Politique

Bobby Hurreeram, nouveau Deputy Speaker : «Je ne suis pas un caméléon politique»

Bobby Hurreeram

Il ne cache pas d’avoir fait ses premières armes politiques aux côtés de Rama Valayden, mais rejette le fait qu’il devait briguer les suffrages sous les couleurs des Travaillistes. Et Bobby Hurreeram insiste qu’il a toujours eu une admiration pour le MSM et son leader et que cela ne fait pas de lui un caméléon politique.

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Du petit conseiller municipal, vous êtes devenu parlementaire, PPS, Chief Whip et maintenant Deputy Speaker. Comment expliquer cette ascension ? 
En premier lieu, je conteste l’adjectif « petit » pour qualifier les conseillers municipaux. Par leurs délibérations, les conseillers municipaux ont la charge des services à prévoir et à exécuter pour le bien-être de la communauté. C’est une grande responsabilité. Ensuite, je ne suis pas un néophyte dans le monde de la politique. C’est au terme d’efforts constants, de travail et d’échecs quelques fois que je me retrouve là où je suis aujourd’hui. Je compte plus d’une décennie d’expérience. Comme beaucoup de politiciens mauriciens, j’ai débuté dans le social. Puis, j’ai été candidat malheureux aux élections municipales de 2005 et aux élections générales de 2010. J’ai été élu pour la première fois aux élections municipales de 2012. J’ai participé aux élections générales de 2014 lors desquelles j'ai été élu en première position dans la circonscription (ahébourg/Plaine-Magnien (no 12). Donc, c’est le résultat d’un travail de longue haleine.  Enfin, I can lead from any chair. Quel que soit le poste attribué, mon engagement envers mon pays et ma détermination demeurent. 

Vous semblez être dans les bons carnets du leader du MSM. 'Blue-eyed boy' vous ? 
Parler de blue-eyed boy, c’est mal connaître le Premier ministre. Je dirais qu’en bon leader, il donne l’opportunité à chacun de faire ses preuves et d’évoluer. Déléguer efficacement est la marque d’un véritable leadership. Le PM fait confiance et laisse l’espace à ses collaborateurs pour apporter leurs contributions, l’objectif étant de travailler et d’agir dans l’intérêt du peuple 

L’opposition conteste votre nomination. Que lui répondez-vous ? 
C’est de bonne guerre. Mais je ne tiens pas rigueur aux déclarations des uns et des autres, dont celles du leader de l’opposition. Je pense même que ce fut un excellent compliment de sa part de voir en moi un « politicien virulent » dans le rôle de Chief Government Whip. Je suis sûr qu’il verra en moi un Deputy Speaker aussi éloquent. 

L’opposition rappelle votre passé : vous étiez MR avec Valayden, vous aviez manifesté contre le fait que le MSM avait eu Rs 45 millions pour le Sun Trust, vous deviez être candidat du PTr au no 10 et vous avez atterri au MSM. Véritable caméléon, comme l’avance l’opposition ? 
Rétablissons d’abord les faits. Je ne conteste pas d’avoir fait mes premières armes politiques aux côtés de Rama Valayden, pour lequel j’ai beaucoup d’estime. Pour le novice que j’étais, ce fut une véritable plateforme, auprès de Valayden, pour faire mon apprentissage, me parfaire et me faire un nom dans la sphère politique, en attendant que les portes du MSM ne me soient ouvertes. Dans les années 2000, j’ai suivi de près le parcours de Pravind Jugnauth en tant que ministre de l’Agriculture, ensuite Premier ministre adjoint. C’est quelqu’un que j’apprécie beaucoup et quand on m’a donné l’opportunité de travailler en équipe avec lui, je n’ai pas hésité, j’ai rejoint le MSM.  Mais c’est archi-faux de dire que j’allais être candidat du PTr. Et je ne suis pas un caméléon politique.

Vous avez promis d’être impartial dans vos nouvelles fonctions de Deputy Speaker. Déjà, il y a eu l’expulsion de Bérenger. Mauvais départ ? 
En tant que Deputy Speaker, je suis et reste impartial. Mardi dernier, je n’ai eu d’autre choix que d’expulser Bérenger, vu les circonstances. J’ai dû agir. Je tiens ici à saisir cette occasion pour faire un appel aux deux côtés de la Chambre à faire preuve de plus de retenue. Les citoyens de ce pays, en particulier les jeunes, nous regardent. Il convient de leur montrer l’exemple en faisant honneur à la nation et en respectant les institutions. 

Sincèrement, vous sentez-vous capable de diriger des débats sans parti pris du fait que vous n’êtes pas avocat de formation ? 
Je le répète, je serais impartial. Être avocat n’empêche pas le parti pris. Loin de moi de mettre en doute le mérite et la valeur des avocats, toutefois je ne vois pas la nécessité d’un bagage légal pour assurer pleinement les responsabilités de Deputy Speaker. Il faut surtout être au fait des Standing Orders et avoir la capacité de raisonner et juger en toute impartialité et équité. Cela fait quatre ans que je siège à l’Assemblée nationale, je pense connaître suffisamment les rouages de notre Parlement.  

 

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