Economie

Budget 2017-2018 : les grandes attentes des diplômés chômeurs

22,8 % des diplômés sont au chômage, indique  Statistics Mauritius dans son dernier rapport. Leur rêve est de trouver un emploi qui répond à leurs aspirations. Le prochain budget parviendra-t-il à concrétiser leur souhait ? Le point.

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Le Budget 2017/2018 sera bientôt présenté. Un exercice impatiemment attendu par les diplômés au chômage. Leur souhait : obtenir enfin un emploi. Mais dans le concret, l’absorption de ces chômeurs est-elle réalisable ? Oui, affirme Dev Luchmun, économiste de formation et consultant en relations industrielles. Toutefois, précise-t-il, il faut une volonté du gouvernement et une étroite collaboration du secteur privé pour aller dans cette direction.

« Sur le papier, la ‘Vision 2030’ est le chemin tout tracé par l’ancien Premier ministre, sir Anerood Jugnauth, pour  donner du travail aux demandeurs d’emploi dont les diplômés chômeurs. Pour mettre ce plan en pratique, il faut l’apport du gouvernement et du secteur privé », explique Dev Luchmun.

Ce plan fait état notamment de la création de 100 000 emplois sur une période de cinq ans, soit en moyenne 20 000 par année. L’expert en relations industrielles souhaite que le gouvernement développe une stratégie dans le prochain budget afin d’atteindre cet objectif.

Pour Dev Luchmun, sans une collaboration étroite du secteur privé, le gouvernement ne pourra mener à bien sa politique de création d’emplois. Toutefois, dit-il, l’impression qui se dégage est que le secteur privé ne joue pas pleinement le jeu en ce qui concerne la  création d’emplois. « Pourtant, chaque année, à travers le Budget, le gouvernement lui accorde plusieurs facilités. » 

L’économiste estime que le gouvernement doit instituer un comité pour assurer que, suivant l’octroi de ces facilités, le secteur privé crée des emplois assortis de conditions  et de salaires décents, notamment pour les diplômés chômeurs. Il avance que des compagnies du privé ne peuvent prendre avantage des facilités qui leur sont offertes sous le Youth Employment Programme (financement à 50 % des salaires des stagiaires) et de ne pas les recruter à la fin de leur stage. Il souhaite que les autorités renforcent les structures existantes pour s’assurer que chaque entreprise recrute les jeunes qui ont fait preuve de leurs compétences après leur stage.

Pour Dev Luchmun, si les gros chantiers annoncés par le gouvernement, notamment le Metro Express, la construction des villes intelligentes, la construction des routes et autres projets d’envergure prennent  forme, le pays pourra atteindre le plein emploi. Cependant, indique-t-il, le gouvernement mauricien doit s’assurer que des emplois sont accordés prioritairement aux Mauriciens.

Refonte de la PSC

Le président de la Government Services Employees Association (GSEA), Radhakrishna Sadien,  est d’avis, quant à lui, que plusieurs postes peuvent être créés pour caser les diplômés dans la fonction publique.  Il cite notamment le secteur de la communication qui, selon lui, demeure le talon d’Achille de la fonction publique. Il parle aussi d’autres postes dans le secteur de l’informatique.

Pour le dirigeant syndical, il faut faire une étude sur les postes vacants dans chaque ministère et prendre des mesures pour les remplir dans le prochain budget. Il souhaite aussi une refonte en profondeur de la Public Service Commission qui, selon lui, ne répond plus aux  exigences d’une fonction publique moderne et efficace pour ce qui est des recrutements.  

Pour accélérer les recrutements, il propose la création des sous-commissions dans chaque ministère, placées sous le contrôle de la PSC. Ce qui le différencie, dit-il, de l’actuelle délégation des pouvoirs aux hauts fonctionnaires pour les besoins des recrutements.

Radhakrishna Sadien regrette que souvent, par manque de moyens financiers, les propositions faites par les ministères aux Finances ne soient pas retenues par l’Estimates Committee. Ce qui explique que plusieurs postes sont toujours vacants depuis des années.

Il argue qu’un service de qualité dépend grandement d’un nombre adéquat de personnel dans un secteur.  Il souhaite que, dans l’intérêt public, les responsables de l’Estimates Committee mesurent l’importance des propositions soumises avant de les passer à la guillotine.

Vision 2030 : création de 100 000 emplois dans cinq ans

Dans sa «Vision 2030,» qu’il avait présentée le 22 août 2015, l’ancien Premier ministre, sir Anerood Jugnauth, a parlé de la création de 100 000 emplois dans cinq ans dans les secteurs suivants :

  • Services financiers : 15 000
  • Technologie informatique et communications : 25 000
  • Economie bleue : 25 000
  • Santé, bien-être et biotechnologie : 2 000
  • Education et Knowledge sector: 3 000
  • Tourisme: 8 000
  • Secteur manufacturier: 5 000
  • Construction et développement foncier :15 000
  • Logistiques: 3 000
  • Petites et moyennes entreprises : 9 000
 

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