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Aviation - Air Mauritius : 2021, ça passe ou ça casse

La compagnie a des frais conséquents, dont les mensualités pour les avions qu’elle loue.

Sous administration volontaire depuis le 22 avril dernier, Air Mauritius aborde l’an 2021 sans aucune visibilité. Continuera-t-elle à voler ou disparaîtra-t-elle des radars. Voici les options qui se profilent devant la compagnie nationale d’aviation…

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Partenaire stratégique

Le ciel mauricien est une valeur sûre. Peu d’îles de la taille de Maurice peuvent se vanter d’attirer autant de compagnies aériennes. Avant la Covid-19, on en comptait une trentaine. Aussi, la chute d’Air Mauritius ouvre des perspectives. Plusieurs compagnies aériennes, et non des moindres, ne rechigneraient pas à l’aider à reprendre de l’altitude grâce à une forme ou une autre de partenariat. 

Le géant africain Ethiopian Airlines, qui cherche à avoir l’autorisation d’atterrir à Maurice depuis plusieurs années, a déjà laissé comprendre plusieurs mois de cela qu’elle est prête à donner un coup de main.

Emirates, qui desservait Maurice quotidiennement avec ses A380 avant la pandémie, a, elle, aussi fait savoir qu’elle est prête à prendre Air Mauritius sous ses ailes. Pas plus tard que le 11 décembre dernier, Sheikh Ahmed Bin Saeed Al Maktoum, président-directeur général du Groupe Emirates Airline, a informé Showkutally Soodhun, ambassadeur de Maurice en Arabie saoudite, que sa compagnie est tout à fait disposée à offrir un soutien technique à Air Mauritius « si une telle demande était présentée » par le gouvernement mauricien.

Ce rendez-vous s’est déroulé en présence de deux autres membres de la direction d’Emirates, à savoir Adnan Kazim, directeur des opérations, et Sheik Majid Al Mualla, responsable de la division des Affaires internationales.

Il nous revient, cependant, que l’option de faire entrer une autre compagnie aérienne (Air France et Air India y sont déjà) dans l’actionnariat d’Air Mauritius n’est, pour le moment, pas d’actualité.

Une nouvelle compagnie nationale d’aviation

Air Mauritius renaîtra-t-elle de ses cendres sous une nouvelle identité ? L’option reste à l’étude. La priorité reste le sauvetage d’Air Mauritius, mais pas question de « throw good money after bad ». Si plus rien n’est possible, Maurice aura une nouvelle compagnie nationale d’aviation. Le pays ne peut en effet pas se permettre de ne pas avoir un transporteur national. Les procédures pour une autre compagnie nationale ont déjà été enclenchées depuis fin juin au cas où Air Mauritius s’avère irrécupérable. En passant par une subsidiaire d’Air Mauritius, en l’occurrence Mauritius Helicopter Ltd, qui possède déjà une Air Operator Certificate, le plan B peut être mis en pratique en un temps raisonnable.

Il y aura alors un transfert des précieux « landing rights » que possède Air Mauritius, un changement de nom et un changement d’actionnaires avec un retrait d’Air Mauritius, qui est l’unique actionnaire de Mauritius Helicopter Ltd, et l’entrée du gouvernement dans l’actionnariat, éventuellement accompagnée d’autres actionnaires.

Une Air Mauritius «light»

C’est l’option préférée de tous. Les administrateurs d’Air Mauritius, Sattar Hajee Abdoula et Arvindsingh Gokhool, travaillent depuis des mois sur une remise sur les rails de la compagnie. Mais, la tâche. Si cette option passe, Air Mauritius ne sera toutefois pas la même que celle que l’on a connue, car elle passera par une cure de minceur et cela, que ce soit au niveau de son personnel comme de ses destinations.

La pandémie de Covid-19, qui a précipité la descente d’Air Mauritius, perdure depuis des mois et l’empêche de redéployer ses ailes. Depuis fin mars, les restrictions sur les vols sont nombreuses. Air Mauritius n’effectue plus qu’une poignée de vols internationaux par semaine, Rodrigues étant une liaison domestique.

Les deuxième et troisième vagues de Covid-19 qui déferlent sur les principaux marchés émetteurs de touristes vers Maurice font qu’aucun plan de relance ne peut être enclenché pour cause d’absence de visibilité sur comment le marché sera dans les semaines et les mois à venir.

Privée presque totalement de revenus, la compagnie a cependant des frais mensuels conséquents. Parmi, les salaires de son personnel, même si une partie a été mise en congé sans solde, et les mensualités très lourdes pour les avions qu’elle loue. 

Des sacrifices conséquents ont, cependant, été consentis par le personnel qui a accepté de jeter à la poubelle ses privilèges afin d’alléger la masse salariale. Mais, malgré tous les efforts, Air Mauritius perd plus de Rs 300 millions par mois.

Le gouvernement a réservé Rs 9 milliards pour venir en aide à la compagnie nationale d’aviation. Cet argent ne sera cependant pas débloqué avant le « watershed meeting » durant laquelle les administrateurs proposeront leurs solutions aux actionnaires d’Air Mauritius. 

Une question se pose, cependant, déjà. Est-ce que les Rs 9 milliards suffiront pour permettre un redécollage ? Dans les milieux proches des administrateurs, l’on laisse entendre que cette somme pourrait ne pas suffire.

 

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