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Dannysen Coopoosamy, marchand : «Un contrôle des prix serait préjudiciable aux planteurs» 

Dannysen Coopoosamy, représentant du Front commun des commerçants de l’île Maurice, justifie la hausse des prix des légumes après le cyclone Belal. Le maraîcher souligne la rareté des légumes, les enchères élevées, et s’oppose à un contrôle des prix, arguant que cela nuirait aux planteurs.

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Le public exprime un fort mécontentement face à une augmentation jugée excessive des prix des légumes après le passage du cyclone Belal. Quels sont vos commentaires à ce sujet ?
Il est normal que des protestations surgissent parmi le public en cas d’augmentation des prix dans le commerce. Cependant, il est crucial de ne pas se limiter à une perspective unilatérale, mais plutôt de comprendre les raisons sous-jacentes de ces hausses de prix.

Comment justifiez-vous l’augmentation significative des prix des légumes dès le lendemain du cyclone, même pour ceux récoltés avant Belal ?
Avant le cyclone, les prix des légumes étaient déjà en hausse en raison des pluies diluviennes. Après l’alerte cyclonique, les marchands se sont précipités au National Wholesale Market, mais l’offre insuffisante a fait monter les enchères, favorisant les gros commerçants. Les plus petits ont dû se contenter de volumes limités, entraînant des difficultés actuelles avec une pénurie de légumes et des marchands au chômage technique. Les coûts élevés d’achat en gros, associés aux frais de transport et de porteurs, obligent les marchands à augmenter leurs prix pour rester rentables. Sinon à quoi ça sert de travailler dans ces conditions ?

Une laitue à Rs 100 et des marchands vendant l’oignon à Rs 50 le demi-kilo, cela ne relève-t-il pas de la surenchère ?
Je suis entièrement d’accord et j’encourage les consommateurs à les dénoncer à la police, en particulier pour l’oignon dont le prix est fixé à Rs 25 le demi-kilo. Sans vouloir défendre ces marchands malhonnêtes, j’invite aussi les consommateurs à se mettre à la place d’un marchand de légumes. Les produits qu’il achète en gros (pomme d’amour, oignons, et autres), une fois arrivés au marché, nécessitent un tri pour éliminer les produits avariés. Imaginez qu’il doit jeter trois kilos de légumes avariés chaque jour, cela représente une petite fortune en pertes financières irrécupérables. 

Concernant la laitue à Rs 100, je dirais que moi-même je ne l’achèterais pas à ce prix-là. Toutefois, je souligne que la qualité a un prix. Prenons le cas de la pomme d’amour, celles à Rs 100 – Rs 125 sont de bien meilleure qualité que celles à Rs 75 le demi-kilo. Ce que je ne comprends pas, c’est que seulement lorsque le prix d’un légume est élevé, on voit des photos circuler sur les réseaux sociaux. Pour rendre justice, les internautes pourraient également publier des photos lorsque les prix des légumes sont en baisse.

Dans certains milieux, il est proposé d’imposer un contrôle des prix ou un maximum mark-up sur les légumes pour prévenir les abus. Quelle est votre opinion à ce sujet ?
Je suis catégorique : on ne peut imposer un contrôle des prix sur les légumes. Certes, certains marchands pratiquent des prix exorbitants, mais les consommateurs ont également la liberté d’acheter ou de ne pas acheter leurs produits. Il faut laisser jouer la compétition entre les marchands, car elle favorise les consommateurs. Il est important de noter qu’il y a des périodes à Maurice où les prix des légumes sont nettement à la baisse, et c’est surtout pendant les intempéries que les prix montent en flèche. Imposer un contrôle des prix lorsque les prix chutent sur le marché pourrait être contre-productif. En sus, je crains qu’un contrôle des prix ne soit préjudiciable aux intérêts des planteurs, entraînant la cessation d’activités de plusieurs d’entre eux.

On propose également d’afficher les prix des légumes achetés à l’encan à côté des prix de détail dans les marchés, à titre d’information pour les consommateurs. Un commentaire… 
J’encourage ceux qui font de telles déclarations à se rendre à l’encan de Belle-Rive pour observer de près le déroulement de la vente en gros des légumes. Après les contraintes des premiers jours, on constate un relâchement de la part des encanteurs. Dans de nombreux cas, la vente des légumes ne se fait pas à la criée, comme cela aurait dû être le cas. Dans une telle situation, comment les marchands vont-ils afficher les prix des légumes qu’ils ont achetés en gros au National Wholesale Market ? Cependant, je suis totalement d’accord sur l’importance pour les marchands d’afficher les prix de vente de leurs légumes au détail.

 

 

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