Live News

Coronavirus - Logistiques : chiffres d’affaires réduits de moitié

Port Le coronavirus a un impact direct sur nos importations,

Une baisse d’activités et de chiffres d’affaires d’environ 50%. C’est ce que notent les Customs House Brokers, autrement dit les courtiers maritimes. Dans le box des accusés : le coronavirus.

Publicité

Parmi les nombreux secteurs affectés par le coronavirus figure également celui des logistiques. En première ligne : les courtiers maritimes qui se chargent des formalités entourant les importations et les exportations. « Nous sommes un pays voué à l’importation, que ce soit en termes de matières premières, de vêtements ou de produits alimentaires. Et comme bon nombre de pays, notre plus grand fournisseur reste la Chine. Avec le coronavirus qui sévit dans ce pays, forcément cela a un impact direct sur nos importations », explique Afzal Delbar, président de la Customs House Brokers Association (CHBA).

En effet, notre interlocuteur explique que la Chine a drastiquement réduit sa capacité de production. « Et le peu qu’elle produit, soit environ 20 % seulement de la production normale, sont utilisés principalement pour alimenter le marché chinois lui-même. Vient s’ajouter une hausse des prix de l’ordre de 50 % en moyenne », précise-t-il.

Pour ce qui est des compagnies logistiques travaillant étroitement avec les importateurs locaux, Afzal Delbar indique qu’il s’agit d’un énorme manque à gagner pour ses confrères et lui. « Si pena inportasion ki ‘bill’ pou pase ? » demande-t-il. D’ailleurs, ce dernier précise qu’une baisse des activités d’environ 50 % a été notée. « Toutefois, nos coûts d’opération restent les mêmes avec notamment le salaire de nos employés qui occupent une part importante dans nos dépenses », dit-il, soulignant que c’est tout le secteur des logistiques qui est affecté. Et d’ajouter que c’est encore plus vrai pour les petites sociétés qui emploient moins d’une dizaine d’employés.

Il serait toutefois, selon le président de la CHBA, prématuré de parler de licenciement et de fermeture. « Il faut néanmoins suivre l’évolution du coronavirus de près. On aura une meilleure visibilité de l’impact du virus sur le secteur de l’importation à partir du début du mois d’avril. Ainsi, si d’ici mi-avril la situation ne s’améliore pas, on aura alors du souci à se faire », prévient-il.

Les alternatives

Pour mitiger l’impact du coronavirus, Afzal Delbar dit proposer à ses clients importateurs de se tourner vers la Turquie, l’Inde ou encore Dubaï pour s’approvisionner. Toutefois, fait ressortir notre interlocuteur, ces pays sont loin de proposer les mêmes services et facilités que la Chine. « Les Chinois sont beaucoup plus disponibles et flexibles et ils sont souvent prêts à faire des ‘extra miles’ pour vous dénicher ce que vous recherchez. Un effort que les autres pays ne feront pas forcément », dit-il.

Par exemple, Afzal Delbar explique qu’en Chine, une seule et même personne pourra trouver à un importateur mauricien pour différents types de produits, allant de l’électroménager aux vêtements en passant par les produits alimentaires. « Elle entreprendra les démarches nécessaires pour vous les envoyer. Or, en Turquie par exemple, si une personne vous propose des produits électriques, il vous faudra trouver quelqu’un d’autre pour avoir des produits de la plomberie », explique-t-il.   

Ajouter à cela, le président de la CHBA explique que tous les produits ne sont pas disponibles. « Alor ki dan la Chine ou gagne zis tou », dit-il. Autre contrainte : les produits turcs ne correspondent pas forcément à ce que recherche le marché mauricien. Sans compter les prix, lesquels seraient, en moyenne, 10 % à 20 % plus cher que ceux en provenance de Chine. « Pour la bonne raison que les Turcs s’approvisionnent eux-mêmes en partie en Chine ! » conclu-t-il.

 

Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !