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Cinq choses à savoir sur Wuhan, épicentre de l'épidémie du nouveau coronavirus

Vue aérienne montrant des bâtiments résidentiels et commerciaux de Wuhan, dans la province centrale du Hubei en Chine, le 27 janvier 2020. Hector RETAMAL / AFP

La ville de Wuhan, sous les feux de l'actualité du fait de l'épidémie de pneumonie virale, est une mégapole industrielle située stratégiquement au coeur de la Chine et dotée de liens avec la France.

La capitale régionale de 11 millions d'habitants, où est apparu un nouveau coronavirus en décembre, est coupée du monde depuis qu'elle a été placée jeudi en quarantaine.
Un noeud de communications

Wuhan est au carrefour de deux axes majeurs : le Yangtsé, le plus long fleuve d'Asie, qui la traverse d'ouest en est, et l'axe nord-sud, Pékin-Hong Kong.

Capitale de la province du Hubei, la ville a d'ailleurs vu en 1957 l'ouverture du premier pont construit sur le Yangtsé.

Signe de cette localisation stratégique, Wuhan abrite plusieurs consulats (France, Royaume-Uni, Etats-Unis) et c'est une plateforme aéroportuaire d'importance, avec des liaisons directes vers l'Europe, le Moyen-Orient et les Etats-Unis. 

Le berceau de la révolution

En octobre 1911, une mutinerie dans une caserne de la ville donnait le signal de la révolution qui devait conduire à la chute du dernier empereur de Chine, le jeune Puyi, 3 ans.

Les habitants de la province, surnommés "Hubeilao", en ont gardé une réputation de durs à cuire.

Wuhan est connue pour son climat estival extrême: c'est, avec Nankin et Chongqing, l'une des «trois fournaises» du Yangtsé.

Sidérurgie et high-tech

Avec sa situation centrale, la ville a profité à l'époque maoïste de la stratégie de déplacement des industries vers les régions de l'intérieur, jugées mieux protégées.

Elle est aujourd'hui l'un des centres de l'industrie sidérurgique, où sont conçus 60% des rails de chemins de fer à grande vitesse du pays.

Ses usines attirent une population massive de travailleurs d'autres régions : ils sont environ 5 millions, selon le maire.

Wuhan est aussi pionnière en nouvelles technologies. Dans un classement du Milken Institute, Wuhan était en 2019 la 9e ville chinoise «la plus performante», avec des secteurs allant des microprocesseurs à la biomédecine.

Quelque 160 firmes japonaises, tous secteurs confondus, y sont présentes.

Base de Renault et PSA en Chine

Wuhan est aussi un centre majeur de l'industrie automobile : c'est là qu'a été fondé en 1969 Dongfeng ("Vent d'Est"), deuxième constructeur du pays, et partenaire aussi bien des japonais
Nissan et Honda que des français PSA et Renault.

Avec plus de 10 usines de production de voitures et quelque 500 équipementiers, le secteur pèse environ 400 milliards de yuans (52,3 milliards d'euros) annuels, selon des chiffres rapportés par le Changliang Daily.

La ville aurait produit 1,7 million de véhicules en 2018.

PSA compte trois usines à Wuhan, avec 2.000 employés. Son rival Renault y a ouvert début 2016 sa première usine en Chine. Dans leur sillage, les équipementiers Faurecia et Valeo s'y sont implantés.

Un tropisme français

A la présence de Renault et PSA s'ajoutent des liens historiques et culturels étroits avec la France. Une partie de la ville, sous le nom de Hankou, avait accueilli au XIXe siècle - sous la pression des puissances occidentales - une concession française, théâtre d'une première industrialisation.

Quelque 500 ressortissants français sont inscrits sur la liste consulaire et, depuis 2000, l'Alliance française y dispense cours de langue et activités culturelles. 

L'université de Wuhan, réputée pour son département de français, cultive des coopérations avec les universités parisiennes (depuis les années 1980), mais aussi de Lyon ou de Lille, ainsi que, depuis mars 2019, avec la prestigieuse Ecole des Chartes. 

AFP

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