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Décès depuis mars 2021 : 46 des 197 victimes de la COVID-19 avaient moins de 60 ans 

Pour le Dr Dooshanveer Nuckchady, le relâchement est la principale cause du fort taux de mortalité chez les jeunes.

Maurice a officiellement enregistré 197 décès à cause de la COVID-19 depuis mars 2021. Si on compte les 10 morts de 2020, cela porte le total à 207. Environ un quart des victimes était âgé de moins de 60 ans. 

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Des précisions ont été apportées le vendredi 5 novembre 2021 par le ministre de la Santé, qui était face à la presse. Répondant à une question, il a indiqué que sur les 197 personnes décédées à cause de la COVID-19 en 2021, 46 étaient âgées de moins de 60 ans. Parmi ces jeunes patients, 39 souffraient de comorbidités et 27 n’étaient pas vaccinés. 

Autre annonce du Dr Kailesh Jagutpal : durant la semaine écoulée, 42 décès sont survenus et 14 personnes étaient âgées de moins de 60 ans. De ces 42 personnes, 20 n’étaient pas vaccinées et 22 l’étaient. Trente-six avaient des comorbidités. Les décès de la semaine représentent 21,3 % de la totalité de ceux enregistrés cette année. 

Toutefois, si on se réfère au tableau fourni par Worldometers à travers l’Organisation mondiale de la santé, entre le 1er novembre et le 5 novembre, 39 décès ont été enregistrés. Confronté à ces chiffres, le Dr Jagutpal a affirmé que ce sont les données du ministère qui sont vraies. 

Pourtant, le nombre total (197 morts) correspond (voir tableau). Coïncidence : c’est le jour de la fête des morts que le nombre record de décès en un jour a été enregistré, soit 18 décès le 2 novembre dernier. 

Les plus jeunes victimes connues de la COVID-19 étaient âgées entre 15 mois et 44 ans. Ils sont au nombre de 12. Ils avaient respectivement 15 mois, deux ans, 20 ans, 22 ans, 31 ans, 32 ans, 34 ans, 35 ans, 38 ans, 40 ans, 43 ans et 44 ans. 

Les chiffres enregistrés au quotidien confirment qu’il y a un rajeunissement des personnes décédant de la COVID-19. Au départ, la maladie affectait ceux âgés de 60 ans ou plus, sauf dans le cas d’une jeune habitante de Rose-Belle de 20 ans en 2020. D’aucuns attribuent le rajeunissement des décédés à l’apparition du variant Delta. 

Le Dr Dooshanveer Nuckchady, spécialiste en maladies infectieuses qui était présent à la conférence du ministère de la Santé vendredi, a été interrogé à ce sujet. Selon lui, il a été prouvé dans certains pays que le Delta est lié au décès de beaucoup de jeunes. « Ce variant peut affecter les plus jeunes dans certains pays et il se transmet plus facilement. Il y a de plus en plus de cas de Delta, mais il faut établir le lien scientifiquement », a fait comprendre le Dr Dooshanveer Nuckchady. 

Manque de vigilance 

Il a cependant précisé que tout le monde est à risque, car, selon lui, ce qui est avéré, c’est que les gestes barrières sont moins respectés. Depuis la relaxation des règles sanitaires, il y a plus de mouvement de foule. « Ceci est à l’origine d’une transmission accrue, d’autant que le variant est plus contagieux. Il y a un relâchement, surtout avec les fêtes et les sorties. Les jeunes sont moins vigilants », constate le médecin. 

Le Dr Nand Pyndiah, virologue, a, pour sa part, fait ressortir que 23,2 % des personnes décédées de la COVID-19 étaient âgées de moins de 60 ans, en l’occurrence un quart. Il estime qu’il y a trois explications principales à cela. La première est un manque de vigilance de la part des plus jeunes.

« On connaît mal le virus. Il n’est pas comme l’Ebola, etc… Le taux de mortalité est faible mais la seule protection c’est le respect des gestes barrières.Les gens, surtout les plus jeunes, sont moins vigilants envers un ennemi qu’ils ne connaissent pas », a affirmé le virologue. 

L’autre raison, selon lui, porte sur les comorbidités. Les jeunes tombent moins malades et ils sont peu nombreux à subir des bilans de santé pour connaître leurs conditions. Une fois infectés, ils sont vite affaiblis par le virus et risquent la mort. 

« Ensuite tous les gens ne sont pas pareils », a ajouté le Dr Nand Pyndiah. Il a souligné que des gens peuvent souffrir d’une certaine forme de déficience immunitaire sans le savoir. Le corps humain comporte différents types de cellules. Normalement, les cellules de défense attaquent celles qui sont infectées, mais d’autres cellules interviennent pour que ce soit uniquement les virus qui soient attaqués et non les cellules. Or, indique le virologue, chez ceux qui présentent des déficiences immunitaires, les cellules de défense détruisent celles qui sont infectées et dans le cas de la COVID-19, ce sont les cellules des poumons qui sont attaquées et détruites. 

 

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