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Dépréciation de la roupie : vers une nouvelle flambée des prix des produits alimentaires

Les prix des produits importés et des ingrédients utilisés dans la production locale risquent de grimper.

La dépréciation subite de la roupie mauricienne laisse un goût amer aux importateurs et distributeurs des denrées alimentaires. Une nouvelle flambée des prix n’est pas à écarter. Ce sont les consommateurs qui en feront les frais. 

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Sonny Wong, Chief Operating Officer (COO) d’Innodis, dit suivre la situation de très près. Il indique d’emblée que la dépréciation de la roupie vis-à-vis des devises principales augmentera définitivement le coût à l’arrivée des produits importés ainsi que des ingrédients entrant dans la production locale. 

« Innodis fait le nécessaire pour minimiser toute augmentation en négociant de meilleurs prix en amont avec les fournisseurs car nous jouissons d’une bonne relation avec l’ensemble des partenaires internationaux », ajoute Sonny Wong. Il ajoute toutefois que si la roupie continue à se déprécier, il n’aura d’autre choix que de répercuter cette hausse sur le prix des produits.

Ignace Lam, COO d’Intermart, abonde dans son sens. Il explique que l’augmentation de prix est inévitable, peu importe le pays duquel sont importés les produits. « Le pays d’origine n’a pas d’importance car une dévaluation est ‘across the board’ », dit-il.  

Avis partagé par Rajesh Ramdenee, Chairman d’Agiliss Ltd. Il indique qu’une hausse de prix des produits importés est inévitable. « Cela fait plusieurs mois que nous faisons face à une appréciation du dollar, mais nous sommes un peu choqués en constatant la hausse d’environ 4 % à 5 % du 28 juin. Cela impactera sans doute les prix des produits importés parce que la roupie est dévaluée », estime-t-il. 

Quant à Suttyhudeo Tengur, président de l’Association pour la protection de l’environnement et des consommateurs (Apec), il note que la majeure partie du commerce de Maurice se fait avec des pays dont les devises sont appréciées par rapport à la roupie mauricienne. « S’il est vrai que nos exportations vers l’Europe bénéficieront d’un certain ‘windfall gain’ avec la dépréciation, nous importons cependant de manière conséquente de ces pays européens pour contrebalancer ces gains que peuvent rapporter nos échanges commerciaux », fait-il ressortir. 

Il observe que la grosse majorité des importations mauriciennes payées en dollars américains a crû de 7 % ces douze derniers mois. « Pire, nos importations de produits laitiers, dont le beurre, le fromage et le lait en poudre, proviennent d’Australie et de la Nouvelle-Zélande, deux pays dont les devises ont grimpé de 15,7 % et de 14 % respectivement », dit-il. 

Suttyhudeo Tengur pense que la dépréciation généralisée s’ajoute à la hausse du coût du fret maritime qui a augmenté de plus de 100 %. En fin de compte, ce sont les consommateurs qui seront pénalisés. Il suggère que le ministère du Commerce vérifie les prix des denrées de base pour protéger les consommateurs et surtout pour agir fermement contre ceux qui sont peu scrupuleux. 

« Ce n’est pas étonnant qu’une boîte de beurre de 500 g coûte Rs 90 à monter et que le fromage cheddar de 250 g soit à plus de Rs 85, exception faite des prix promotionnels appliqués par les grandes surfaces chaque mois », soutient le président de l’Apec.

 

 

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