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Décès de Kistnen et achats de médicaments - Shakeel Mohamed : «les enquêtes pas encore terminées après quatre ans»

Shakeel Mohamed durant la PNQ.Pravind Jugnauth, Premier ministre, donnant la réplique.

« Quatre années ont passé. Pourquoi prennent-ils autant de temps pour agir quand il s’agit d’affaires de corruption contre des membres du Cabinet, et si rapide quand il s’agit de gens de l’opposition ? », lance le leader de l’opposition, Shakeel Mohamed, en fin de Private Notice Question (PNQ), mardi au Parlement.

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Réponse du Premier ministre : « C’est totalement faux. Les institutions concernées font leur enquête. Puis, comment ose-t-il parler de corruption quand son leader a été pris avec un coffre-fort contenant Rs 230 millions, dont trois millions de dollars provenant d’une banque étrangère ? C’est lui qui va nous donner des leçons dessus ? Ils doivent d’abord se regarder. La police et la Financial Crimes Commission (FCC) vont continuer à enquêter. Nous voulons tous que toute personne ayant été contre la loi soit punie ».

La PNQ du leader de l’opposition portait sur deux volets, à savoir les enquêtes menées par la police et autres autorités sur les contrats attribués pendant la période de Covid-19 en 2020 pour les équipements médicaux, les produits sanitaires et autres articles, et deuxièmement, si les enquêtes ont révélé l’implication de feu Soopramanien Kistnen et d’autres personnes en tant qu’intermédiaires.

Pour ce dernier volet, Pravind Jugnauth avance que le 18 octobre 2020, la Criminal Investigation Civision (CID) de Quartier-Militaire et la police de Moka ont mené une enquête sur la cause du décès de Soopramanien Kistnen. Le 12 novembre 2020, l’affaire a été transmise à la Major Crime Investigation Team (MCIT), une unité spécialisée de la police traitant les affaires d’homicide. « L’enquête de police est toujours en cours », dit le chef du gouvernement. 

En ce qui concerne les achats pendant la pandémie de Covid-19, Pravind Jugnauth déclare que cette partie de l’enquête a été transmise à la défunte ICAC, puis reprise par la FCC, pour de plus amples investigations. Le Premier ministre fait valoir l’article 161 de la FCC Act pour affirmer que concernant l’enquête, « aucune information ne peut être divulguée ».

Shakeel Mohamed a voulu savoir si des membres du High-Level committee du gouvernement, présidé par le Premier ministre, avaient été contactés par des fournisseurs potentiels.

« Je ne suis pas au courant. Je ne peux savoir si des membres ont été contactés », répond Pravind Jugnauth dans un premier temps.

« Et si c’était vous, vous seriez au courant », demande Shakeel Mohamed.

À cela, le Premier ministre répond : « Bien sûr que je serais au courant. Je me rappelle qu’au High-level committee, nous avons reçu des communications de plusieurs fournisseurs et celles-ci ont été référées aux ministères concernés pour les examiner et prendre les actions appropriées ».

Shakeel Mohamed, devenant plus précis, indique qu’il existe des mails dans lesquels le ministre de la Santé, Kailash Jagutpal, l’ancien ministre du Commerce, Yogida Sawmynaden, et le Premier ministre figurent ainsi qu’un certain S.M.

Pravind Jugnauth, qui insiste qu’il ne peut répondre pour d’autres personnes, confirme avoir reçu le 21 avril 2020 un mail d’une entreprise dont il ne se rappelle pas le nom. « Ce mail a été communiqué au Private office du Bureau du Premier ministre et a été envoyé le 22 avril au ministère de la Santé, car cela concernait des équipements médicaux. Je ne peux pas dire ce qui s’est passé ensuite. Je peux aussi dire que le 24 avril….oui,,,,peu importe quelle communication reçue à mon bureau, tout a été envoyé aux ministères concernés pour un suivi ».

Shakeel Mohamed soutient que Yogida Sawmynaden aurait utilisé son mail personnel et non celui en tant que ministre et qu’en plus, Soopramanien Kistnen lui a demandé des détails.

« Je ne peux pas répondre pour d’autres. Encore une fois, toute communication à mon bureau a été envoyée aux ministères concernés », rétorque Pravind Jugnauth.

Pravind Jugnauth affirme que dans le mail en question, Yogida Sawmynaden ne fait que demander les aspects techniques et autres des kits de tests anti-Covid-19 pour les soumettre au ministère de la Santé. « Soyez de bonne foi et mentionnez aussi ce que Yogida Sawmynaden a dit dans le mail. Il n’a fait que faire ce que nous aussi avons fait à mon ministère », lance Pravind Jugnauth.

Or, pour Shakeel Mohamed, la directive 44 du Procurement Policy Office émise durant la pandémie a été enfreinte. Cette-ci explique les paramètres concernant les « emergency procurements ». 

Le Premier ministre soutient pour sa part que « les ministères qui ont pris part à des achats se devaient de respecter cette directive ». Et lorsque Shakeel Mohamed avance que des ministères n’ont pas gardé de traces des procédures d’achats et que des fonctionnaires ont simplement agi sur instruction de ministres, Pravind Jugnauth souligne que « l’enquête déterminera » s’il y a eu des infractions et par qui.

Pravind Jugnauth: « Je n’ai pas encore été interrogé »

« En ce qui me concerne, je peux dire que je n’ai pas encore été interrogé par un quelconque organe d’enquête. En ce qui concerne les autres membres du High-level Committee, je ne suis pas en mesure de dire si l’un d’eux a été interrogé par la défunte ICAC ou la Financial Crimes Commission », affirme Pravind Jugnauth. Il parlait ici de l’enquête concernant l’achat de médicaments et de matériel médical par le gouvernement durant la pandémie de Covid-19.

Le High-Level Committee ne passait pas de commandes

Le Premier ministre, Pravind Jugnauth, a fait ressortir que la tâche du High-level committee concernant la Covid-19 n’était pas de passer des commandes pour l’achat de matériel médical ou de médicaments. « Le Comité avait été mandaté par le Cabinet pour coordonner et surveiller les actions entreprises par les ministères/départements et les autres parties prenantes concernant notre réponse nationale à la pandémie. Le Cabinet était informé de manière hebdomadaire de la situation et des actions entreprises par les institutions concernées, et des décisions politiques étaient prises par le Cabinet selon les besoins. Chaque ministre faisant partie du Comité devait veiller à ce que les recommandations concernant son ministère et les départements relevant de son portefeuille soient documentées et soumises au Cabinet pour examen et approbation. Toutes les décisions prises au niveau du Cabinet étaient consignées et transmises aux ministères concernés pour les actions nécessaires de leur part », conclut-il.

 

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