Force s’élève à Rs 33,7 millions. Le pot-aux-roses avait été découvert en 2015 et le policier soupçonné d’en être l’auteur a été interdit de ses fonctions. Le montant détourné a tout de même augmenté.

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Ces nouveaux éléments étonnent, surtout que depuis le début de cette affaire, une somme initiale de  Rs 22,7 millions avait été évoquée. Jusqu’ici, un policier affecté au sein de la Northern Division a été arrêté. Lors de la première phase de l’enquête, un Advance Account d’un montant de Rs 4 millions, au nom du policier, avec avait été découvert.

Interdit de ses fonctions depuis avril 2015, le clerc de la Northern Division continue de toucher son salaire, qui a atteint la barre de Rs 1 million. L’enquête du Central Criminal Investigation Department est toujours en cours. La fraude avait été mise au jour après que  des irrégularités avaient été notées dans le livre de comptes de la police concernant des dépenses qui  n’avaient pas été effectuées.

Le montant détourné s’élèverait à plus de Rs 33 millions. Jusqu’ici, pas de trace de cet argent. Le rapport de l’Audit note  que la fraude perdure, même si le policier a été suspendu.

Le rapport de l’Audit critique les appels d’offres

Les conclusions du bureau de l’Audit  relatives aux  appels d’offres au sein de la police sont sévères, surtout par  rapport aux méthodes utilisées.  Les procédures d’appels d’offres pour l’achat des imperméables, des  équipements de protection tels que les casques et les boucliers,  les couvertures pour les officiers qui travaillent la nuit, font l’objet de critiques.  Les critères n’auraient pas été respectés cela  depuis 2017. Mais en 2018, aucun appel d’offres n’avait été lancé et il n’y avait qu’un imperméable disponible au store des Casernes centrales. Des précisions concernant les critères pour l’acquisition des casques de protection avaient été réclamées.

Rs 14,3 million pour la Bomb Unit

Rs 14,3 millions ont été dépensées pour l’achat de matériels utilisés par la Bomb Unit pour l’acquisition d’un Remotely Operated Vehicle entre 2014 et 2015. Ces équipements n’ont pas été utilisés à cause des défaillances techniques. Ce véhicule a été livré en juin 2014. Rs 12,9 millions avaient été payées au fournisseur et Rs 1,4 million retenues. À octobre 2018, ce véhicule n’avait jamais été utilisé et des effectifs de la Special Mobile Force ont effectué 18 interventions au risque d’être blessés. L’affaire a été portée devant la justice et un arbitre a été nommé et l’affaire fixée pour cette année 2019.
 
Arriérages de Rs 210 millions pour les contraventions

  • Rs 142, 4 millions pour la mise en opération, l’entretien, la licence et pour le logiciel permettant d’opérer le Crime Occurrence Tracking System (COTS). Le rapport révèle qu’il est sous-utilisé.
  • Des plaintes ont été enregistrées par des policiers concernant des défaillances dans le système et sa lenteur.
  • Le rapport déplore le manque d’engagement des utilisateurs du système.
  • Il est recommandé qu’un audit soit fait au sein des différentes unités de la police et des postes de police pour voir ce qui empêche le bon fonctionnement de ce projet.
  • Des cas de contraventions en suspens de 2011 à 2018, représentant un manque à gagner de Rs 210 millions.
  • Rs 385, 3 millions dépensées pour le Crime Occurrence Tracking System.

En octobre 2018, quelque Rs 385,3 millions ont été dépensées pour le projet du Crime Occurrence Tracking System (COTS) dont les coûts de la maintenance s’élèvent à Rs 142,4 millions. Quelque 2 700 et 6 800 agents de police ont reçu une formation sur l’utilisation du système COTS. À savoir que le projet COTS avait été mis en œuvre en deux phases qui se sont achevées en novembre 2012 et octobre 2015.

Le programme COTS avait pour but d’être utilisé dans les 89 postes de police et 170 autres unités, telles que la Police de l’Environnement, la Family Protection Unit et la Police du Tourisme.  


Inspecteur Jaylall Boojhawon de la POSU : «Tous les ans l’Audit passe les mêmes remarques»

Le président de la Police Officers’ Solidarity Union (POSU), Jaylall Boojhawon, explique que le cas du policier suspecté de fraude est décrit chaque année dans le rapport de l’Audit. « Tous les ans c’est le même cas que l’Audit décrit. Ce policier a été interdit de ses fonctions depuis 2015. Le Central CID poursuit son enquête. Chaque année, les chiffres grossissent », dit-il.

L’inspecteur ajoute néanmoins qu’il est d’accord en ce qui concerne les critiques sur les appels d’offres pour les équipements et accessoires des policiers. «L’Audit a raison quand il explique que les appels d’offres ne sont pas faits convenablement. Je suis d’accord. Pour moi c’est un fiasco. Ceux qui s’occupent de ce département ne sont pas à la hauteur. Cela fait neuf ans que les policiers n’ont pas eu des équipements sportifs, alors qu’auparavant un policier avait droit à au moins une paire de chaussures de sport et à d’autres équipements », déplore-t-il. 

 

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