«Carnet Laboutik» : Me Rex Stephen rattrapé par les Rs 748 000 de Veeren

Rex Stephen a comparu devant le tribunal jeudi.

L’avocat Rex Stephen a été interpellé par l’Independent Commission against Corruption le jeudi 25 octobre. L’homme de loi, qui a comparu devant la justice, est provisoirement inculpé de blanchiment d’argent. Il a été relâché sous caution.

L’affaire Carnet Laboutik, enquête à multiples volets tournant autour des agissements du détenu Peroomal Veeren, a connu de nouveaux développements. Jeudi matin, l’avocat Rex Stephen, qui avait représenté le détenu, a été interpellé par l’Independent Commission against Corruption (Icac). On laisse entendre que d’autres interpellations, voire des inculpations ne sauraient tarder.

L’interpellation de Rex Stephen fait suite à la saisie de Rs 748 000 à son étude en mars 2017. Cette somme représentait une partie des Rs 1,5 million d’honoraires réclamés pour défendre Peroomal Veeren. L’homme de loi a comparu devant le tribunal de Port-Louis.

Me Gavin Glover, qui représente Rex Stephen, a expliqué que son client comparaîtra de nouveau devant la justice le 13 février 2019.

« L’inculpation provisoire s’est faite sans anicroche. Il a obtenu la liberté conditionnelle », a déclaré Me Glover. Rex Stephen s’est, pour sa part, refusé à tout commentaire. L’Icac veut établir le lien qui existerait entre lui et Michael Pitchee, arrêté pour avoir fourni des cartes SIM aux membres du réseau Veeren.

La commission anticorruption réclamait l’arrestation de Rex Stephen depuis avril 2017. Après la première convocation de l’avocat au début de l’enquête sur le Carnet Laboutik, le bureau du commissaire de police avait sollicité les recommandations du bureau du Directeur des poursuites publiques (DPP). Le DPP avait recommandé d’attendre les conclusions de l’enquête.

Entre-temps, les travaux de la commission d’enquête sur la drogue avaient démarré. L’Icac avait mis le dossier en attente. Il y a quelques semaines, les enquêteurs ont réactivé leurs démarches. D’autres avocats, dont les noms sont mentionnés dans les annexes du rapport Lam Shang Leen, seront bientôt inquiétés par l’Icac.

Enter Pitchee, Sanjay et Billy…

Après l’arrestation de Michael Pitchee en février 2018, l’Icac a établi que parmi les 2 000 cartes SIM qu’il aurait fournies aux membres du réseau de Peroomal Veeren, un millier était destiné à Jocelyn Duval, qui opérait sous le pseudo de « Sanjay ». L’épouse de ce dernier, une certaine Shirley Billy, serait celle qui aurait remis l’argent à Nawaz Aboobakar, ancien clerc de l’étude de Rex Stephen. Interpellé par l’Icac, Jocelyn Duval a avoué que son épouse s’était rendue à l’étude de Rex Stephen pour remettre l’argent. Il a aussi incriminé un ancien codétenu de Peroomal Veeren d’avoir agi comme intermédiaire entre ce dernier et lui. Un organigramme, rédigé par l’Intelligence Cell de la commission anticorruption, a grandement aidé les enquêteurs.

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