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Célébrations du Nouvel An : quand les traditions se perdent

Nouvel An

Marquant le début de nouvelles possibilités et de résolutions à tenir, le Jour de l’An est un moment privilégié que l’on passe en famille. Mais au fil des années, certaines traditions ont été délaissées. Qu’est-ce qui a vraiment changé ? Les aînés nous racontent.

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Anaïs Velvendron.

Malgré son âge, Anaïs Velvendron (79 ans) se rappelle encore très bien des célébrations du Nouvel An de son enfance. « Quand j’étais petite, dans les années 40 et 50, mes parents faisaient de l’élevage porcin et le jour de l’an on abattait un cochon pour les festivités  », se rappelle-t-elle. Pour Anaïs, rien n’est plus comme avant. Ce qui a changé pour elle c’est « cet esprit de famille qu’il y avait. Il y avait des familles nombreuses et quand nous nous rencontrions le Jour de l’An c’était la grande fête. Il y avait beaucoup de va-et-vient. Il y avait de la bonne nourriture et on s’amusait. Nous n’avions pas grand chose mais le plus important, c’était de pouvoir se réunir », confie cette dernière.

Anaïs est née et a grandi à Chemin Grenier, une époque de sa vie qu’elle chérit, « Nous étions heureux et le Jour de l’An était vraiment précieux, la famille venait nous rendre visite, nous allions souhaiter bonne année à tous les voisins. Aujourd’hui, les choses ont évolué, les fêtes de fin d’année ne sont plus  aussi intimes », constate la septuagénaire.

Autre tradition d’antan, celui du grand nettoyage de la maison. « À l’époque, les maisons étaient en ravenala, nous choisissions des papiers journaux avec les plus belles photos pour décorer la maison. Nous n’avions pas grand-chose et nous nous débrouillions comme nous le pouvions », dit cette habitante de Quatre-Bornes.

Après son mariage, les choses ont encore évolué pour Anaïs et sa famille. « L’esprit de famille était toujours là, malgré la distance. Le réveillon et le 1er janvier, on les fêtait avec la belle famille et nous allions passer les 2 et 3 janvier chez mes parents avec tous mes frères et sœurs. Nous allions ensuite souhaiter la bonne année à nos proches qui habitaient Vale, à Pamplemousses. C’était un devoir d’aller les voir et nous emmenions aussi les enfants. » 

Esprit communautaire

Raffick Emmambokus, 66 ans, évoque avec nostalgie le Nouvel An de son enfance. Lui qui a grandi à Port-Louis raconte que la nouvelle année se célébrait avec la famille et les voisins. « Il n’y avait aucune gêne, j’avais des voisins de différentes communautés et cultures. Il y avait une très bonne cohabitation et un respect de toutes les cultures. Nous allions à la messe de Noël à minuit avec eux et pour le Nouvel An, nous allions dire bonjour à tout le monde. Il y avait un vrai esprit communautaire. »

Malgré le manque d’argent, Raffick dira lui aussi que c’était de belles années. « Nous étions pauvres et ce n’était pas une honte. Nos parents n’avaient pas les moyens de nous offrir des cadeaux et nous attendions la nouvelle année pour avoir quelques pièces de 20 sous et 5  sous des proches et des voisins. Cela signifiait beaucoup pour nous. »

Le sexagénaire se souvient aussi de la limonade et des biscuits qu’on servait pour l’occasion. « C’était la meilleure limonade, on n’en trouve plus maintenant.  » Autre tradition qui a marqué ce dernier : les plats concoctés par sa mère le 1er janvier. « Je me rappelle encore de cela. Chaque premier jour de l’an, ma mère nous préparait un curry de Glenricks avec des rotis et il y avait une très bonne ambiance dans la maison », raconte cet habitant de Vallée-Pitot.

