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Boni de fin d’année : priorité au ménage et au budget scolaire

Malgré l’affluence dans les rues de Port-Louis, les Mauriciens se serrent la ceinture pour les fêtes de fin d’année.
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tyssen
Malgré le boni de fin d’année, Tyssen R. compte dépenser judicieusement en cette période Face au futur incertain, il mise sur la sécurité financière. 

Le boni de fin d’année a été crédité cette semaine. C’est le moment de faire des achats de fin d’année. Cependant, la cherté de la vie et l’incertitude semblent jouer les trouble-fêtes. De nombreux Mauriciens ont revu leurs priorités.

Il est 11 h 25 en ce mardi 20 décembre. Dans les rues de la capitale, l’effervescence bat son plein. Une ambiance de fête règne. À quelques jours de Noël, le compte à rebours pour les achats de cadeaux a commencé. De nombreuses personnes profitent de leur pause-déjeuner pour faire des emplettes. L’affluence est au rendez-vous dans les rues et les magasins. Mais les Mauriciens se tiennent à l’écart des dépenses superflues cette année.   

C’est le cas de Tyssen R., 34 ans, de Port-Louis, que l’on rencontre à la foire à la route des Pamplemousses. Il confie qu’il a revu ses achats et ses dépenses à cause de la cherté de la vie. Il s’est imposé un budget qu’il respectera religieusement pour les achats de fin d’année.

« La situation n’est plus la même. Nous ne dépensons plus sans compter. Aujourd’hui, la priorité est la consommation quotidienne de la famille », fait savoir le Portlouisien. 

Antonella
Pas de dépenses exagérées également du côté d’Antonella. 
Elle a fixé son budget. 

« Je dépenserai le strict minimum. La cherté de la vie fait qu’il faut réfléchir avant de dépenser son argent. Je prévois un fonds d’urgence car le mois de janvier est plutôt long.

Personnellement, je m’abstiendrai de me rendre dans les grands magasins », ajoute-t-il.

Il sensibilise, dans la foulée, les Mauriciens sur les offres promotionnelles mensongères en cette période de fête. « Il faut faire attention aux offres promotionnelles parfois trompeuses. Ne vous laissez pas berner. Négociez les prix. »

Antonella abonde dans le même sens. Pour cette Curepipienne, il est primordial d’économiser par les temps qui courent. Elle mise sur des achats judicieux en cette période festive. « Nous prévoyons un budget pour choyer les enfants, les parents et grands-parents en cette période de fête. Toutefois, il sera restreint car il faut être plus consciencieux du futur. La vie est chère. »   

veena
Veena, une habitante de Vacoas, a fait le déplacement exprès pour faire de bonnes affaires sur le matériel scolaire de sa fille. 

Plus loin, déambulant devant les magasins, Nazida, de Port-Louis, partage ses difficultés face à la baisse du pouvoir d’achat. 

« Quasiment tous les produits ont accusé une hausse de prix. De ce fait, nous avons commencé nos achats de fin d’année avec une triste mine. Pour l’instant, nous nous attelons à l’achat des jouets pour les enfants. Ensuite, en fonction de ce qu’il nous restera, nous verrons ce que nous pourrons nous permettre d’acheter. Nous sommes à l’affût des promotions », dit-elle.   
Selon elle, la priorité est de mettre de l’argent de côté pour boucler le mois de janvier. « Les achats inutiles sont complètement écartés. Avec la hausse des prix des denrées alimentaires, de l’électricité en février, nous devons prévoir des dépenses supplémentaires. Nous ne voulons pas commencer la nouvelle année sur une mauvaise note. »   

Les dépenses prioritaires sont également fixées du côté de Veena, qu’on aperçoit en compagnie de sa fille. La Vacoasssienne passait au crible les prix des sacs à dos. « Cette année, nous nous attelons à l’achat du matériel scolaire en premier. Ensuite, nous verrons pour les autres dépenses de fin d’année », lâche-t-elle.  

Ventes de fin d’année mi-figue mi-raisin

Ismaël, un commerçant de la capitale, fait part de ses ventes fructueuses. Il observe une tendance inchangée malgré la cherté de la vie. Il attribue le succès de ses produits à ses prix compétitifs. « Nous proposons des produits dont les gens ont besoin pendant toute l’année, notamment des chaussures. De ce fait, la cherté de la vie a très peu d’effet sur la consommation. D’ailleurs, les ventes sont meilleures que l’année dernière. Avec la rentrée des classes et du travail, ce sont les produits qui sont le plus en demande. » 

Même son de cloche du côté de Hiba, commerçante de Port-Louis. La foule dans son magasin témoigne de la fièvre acheteuse en cette période de fête. Elle fait part d’une vente prospère en comparaison à 2021. « L’année dernière, la Covid-19 et l’inflation ont eu un impact direct sur nos ventes en décembre. Cependant, cette fois-ci, malgré la Covid-19 et la cherté de la vie, l’affluence en magasin ainsi que les ventes sont positives. En cette période, les Mauriciens veulent faire plaisir à leurs proches et profitent du boni pour le faire. » Elle ajoute que les Mauriciens sont toutefois beaucoup plus consciencieux dans leurs achats. « Ils viennent avec un budget et s’y tiennent, en raison de la hausse des prix des denrées alimentaires, car ils veulent faire des économies », souligne-t-elle.   

Sharouffah Burkuth, responsable d’un magasin de prêt-à-porter, quant à elle, est beaucoup moins optimiste par rapport aux ventes en cette période. Elle attribue cette tendance à la baisse drastique au pouvoir d’achat des clients. « Étonnamment, l’année dernière, nous étions en pleine pandémie, mais la vente était plus positive que cette année. En cette période festive, la morosité s’installe dans les magasins de vêtements. Malgré le boni de fin d’année, l’affluence n’y est pas. Avec la cherté de la vie, les Mauriciens préfèrent consacrer leur argent aux dépenses pour le ménage et le matériel scolaire », observe-t-elle.

 

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