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Conseil des ministres : Collendavelloo pourrait faire son retour en novembre

La réintégration au Conseil des ministres d’Ivan Collendavelloo, convoqué hier par l’Icac, serait bien accueillie au sein du gouvernement.

La réintégration d’Ivan Collendavelloo au sein du Conseil des ministres est considérée comme une question de temps. C’est ce que l’on entend au sein du gouvernement, après sa convocation dans le cadre de l’affaire St-Louis, trois ans après sa révocation.

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Quelle sera la prochaine étape pour le leader du Muvman Liberater (ML), Ivan Collendavelloo ? Ce dernier a été convoqué à l’Independent Commission against Corruption (Icac) le lundi 30 octobre pour répondre aux enquêteurs dans l’affaire St-Louis. Les membres de ce parti s’attendent à un dénouement positif. En réalité, que ce soit au sein du ML ou du Mouvement socialiste militant (MSM), on est d’avis qu’Ivan Collendavelloo pourrait être appelé à prêter serment comme ministre vers le mois de novembre. 

Au sein du ML, l’attente est qu’Ivan Collendavelloo retrouve son poste de numéro deux. Cependant, bien que plusieurs membres aient fortement plaidé pour son maintien au ministère des Services publics et de l’énergie, le parti semble désormais ouvert à d’autres propositions. En effet, étant donné la situation financière précaire du Central Electricity Board (CEB), l’idée de renoncer à ce ministère serait une option plus favorable. La possibilité qu’Ivan Collendavelloo se voit confier les responsabilités de ministre mentor, à l’image de sir Anerood Jugnauth (SAJ) par le passé, est fortement évoquée. L’on souligne cependant que c’est le Premier ministre, Pravind Jugnauth, qui aura le dernier mot.

Toutefois, avant de faire son retour au sein du Conseil des ministres, au ML, on estime qu’il faudra attendre la publication d’un communiqué de la commission anticorruption, qui devrait très probablement innocenter Ivan Collendavelloo. Une source interne au parti affirme que « le leader du ML a toujours exprimé son désir de répondre rapidement aux questions de l’Icac afin de prouver son innocence dans cette affaire ».

Du côté du MSM, l’attitude envers le ML est actuellement très positive, et l’idée de voir son leader réintégrer prochainement le Conseil des ministres est bien accueillie. Selon une source au sein du parti orange, « malgré quelques turbulences survenues récemment, on est tous d’accord au sein du MSM que le ML a été un allié fidèle au sein du gouvernement. Malgré les crises qui ont secoué le MSM ainsi que le pays au cours des dernières années, le ML n’a jamais menacé la stabilité du gouvernement. Il y a donc eu une solidarité inébranlable de la part de ce parti ». 

De plus, plusieurs membres du MSM soulignent que le leader du ML a régulièrement été sollicité par le gouvernement pour partager son point de vue ainsi que son expérience sur des questions d’intérêt national. Par conséquent, on estime que la contribution d’Ivan Collendavelloo pourrait être d’une grande valeur pour le gouvernement en cette période de fin de mandat.

Ismael Rawoo, député du ML : « Nous attendons son retour en tant que Deputy Prime Minister »

« Ivan Collendavelloo a toujours plaidé son innocence dans cette affaire. Nous attendons maintenant son retour en tant que Deputy Prime Minister. C’est l’attente de tous les membres du ML. Ivan Collendavelloo a toujours réitéré qu’il est innocent », affirme Ismael Rawoo, député du ML.

Aucune communication entre Paul Bérenger et l’Icac

Un autre nom cité dans cette affaire de corruption, aux côtés d’Ivan Collendavelloo, est celui du leader du Mouvement militant mauricien (MMM), Paul Bérenger. Sera-t-il également interrogé ? Selon nos informations, il n’y a actuellement aucune indication que les enquêteurs de la commission anticorruption le convoqueront prochainement. Dans l’entourage de Paul Bérenger, on précise qu’il n’y a eu jusqu’à présent aucune communication avec l’Icac.

Du côté du MMM, on tient à faire ressortir que la convocation d’Ivan Collendavelloo à l’Icac est perçue comme une mascarade visant à innocenter le leader du ML. Selon les membres du parti mauve, cela démontre à quel point la commission anticorruption est perçue comme un instrument politique.

Chronologie de l’affaire St-Louis

2014

Le Central Electricity Board (CEB) lance un appel d’offres en vue d’acquérir quatre moteurs d’une capacité de 15 mégawatts chacun pour la centrale électrique de St-Louis. Cependant, quelques mois plus tard, le CEB annule cet exercice, arguant que les offres reçues ne répondent pas aux critères préalablement établis.

Juillet 2015

La firme danoise Burmeister & Wain Scandinavian (BWSC) conteste cette décision auprès de l’Independent Review Panel (IRP) dans le but de faire valoir son point de vue. Finalement, les membres du panel statuent en faveur du CEB, confirmant ainsi l’annulation de l’appel d’offres.

Octobre 2015

Le CEB lance un nouvel exercice d’appel d’offres. Cinq firmes y participent. Il s’agit de DRA Projects (Pty), IMM / MATELEC/MPG Mauritius Consortium, TSK Electronica y Electricidad S. A, AVIC-Intl/ CCCE/ETERN Consortium et BWSC. Le CEB décide finalement d’allouer le contrat à la firme danoise BWSC.

Novembre 2015 

Plusieurs entreprises ayant participé à l’exercice d’appel d’offres contestent l’attribution du contrat à la firme BWSC.

Janvier 2016

Le ministère de l’Énergie et des services publics, dirigé par le Ivan Collendavelloo, entame une procédure d’urgence pour attribuer le contrat à la firme BWSC. Et ce,alors que les membres de l’Independent Review Panel (IRP) n’ont pas encore rendu leur décision dans cette affaire.

Février 2016

La Banque africaine de développement (BAD) parvient à un accord avec la direction du CEB pour financer le projet d’acquisition de moteurs à hauteur de Rs 700 millions. Cependant, il est important de noter que certaines compagnies ayant participé à l’exercice d’appel d’offres sollicitent la BAD pour exprimer des préoccupations quant à l’intégrité du projet.

Octobre 2017

Les quatre moteurs achetés auprès de BWSC sont finalement mis en service.

Juin 2020

La BAD publie un communiqué sur son site internet, dans lequel il est mentionné que BWSC aurait adopté des « pratiques sanctionnables » dans le but d’obtenir le contrat pour la centrale de St-Louis. Ce communiqué mène à la révocation du conseil d’administration du CEB ainsi que d’Ivan Collendavelloo comme ministre.

2021

L’affaire St-Louis débouche sur plusieurs arrestations, dont l’ex General Manager, Shamshir Mukoon, des membres de la direction de PAD & CO, ainsi que de l’ex-ministre Swaley Kasenally en sa capacité de consultant.

 

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