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Baisse de productivité dans le port : la MSC menace de délocaliser ses opérations de transbordement

La filiale mauricienne de la Mediterranean Shipping Company (MSC) envisage de transférer ses opérations de transbordement à Salalah, à Oman, voire à Colombo, au Sri-Lanka. Elle l’a récemment fait comprendre aux autorités portuaires car le taux de productivité de la Cargo Handling Corporation Ltd (CHC) laisse à désirer. Alors que les équipes de nuit manipulent, en moyenne, 24 conteneurs par heure, les équipes de jour se contentent d’en manipuler seulement 13 par heure.

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La MSC se donne donc trois mois pour réfléchir à l’avenir du transbordement à Port-Louis la situation ne cessant de se détériorer ces derniers mois. Si la compagnie maritime quitte Port-Louis, cela équivaudrait à un manque à gagner d’au moins Rs 400 millions pour la CHC. À terme, les heures supplémentaires seraient réduites et quelque 400 salariés seraient mis à pied.  

« L’un des points clés pour la pérennité de nos activités est la constance. Le taux de productivité ne peut osciller entre 24 et 13 conteneurs par heure. S’il ne s’améliore pas, on va aller
ailleurs », fait ressortir le capitaine René Sanson, patron de la MSC de Maurice. Il attribue cette baisse à un manque de supervision et déplore que certains lobbys aient eu raison de Gassen Dorsamy, directeur de la CHC.

Depuis le 1er août, une partie des opérations de transbordement de la MSC a déjà été redirigée vers le port de Tamatave, à Madagascar. René Sanson explique que cela fait suite à une demande de la Mauritius Ports Authority (MPA) elle-même. L’une des raisons derrière cette décision est liée à la baisse de productivité à la CHC, avoue un responsable de la MPA.

Le débarquement et l’embarquement de conteneurs prennent du retard et des bateaux sont obligés de demeurer en rade, jusqu’à 90 jours, assure une source à la CHC. Officiellement, pour la MPA, cette mesure est « temporaire » et vise à « désengorger » le terminal des conteneurs en raison des travaux en cours. 

Si la MSC jette son dévolu sur le port de Salalah ou celui de Colombo, ce sera un plus pour elle par rapport au transbordement de conteneurs destinés à l’Afrique du Sud et l’Australie. Elle ne compte pas pour autant abandonner le marché captif à Maurice. Alors que celui du transbordement représente 100 000 à 125 000 EVP (conteneurs équivalent à vingt pieds), celui du captif est de 75 000 à 85 000 EVP.

Il y a trois ans, la MSC avait déjà menacé de quitter Port-Louis. À l’époque, elle avait fait face à une série de vols dans les conteneurs réfrigérés destinés à des clients tels que le groupe français Casino et Copal Réunion SAS. Elle déplorait également le taux de productivité de la CHC, ce qui a poussé les syndicats à l’accuser de faire pression sur les autorités.

Depuis 2011, les mouvements de conteneurs par heure s’étaient améliorés, sous la férule de Gassen Dorsamy. Ils sont passés de 17,4 à 19 en 2014 alors qu’un pic de 24 a été atteint l’année dernière. Il y a quelques années, d’autres grosses compagnies maritimes, telles que Maersk et Evergreen, ont décidé de s’installer à Madagascar.

 

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