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Dans le secteur de la sécurité : le représentant du ministère du Travail parle d’«esclavage moderne» 

Leevy Frivet en médaillon.

Leevy Frivet, l’attaché de presse du ministre du Travail, condamne sévèrement le traitement réservé à certaines catégories de travailleurs dans le secteur de la sécurité. « C’est l’esclavage moderne, mais la loi est derrière la porte », a-t-il déclaré sur Radio Plus en guise de message d’espoir à toutes les victimes d’exploitation sur leur lieu de travail.

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Leevy Frivet réagissait aux propos de Jean-Pierre, un habitant de Palma, qui a raconté le « traitement inhumain » dont il fait l’objet de la part de son employeur. Il a raconté : « Je travaille sans répit sept jours sur sept de six à 18 heures. Mon salaire mensuel est de Rs 8 500 mais je dois débourser Rs 1 000 dans le transport qui n’est pas remboursé. Je dois me réveiller dès quatre heures du matin et ce n’est que vers 20 heures que je rentre chez moi. J’ai droit à deux jours de congé par mois. Les dimanches et jours fériés – toujours de six à 18 heures – ne sont pas comptés doubles comme le veut la loi. Je n’ai pas de fiche de paie ni de livre de présence et mon patron ne contribue pas pour moi au Plan national de pension. »  

«Sa bann rol la pou teygn»

Au niveau du ministère du Travail, on concède qu’il s’agit là d’une réalité répandue particulièrement dans le secteur de la sécurité et les compagnies de nettoyage. Une telle situation tend à perdurer, selon les rapports parvenus au ministère, a révélé Leevy Frivet. On en connaît la cause et les effets. 

Leevy Frivet a ajouté : « Les abus envers les demandeurs d’emploi sont habituels du fait que certaines compagnies profitent de la faiblesse de certaines catégories de travailleurs, dont l’âge avancé, le certificat de moralité en berne ou lorsque les candidats sont déjà bénéficiaires d’une assistance sociale.  Puisqu’il s’agit des personnes en situation économique précaire et qu’elles doivent absolument travailler, elles sont disposées à accepter ce qu’on leur propose. On les recrute souvent comme gardiens. Ainsi, c’est la porte ouverte à l’exploitation. Un terme sera mis bientôt à de telles dérives. La loi est derrière la porte.  Sa banne rol la pou teigne. » 

«Les élections n’y ont rien à voir»

Dans un autre ordre d’idées mais sur le même thème, le porte-parole du ministère a apporté un démenti formel à l’argument de certains selon lequel le gouvernement est en train de changer les lois industrielles en raison de l’approche des élections générales. 

« C’est totalement faux », a affirmé l’attaché de presse tout en rappelant que, depuis trois ans, la Commission nationale des gages (NRB) a commencé à entendre tous les stakeholders, soit les employeurs de même que les représentants des travailleurs. La commission a présenté une ébauche de son rapport à toutes les parties qui ont eu l’occasion de se faire entendre à nouveau.  Par la suite, les conclusions finales du NRB ont été soumises au ministère du Travail. À son tour, celui-ci a déposé son rapport au conseil des ministres. On en est aujourd’hui au stade où le ministre a déjà soumis ce qu’on appelle les ‘Régulations’ de la loi au Parquet. 

Jean Pierre, qui a eu le courage de dénoncer le traitement que lui fait subir son employeur, a donc été invité à prendre son mal en patience.


 

 

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