Actualités

«Cleaners» des écoles primaires: un long chemin vers un salaire décent

Le gouvernement a tranché en faveur des femmes « cleaners » travaillant dans les écoles primaires. Leurs salaires passeront de Rs 1 500 à Rs 8 000 à partir de janvier 2016. Elles bénéficieront également de la compensation de Rs 250. Ces mères de famille croyaient que le gouvernement les avait « oubliées », mais l’augmentation salariale qu’elles percevront à la fin du mois de janvier 2016 démontre que leurs efforts ne sont pas demeurés vains ! Cela a été un long chemin vers une compensation salariale bien méritée. C’est un rêve éveillé pour Claudette Gaffoor (54 ans), Pamela Hyacinthe (44 ans) et Anita Bacoy (42 ans). Elles n’auraient jamais cru recevoir une telle augmentation. Les trois femmes ont fait connaissance à travers la lutte que menait la Confédération syndicale des travailleurs du secteur privé (CTSP). Celle-ci réclamait de meilleures conditions de travail pour les cleaners opérant dans des écoles primaires et autres établissements scolaires du pays. Depuis, elles sont devenues de véritables amies.

Rs 1 500 par mois

Anita Bacoy travaillait à l’école du gouvernement de Terre-Rouge. Elle a été licenciée en octobre dernier, car le gouvernement n’a pas renouvelé le contrat de son employeur. Elle ne désespère pas, confiante qu’elle retrouvera son emploi. « Personne n’aurait cru que des femmes feraient ce genre de travail. Ces cleaners, franchement vous dire, sont de véritables femmes courage. Elles débutent aux alentours de 8 heures et ce n’est qu’après 14 heures qu’elles peuvent se reposer. Leur rémunération mensuelle, oscillant entre Rs 1 500 et Rs 2 000, ne récompense nullement les longues heures de travail qu’elles effectuent quotidiennement », avance notre interlocutrice, qui a été cleaner pendant six ans. Selon elle, les cleaners sont censées travailler trois heures par jour. Elles doivent balayer la cour, ramasser les ordures et laver les vitres. Mais Claudette Gaffoor, cleaner depuis cinq ans au collège d’État Port-Louis Nord, dit qu’elles sont parfois appelées à effectuer les tâches des caretakers, quand ceux-ci sont absents. Ce qui comprend le balayage des salles de classe. « C’est notre situation financière précaire qui nous oblige à faire ce travail. Le marché du travail est saturé et vu notre âge, il est difficile de trouver un autre emploi », fait ressortir cette veuve de 54 ans.

Augmentation « méritée »

Pamela Hyacinthe, 44 ans, est mère de deux enfants âgés de 20 ans et de 14 ans. Elle remercie le gouvernement pour cette augmentation salariale méritée. Elle compte économiser la moitié de son salaire pour les études de ses enfants. Mais avant cela, dit-elle, la première chose sera de remercier ceux qui l’ont aidée. « Nous n’avons jamais perdu espoir dans notre lutte qui a duré des années. Le seul élément qui nous motivait était l’espoir qu’un jour nos efforts seraient récompensés », soutient Pamela Hyacinthe. Elle demande aux autres femmes employées dans le secteur du nettoyage de « rejoindre » la lutte syndicale. Pour elle, il est temps de descendre dans la rue pour réclamer ses droits. « Notre augmentation de salaire est une première victoire, mais il ne faut pas s’endormir sur ses lauriers. Nous devons lutter pour de meilleures conditions de travail et ce n’est qu’à travers une mobilisation que nous ferons entendre notre voix », poursuit-elle.
Publicité
Related Article
 

Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !