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[Blog] Zéro budget pour les jeunes

Un pays qui se dit prêt à propulser sa jeune population, avec un Premier ministre et lui-même ministre des Finances, échoue encore à démontrer ses ambitions. Sans porter un jugement initial, le monde d’aujourd’hui est un monde de turbulences, d’un dynamisme multisectoriel, à la portée d’une interdépendance diplomatique et d’une politique entre des gouvernements, des organisations du privé et des sociétés civiles. 

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D’autres pays avancent à grands pas vers des économies circulaires, des modes de gestion publique appuyés largement par des moyens technologiques et digitaux.  Mais à chacun sa propre réalité ; quelle est donc la nôtre ?

Aux Mauriciens et Mauriciennes de décider si le leader du gouvernement actuel qui, il y a quelques mois, se vantait haut et fort d’être celui du renouvellement, de la jeunesse, veut faire avancer un nouveau dynamisme dans le pays ou, comme il le dit, « relancer l’économie». 

Or, le Budget 2017/2018, « Rising to the Challenge of Our Ambitions », nous laisse dans un vide profond et sans rempart pour imaginer l’avenir auquel songent les jeunes diplômés, les jeunes professionnels, les  jeunes intellectuels, les jeunes littéraires, les jeunes artistes, et le plus important : les jeunes chômeurs. L’avenir reste toujours pour ceux bien garnis par un système qui ne profite pas réellement à l’innovation, à la création, à un nouveau dynamisme ou même à une relance. 

Tout récemment, le ministre du Commerce nous annonce un programme phare étalé sur 10 ans pour les PME. Malheureusement, le lien entre ce programme et son intégration des jeunes à bord reste quasi inexistant dans la forme, avec un Budget vidé de sens sur l’importance d’intégrer les jeunes au monde de l’entrepreneuriat – qui, disons-le, n’est pas seulement dans les marchés traditionnels, mais aussi virtuel et innovateur (créateur). A vous de juger les mesures budgétaires pour les jeunes :  

(i) 2,500 jeunes vont bénéficier du National Skills Development Programme pour l’année 2017/18, comme ce fut le cas en 2016/17.

(ii) La mise en place d’un Maritime Training Institute pour former les jeunes à jobs sur des bateaux de croisière et dans le secteur maritime

(iii) La création d’un Digital Youth Engagement Programme par le National Computer Board, pour offrir des cours d’introduction sur le Coding

(iv) Un portefeuille de Rs 20 millions pour éloigner les jeunes des fléaux de la société, pour encourager les filles à participer à des activités sportives, et pour encourager les jeunes à faire des activités sportives.

Alors, dites-vous, que pour un pays dont environ 52 % de la population a moins de 40 ans, il suffit de mettre des mesures invisibles, souvent ‘confettis’ et voilà le tour est joué, l’économie est relancée – les jeunes vont se faire une place grandissante pour le développement et l’avancement de l’île Maurice. Bravo d’avoir augmenté le montant pour les boursiers, mais que fait-on d’un chômage chronique qui commence à se dessiner avec un système qui néglige tout sauf des qualifications académiques et l’expérience ? La liste est très longue ici – les artistes qu’on voit tout le long de l’année tenter de trouver une place pour s’exprimer pendant des festivals, des galeries ou des concerts, les jeunes diplômés qui ont une attenté justifiée d’avoir un job, au minimum un stage, les jeunes collégiens qui suivent toujours des programmes qui ne sont plus adaptés, et que le ministère veut tellement changer que plus personne n’y croit ! 

On ne peut pas toute l’année se vanter qu’on est un gouvernement avec des jeunes, avec une nouvelle vision, et le Jour J, vous sortez la carte du pseudo-économiste – croissance et croissance. Non, pas en excluant les jeunes dans ce projet à long terme où les Mauriciens et Mauriciennes pleins de bon vouloir, d’idées innovatrices, d’un intellect louable, ou tout simplement, remplis de jeunesse ! Voulez-vous qu’ils continuent à chercher d’autres horizons au Canada, au Royaume-Uni, en France ou ailleurs ?

Monsieur le Premier ministre, le Jour J est passé, toujours aussi vide qu’hier pour tous ces jeunes qui attendent un Budget rempli d’ambitions pour leur avenir. Alors, « Rising to the Challenge of Our Ambitions » ne correspond pas réellement à 52% de votre population, qui elle cherche toujours un gouvernement qui sera au « Challenge of Our Ambitions ». 

Aksay Lackoo

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