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Contrats publics - Sudesh Rughoobur : «Il ne faut plus considérer les Lowest Bidders»

Sudesh Rughoobur Sudesh Rughoobur

Faut-il continuer à opter pour les lowest bidders dans les appels d’offres des contrats publics ? Les offres les plus basses sont-elles en règle avec les Remuneration Orders (RO) qui régissent les emplois ? Ce faisant, ne favorise-t-on pas les grosses entreprises au détriment des petites ? 

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Dans une déclaration faite au Défi Quotidien, Sudesh Rughoobur se prononce en faveur de l’élimination des lowest bidders. Il explique que si le pays veut du « value for money », il faut que l’offre technique suive le prix du contrat. Le député estime que s’il y a de nombreux appels devant l’Independent Review Panel (IRP) qui retardent l’acheminement de certains projets, c’est parce que les lowest bidders n’arrivent pas à respecter les clauses du contrat. Surtout, les compagnies de nettoyage et de gardiennage. « Il faut que la société qui répond à un appel d’offres ait la technique requise avant de considérer le prix qu’elle cote. Car on oublie souvent l’approche holistique. Bizin pa get lowest bid alone. Il existe des RO que certains employeurs ne respectent pas », explique-t-il. 

Quand on parle de RO, on parle des conditions d’emploi des employés : salaires, transport, congés maladie et payés, uniformes, entre autres. « Il y a des entreprises qui font des offres très basses. Mais la question est de savoir si elles peuvent se conformer aux RO ? C’est pour cela qu’il y a de très nombreux appels devant l’IRP et que cela retarde les travaux », soutient le député. 

Il ajoute que depuis peu, les banques ont l’obligation de s’assurer, à travers le Procurement Board, que le contracteur ait suffisamment de financement pour entreprendre les travaux et respecter le contrat qu’il a décroché. « Il y a trop de décisions renversées par l’IRP concernant l’allocation de contrats. La décision de confier un contrat est revue dans sept cas sur dix. Il faut donc reprendre les procédures des appels d’offres à zéro. C’est pour cette raison que je plaide pour une révision du cahier des charges du Procurement Board. J’ai posé des questions parlementaires à ce sujet », indique Sudesh Rughoobur. 

Capital humain

Est-ce à dire que les contrats doivent être confiés à de grosses entreprises ? « Tout le monde est focalisé sur les contrats publics. Le gouvernement fait, par exemple, la promotion touristique de notre pays pour presque Rs 800 millions chaque année. Qui décroche les contrats de rénovation des hôtels ? Qui a un droit de regard sur ces contrats ? Il est temps qu’il y ait une transparence dans le secteur privé aussi, que ce soit pour le laundry, les ustensiles de cuisine et de restaurant, etc. bref tout ce qui touche à l’hôtellerie, car l’opacité y règne en maître », martèle le député. 

La syndicaliste Jane Ragoo, sollicitée sur la question, est d’avis qu’il faut tenir compte de deux éléments : « Dans un contrat, il existe le capital humain et celui qui est d’ordre financier. Il faut que le patron respecte le capital humain, selon la Clause 94 de la convention du Bureau international du travail. » 

La syndicaliste estime qu’il est grand temps de mettre de l’ordre dans l’allocation des contrats. « Les soumissionnaires font ce qu’ils veulent une fois le contrat obtenu. Il faut une Protection Clause pour les travailleurs. Il faut également amender la Procurement Act pour une meilleure sécurité au travail. »  

Jane Ragoo avance que certains employeurs recrutent des personnes âgées pour ne pas avoir à payer les frais de transport, ce qui diminue les montants cotés quand ils font des offres. Contrairement à Sudesh Rughoobur qui se prononce en faveur de l’élimination du lowest bidder, Jane Ragoo prend cette décision avec des pincettes. Elle exige que les conditions des contrats stipulent deux clauses : le capital financier et aussi celui d’humain. 

 

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