Economie

Banque : la saturation du marché local pousse la SBM vers l’Afrique

La State Bank of Mauritius se tourne davantage vers l’Afrique, considérant que le marché mauricien est saturé. Kee Chong Li Kwong Wing, président du conseil d’administration de la SBM Holdings , annonce la création d’un fonds destiné au financement des infrastructures en Afrique.

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La nouvelle stratégie de la State Bank of Mauritius (SBM) est de développer ses activités en Afrique. C’est ce qu’a annoncé Kee Chong Li Kwong Wing, président de la SBM Holdings, le lundi 21 novembre, à Port-Louis. Il intervenait à la cérémonie d’ouverture du 16e séminaire de la Banque africaine d’import-export (Afreximbank) sur Les fondamentaux du financement structuré du commerce.

« Maurice a un excès de liquidités et peut donc aider au processus d’industrialisation en Afrique à travers le financement. Le marché mauricien arrive à saturation, alors que le continent noir a besoin de nos capitaux. Nous devons donc aller en Afrique. Il s’agit d’une situation gagnant-gagnant. C’est pourquoi la SBM s’associe à la Banque africaine d’import-export (Afreximbank) pour développer davantage les parcs industriels et en même temps, faire de Maurice un centre commercial et financier pour l’Afrique. La SBM a de la liquidité alors que le marché local est saturé », affirme Kee Chong Li Kwong Wing.

Le président de la SBM Holdings précise que la banque mauricienne se positionne en Afrique également à travers le financement des projets de ses clients professionnels qui investissent sur le continent noir. La banque exportera également en Afrique ses expertises, ses services et ses capacités de production. D’ores et déjà, à travers son partenariat avec l’Afeximbank, la SBM est présente en Afrique sur le marché du financement du commerce.

Financement industriel

L’établissement vise aussi le financement industriel et infrastructurel en Afrique. Le président de la SBM Holdings indique que la banque travaille sur la mise en œuvre de l’Africa Infrastructure Fund. La SBM a demandé au gouvernement mauricien et à l’Afreximbank de participer à ce fonds.

« Les pays européens se retirent de l’Afrique car ils connaissent beaucoup de problèmes de diligence raisonnable. Il est donc de plus en plus difficile et cher pour eux d’investir en Afrique, ce qui se traduit comme un avantage pour Maurice, un pays africain et membre des blocs régionaux », souligne Kee Chong Li Kwong Wing.

Benedict Oramah, président de l’Afreximbank, indique, pour sa part, que la SBM est un important actionnaire de cette banque panafricaine. « Maurice peut partager son expertise avec les autres membres de l’Afreximbank. Nous travaillons avec Maurice pour le développement en Afrique de l’industrie légère et de l’économie océanique. Pour cela, nous avons besoin de credit insurance. Nous allons travailler avec la SBM sur ce sujet. Concernant les zones économiques exclusives, Maurice a montré que c’est possible. C’est pourquoi nous développerons cette activité dans divers pays. Nous espérons être activement engagés dans ces projets », affirme Benedict Oramah.

Également présent à cet événement, Ramesh Basant Roi, gouverneur de la Banque de Maurice (BoM). Il a parlé du besoin en matière de financement en Afrique. Il a déclaré qu’en 2013, le besoin en crédit des petites et moyennes entreprises (PME) africaines s’élevait à plus d’USD 100 milliards (Rs 3 590 milliards), dont 70 % pour l’Afrique subsaharienne. « Pour répondre à ce besoin, l’Afrique subsaharienne doit augmenter les provisions en financement, dont les crédits, découverts bancaires, crédit-bail et financement commercial pour les PME », précise Ramesh Basant Roi.

Kee Chong Li Kwong Wing : « Le TiSA est dans l’ordre des choses »

Le président de la SBM Holdings est d’avis que le Trade in Services Agreement (TiSA) tant décrié par des syndicalistes à Maurice est « dans l’ordre des choses ». « Si vous voulez une économie globale où le déplacement de capitaux et de marchandises est plus fluide à travers le monde, vous ne pouvez nécessairement pas empêcher le mouvement des travailleurs et des professionnels qualifiés. C’est pourquoi il faut faciliter l’ouverture. Néanmoins, il y a des modalités et des conditions à voir. C’est au gouvernement de veiller à ce que le TiSA n’aille pas à l’encontre de sa propre économie », estime Kee Chong Li Kwong Wing.

 

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