Législatives 2019

Décryptage : Jugnauth assomme le MMM, Ramgoolam ménage le parti

En ce début de campagne électorale, les tirs croisés ne sont pas uniquement entre les deux adversaires au poste de Premier ministre, nommément Pravind Jugnauth et Navin Ramgoolam. De temps en temps, Paul Bérenger est égratigné par le leader du MSM qui va jusqu’à appeler les électeurs à « ne pas gaspiller leur vote » avec les candidats du MMM pour deux raisons. Primo, le parti mauve joue le rôle de figurant. Secundo, Paul Bérenger « ne deviendra pas Premier ministre ». 

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A contrario, le leader du PTr donne l’impression de ménager Paul Bérenger. Lors d’un point de presse le lundi 14 octobre 2019, Navin Ramgoolam a esquivé une question sur les propos de Pravind Jugnauth à l’effet que le MMM serait figurant. « Li pou dir sa mem. Li kone dan ki bez li ete. Mwa mo dir enn eleksyon zame gagne davans. Bizin travay ziska dernye ler. Nou bizin vizilan », a-t-il répondu. 

Cette posture de Navin Ramgoolam pourrait en intriguer plus d’un quand on sait que la veille, lors de la cérémonie de présentation des candidats du MMM, Paul Bérenger a fait une sortie contre lui sans prendre de gants. « Zorro (NdlR : faisant référence à Navin Ramgoolam) n’a pas de courage et de force pour aller seul aux élections. La honte sur lui. À ce jour, il n’arrive pas à confirmer s’il sera candidat dans la circonscription no 5 (NdlR : Pamplemousses/Triolet) », avait déclaré le leader des mauves. Le leader du MMM a également qualifié de honteuse la décision de Pravind Jugnauth de ne pas accorder d’investitures à la majorité de ses élus de 2014 car cela représente, selon lui, une motion de blâme.

Navin Ramgoolam laisse-t-il une porte entrouverte en vue d’un accord post-électoral si le besoin se fait sentir ? Dans une lutte à trois, tout peut arriver, comme l’a dit Lindsay Rivière dans une interview accordée au Défi-Plus samedi. Bien crédule ce leader qui est convaincu que son parti est grand favori ! Les résultats des élections de 1976 en sont la preuve. C’est peut-être fort de cette expérience que Paul Bérenger présage que le MMM aura un rôle de joker après les élections du 7 novembre. D’ailleurs, avec ses sept élus, le PMSD était le joker en 1976, privant le MMM du pouvoir bien qu’il ait fait élire 30 candidats contre 25 au PTr. Après la nomination des Best Losers, le rapport de forces était le suivant : MMM (34 députés), PTr (28) et PMSD (8). 

Un accord post-électoral ne sera pas une mince affaire pour Paul Bérenger. Sera-t-il prêt à cohabiter avec Xavier-Luc Duval dans une alliance avec l’Alliance Nationale ou avec Alan Ganoo, Steve Obeegadoo et Kavi Ramano dans une alliance avec l’Alliance Morisien ? L’avenir nous le dira… 

 

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