Vinah Virahsawmy reste marquée, quant à elle, par la fameuse tradition du grand nettoyage pour accueillir le Nouvel An. « Auparavant, nous attendions uniquement la nouvelle année pour changer les rideaux et acheter de nouvelles choses pour la maison. Aujourd’hui, toutes ces choses sont tellement accessibles que les gens n’ont plus besoin d’attendre cette période », dit-elle.

Idem pour les vêtements, poursuit Vinah.

« Dans le temps, ce n’était que pour le Nouvel An que nous avions droit à de nouveaux habits. De nos jours, nous n’avons pas besoin d’une occasion particulière pour nous acheter des habits neufs et faire du shopping.  » Ce qui, selon elle, rendait les célébrations du Nouvel An spéciales, c’étaient les rassemblements en famille. Les gens se contentaient des cadeaux qu’on leur offrait. « Nous n’avions pas grand-chose mais nous étions bien et heureux. Aujourd’hui, les enfants choisissent eux-mêmes leur cadeaux.

Maintenant, c’est chacun chez soi et les gens vont faire la fête dans les restaurants », note Vinah. Cette dernière se souvient aussi de la limonade qui était offerte quand on allait souhaiter la nouvelle année à la famille et aux voisins.


Lev pavillon et lerwa bwar

Deux traditions qui étaient très respectées dans le temps se perdent : « Lev pavillon » et « lerwa bwar  ».«  C’était un must dans le temps d’aller rendre visite à tous ceux que nous n’avions pas vus durant toute l’annee. Les enfants étaient aussi de la partie, c’était important pour les parents. C’est comme cela que nous avions pu maintenir les relations familiales, même avec ceux qui sont éloignés », raconte Antoinette.

Maintenant, selon cette dernière, il s’agit d’une tradition qui se perd. Les familles s’éloignent et les enfants ne peuvent même pas reconnaître leurs cousins dans la rue. Il y a aussi, selon Antoinette, « lerwa bwar  qui remonte à l’époque des rois et clôturait les festivités de Noël et du Nouvel An. Il y avait des excès d’alcool car à cette époque il y avait une occasion spéciale pour que les gens consomment de l’alcool. C’est pas comme aujourd’hui où l’alcool est plus accessible. »

Louise Gopal.

S’il y a une tradition culinaire qui perdure toujours chez quelques-uns, c’est bien le fameux bouillon poisson pour le premier jour de l’année. « On consomme le poisson pour bien accueillir la nouvelle année, car le poisson porte bonheur. Il est donc très apprécié le 1er janvier », ajoute la septuagénaire.

Louise Gopal, 84 ans, parle du Nouvel An d’antan avec émotion. « C’était une grande fête et un grand événement, un moment où les familles se réunissaient », dit-elle. Elle se souvient des plats de l’époque : salade de betteraves, macaroni, mayonnaise maison, le vindaye de poisson et les rôtis de porc et de poulet uniquement pour les grandes occasions. «  La nourriture coûtait cher, on attendait le Nouvel An pour se régaler en famille et avec les voisins. C’était un vrai festin », rappelle l’octogénaire.


Le Nouvel An dans le monde

Les célébrations du Nouvel An sont planétaires et chaque pays a ses propres culture et traditions. Si certaines disparaissent, d’autres existent toujours. En sus du dîner traditionnel en famille et entre amis où l’on boit autour de repas copieux en attendant les douze coups de minuit pour s’adresser les meilleurs vœux, certains pays brillent par leur originalité.

Au Brésil, la tradition veut que l’on soit tout de blanc vêtu pour chasser les mauvais esprits et attirer la chance, qu’il faut sauter sept fois dans les vagues de Copacabana. Les Chiliens, quant à eux, ont pour coutume de manger une assiette de lentilles à minuit pour que l’année soit prospère sur les plans financier et professionnel. Les Espagnols, eux, ont pour tradition de manger un grain de raisin à chaque coup de minuit pour une année prospère.

(Source Internet)

 

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