Economie

Consultations prébudgétaires: vers une transformation de l’agriculture en agrobusiness

La superficie des terres sous culture agricole est passée de 90 000 hectares en 1986 à 61 000 en 2015.
Pénurie de main-d’œuvre, sous-exploitation des méthodes modernes, changement climatique, pas de cadre légal approprié, manque de terres agricoles... Ce sont certains des défis qui ont été évoqués par les acteurs-clés de l’agro-industrie au cours d’un exercice de consultations prébudgétaires le jeudi 12 mai. Après les Petites et moyennes entreprises (PME), les coopératives et les associations des consommateurs, c’était au tour des opérateurs de l’agro-industrie de soumettre leurs propositions pour le Budget 2016-17. Dev Manraj, secrétaire financier du ministère des Finances, qui préside les consultations prébudgétaires, a indiqué que la quantité de produits alimentaires que nous importons était trop élevée. « Il faut trouver des moyens pour que nous puissions les produire localement. » Et de souligner que 90 % de la consommation de lait à Maurice est importée. « Ce n’est pas possible. Il faut former les jeunes et dégager des méthodes technologiques pour développer ce secteur », a confié Dev Manraj. Le secrétaire financier a souligné que le but du gouvernement était de transformer le secteur de l’agriculture en agrobusiness. Par ailleurs, il a annoncé qu’une partie de la subvention de Rs 12,9 milliards accordées par le gouvernement indien serait investie dans le secteur de l’agriculture. « Avec cet argent, nous allons investir dans la technologie et offrir aux opérateurs du secteur les moyens pour développer et moderniser les méthodes d’agriculture. Un exemple est la culture hydroponique. » Dev Manraj estime que les possibilités d’exportation sont énormes. « L’Afrique est un continent à explorer. Les pays africains nous offrent déjà la possibilité d’exploiter leurs terres. Mais il nous faut d’abord se préparer à travers l’utilisation de la technologie. » Un problème majeur auquel fait face le secteur est la pénurie de main-d’œuvre. Les participants aux consultations prébudgétaires ont fait ressortir que les jeunes ne voulaient plus travailler la terre. Les discussions s’articulaient autour de l’apport de la technologie pour encourager davantage les jeunes à devenir des agro-entrepreneurs. Une attention particulière a été accordée au développement de la biotechnologie et de la culture hydroponique.

Autosuffisance

Un représentant du State Law Office était également présent pour prendre note de tous les amendements devant être apportés aux lois. Pour Ramesh Rajcoomar, CEO suppléant du Food and Agricultural Research and Extension Institute (Farei), il faut amender certaines lois, afin de pouvoir exporter les produits agricoles et ainsi encourager les investisseurs étrangers à s’implanter à Maurice. « Au niveau du Farei, nous sommes en train d’offrir des formations aux agriculteurs pour les encourager à utiliser les outils modernes », a souligné Ramesh Rajcoomar. Par ailleurs, il a annoncé que les agriculteurs qui respecteront les normes seront certifiés. Il a aussi indiqué que Maurice était à deux doigts d’atteindre l’autosuffisance dans certaines productions, comme pour la production de pommes de terre et d’oignons.
Publicité
 

Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !