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Décès liés à la Covid-19 : les limites de la prise en charge à distance 

« Il y a trop de décès. Il va falloir continuer à se battre, car le vaccin marche », a affirmé le Premier ministre adjoint, Steven Obeegadoo, le vendredi 29 octobre. Les chiffres inquiètent, les victimes de la Covid-19 sont de plus en plus jeunes et la prise en charge à distance ne fonctionne pas. 

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Le virus de la Covid-19 ne fait plus de distinction. Les experts essaient de comprendre comment de jeunes personnes en bonne santé peuvent mourir après une contamination. Surtout que certains d’entre eux étaient doublement vaccinés. Les spécialistes sont  unanimes : l’isolement à domicile comporte des lacunes. Selon eux, la prise en charge à distance ou par téléphone ne fonctionne pas. Vendredi, lors de l’inauguration de l’unité des soins palliatifs de la Clinique Ferrière de Bon Secours, Steven Obeegadoo devait affirmer : « même si le vaccin marche, cela ne suffit pas. Même vaccinés, des patients meurent. »

« Personne n’est à l’abri »

Ces dernières semaines, parmi les patients décédés de la Covid-19, on dénombre des personnes dans la trentaine et la quarantaine. Or, jusqu’ici, la moyenne d’âge des victimes était de 50 ans et plus.  Le virus est récent et ne cesse de nous étonner. C’est ce qu’explique l’épidémiologiste Dr Deoraj Caussy. Pour lui, cette évolution dans le schéma de contamination était attendue. « Personne n’est à l’abri, vacciné ou pas », affirme-t-il. 
De ce fait, il ne faut pas se fier à la vaccination uniquement. La protection efficace demeure les gestes barrières. « Pourquoi prendre des risques ? Il est nécessaire de continuer à prendre des précautions. Ne jouez pas à la roulette russe avec ce virus, même un athlète peut en mourir. » Tel est la sévère mise en garde de ce spécialiste. 

Hospitalisation pour ceux ayant un taux de saturation d‘oxygène de moins de 94 %

Pour sa part, le virologue Dr Nand Pyndiah indique que le nombre de décès en hausse coïncide avec l’isolement à domicile. Cet exercice nécessite une logistique prolongée d’une assistance professionnelle. « Pour un isolement à domicile, le patient doit contrôler son taux de saturation d’oxygène et sa température principalement », affirme le virologue. Il a donc besoin d’avoir accès à un appareil. Dr Nand Pyndiah fait remarquer qu’une simple grippe peut affecter les poumons et devenir une pneumonie mortelle. « Maintenant, imaginez un virus qui attaque les poumons… Il faut constamment surveiller le patient à travers des examens », ajoute le spécialiste. Ce dernier indique recevoir un grand nombre de demandes de la part des personnes en isolement. Elles souhaitent être examinées, car les médecins du Domiciliary Monitoring Unit (DMU) ne sont pas joignables.  
Le Dr Vasantrao Gujadhur est l’ancien directeur des services de santé. Lui aussi pense que le contrôle des patients est important. Il fait ressortir qu’un patient avec un taux de saturation d’oxygène de moins de 94 % doit être hospitalisé. « Comment peut-on savoir quel est le taux des personnes isolées sans appareil et examens », se demande-t-il. En principe, ces examens doivent se faire deux fois par jour et l’appareil utilisé coûte à partir de Rs 5 000. D’où l’importance des visites par les médecins de la DMU. 

« Les causes des nombreux décès enregistrés par le pays sont simples à expliquer. Premièrement, les patients ne connaissent pas leur état de santé. Ensuite, les équipes de la DMU tardent à venir. En dernier lieu, les tests vitaux ne sont pas effectués. Il faut une prise en charge. Pour cela, si le besoin se fait ressentir, on peut rouvrir les centres de quarantaine », affirme le docteur. Pour lui, une consultation ne peut pas se faire au téléphone. 

L’équipe des médecins de la DMU est débordée et le ministère de la Santé en est conscient. 172 médecins ont été recrutés en août dernier pour rejoindre l’équipe, qui comprend plus de 200 membres. Cependant, le ministère a déjà lancé un appel pour recruter davantage de médecins afin de renforcer l’équipe. 

 

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