Commission d’enquête sur Gurib-Fakim: « Le PM dévie l’attention », dit Ramgoolam

Navin Ramgoolam n’est pas tendre envers le chef du gouvernement. Il accuse Pravind Jugnauth de vouloir dévier l’attention sur l’ex-Présidente de la République Ameenah Gurib-Fakim en instituant une Commission d’enquête sur sa décision de nommer une Commission d’enquête sur les liens entre le banquier angolais Alvaro Sobrinho et des membres du pouvoir.

Intervenant à l’issue d’une cérémonie en mémoire de sir Satcam Boolell à Cipaye Brûlée, à Vallée-des-Prêtres, vendredi après-midi, l’ancien Premier ministre estime que le « Premier ministre semble avoir peur » de connaître toute la vérité sur les cercles d’influence d’Alvaro Sobrinho ». « Il est en train d’instituer une Commission d’enquête sur une Commission d’enquête mais pas sur Alvaro Sobrinho. La société civile et les ongs doivent réclamer la lumière sur ce méga-scandale. Li pe divert attention », fustige le leader du Parti travailliste.  

Navin Ramgoolam s’interroge aussi sur les menaces de Pravind Jugnauth contre Ameenah Gurib-Fakim la semaine dernière lorsque celle-ci avait laissé comprendre qu’elle allait s’accrocher à son poste. « Line dir li konn zafer lor prézidan, kifer li pa dir. Li pe divert attention… Est-ce aujourd’hui qu’il est au courant qu’elle enfreignait la Constitution. Il l’a toléré. Il aurait pu mettre sur pied un tribunal spécial contre elle. Pourquoi avoir attendu qu’elle parte ? Il a peur d’une Commission d’enquête sur Alvaro Sobrinho », soutient l’ancien Premier ministre.

De l’avis de Navin Ramgoolam, la Commission d’enquête que Pravind Jugnauth va instituer « pa pu amen gran soz ». « Il tente de démontrer qu’Ameenah Gurib-Fakim a tenté de déstabiliser son gouvernement. Les Mauriciens, eux, souhaitent toute la vérité sur Sobrinho. Seule une Commission d’enquête est en mesure de les éclairer car des preuves auraient pu être mises de l’avant », dit-il tout en se montrant peu convaincu que l’Independent Commission Against Corruption (ICAC) puisse apporter des résultats sur le banquier. « Nu bizin conné kifer li per », fait ressortir Navin Ramgoolam.