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Détournement allégué de Rs 11,4 M à Planet FM - Promoteur vs bailleur de fonds : la guerre est déclarée

Vedan Choolun Vedan Choolun a comparu devant le tribunal de Rose-Hill le mardi 28 mai 2019.

Vedan Choolun, actionnaire majoritaire de Mayfair and Purely Communications Ltd qui gère Planet FM, accuse Raphaël Michel Patrick Eggenspieller, un Français, de prétendre être le propriétaire de cette radio. Ce dernier s’en défend, disant vouloir simplement savoir ce qu’il est advenu des Rs 26,4 millions qu’il a injectées dans la société.  

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Qui tente d’escroquer qui chez Planet FM ? Vedan Choolun, arrêté puis libéré sous caution (voir hors-texte), est accusé par un des actionnaires, Arvind Nilmadhub, de détourner des fonds de Mayfair and Purely Communications Ltd (MPCL), société derrière la nouvelle radio privée Planet FM. Vedan Choolun, lui-même actionnaire de la société, réplique que Raphaël Michel Patrick Eggenspieller, qui a massivement financé la nouvelle radio, essaie d’en faire l’acquisition dans son dos. Pour compliquer la donne : Eshan Juman, directeur de l’hebdomadaire Sunday Times, assure avoir reçu une offre pour racheter la radio. Ce que Vedan Choolun et Patrick Eggenspieller nient tous deux.

Interrogé par Le Défi Quotidien sur les tentatives présumées de vendre Planet FM, Vedan Choolun explique : « C’est un Français, Raphaël Michel Patrick Eggenspieller, qui essaie de vendre quelque chose qui ne lui appartient pas. » Selon ce dernier, les autres partenaires de MPCL ont tenté d’ajouter Patrick Eggenspieller comme directeur de la compagnie dans la journée du mardi 28 mai 2019. « Je détiens 81 % des actions et je préside le conseil d’administration. Ils ne peuvent pas faire cela sans mon approbation », poursuit-il.

« Conflit entre actionnaires »

Sauf qu’au moment de faire la demande de permis auprès de l’Independent Broadcasting Authority (IBA), c’est bien Arvind Nilmadhub qui était unique actionnaire de la société. Vedan Choolun assure que ce n’était qu’une solution temporaire. « J’ai approché Akilesh Roopun pour constituer une équipe pour les démarches. C’est lui qui a mis l’équipe sur pied et j’ai payé USD 230 000 à Nilmadhub pour un Business Plan. » Akilesh Roopun, conseiller en communication au ministère des Affaires étrangères, confirme ces dires, assurant avoir donné un coup de main bénévolement.

Selon Vedan Choolun, il avait toujours été question qu’Arvind Nilmadhub lui transfère ses actions une fois que tout serait prêt, ce qui a été fait il y a une semaine. « Il avait déjà signé les papiers, mais c’est après que je les ai enfin déposés au Registrar qu’il a porté plainte », explique Vedan Choolun. Arvind Nilmadhub n’a pas souhaité commenter ces accusations.

Patrick Eggenspieller serait entré dans l’affaire il y a huit mois. « Je l’ai connu à travers Arvind Nilmadhub et il nous a accordés un prêt de € 450 000 (Rs 17,8 millions) et une deuxième somme additionnelle. Maintenant il prétend posséder Planet FM ! » s’insurge Vedan Choolun.

Le Défi Quotidien a contacté Patrick Eggenspieller. Ce dernier confirme être un créancier de l’entreprise : « J’ai injecté £ 495 000 (Rs 22,3 millions) en janvier et Rs 4,1 millions fin mars. » Total : Rs 26,4 millions. Le Français assure n’être ni directeur, ni actionnaire. Il rappelle que l’IBA n’autorise aucun étranger à être actionnaire à plus de 20 % dans une radio. « J’ai toujours été un sleeping partner. Il s’agit de délires de Choolun. Il ne fait que mentir depuis des mois », dit-il.

Le bailleur de fonds souligne le fait que Vedan Choolun n’était pas actionnaire majoritaire « jusqu’à samedi dernier ». Il estime que la situation actuelle relève d’un conflit entre actionnaires, soulignant qu’il y a des intérêts directes à cause de l’argent investi. « Les premiers signes sont inquiétants », précise Patrick Eggenspieller.

Est-il l’unique source de financement de Planet FM ? « Justement, Vedan Choolun devait financer aussi, mais cela fait six mois qu’on attend la livraison d’équipements. Au final, tout ce qu’il a payé semble être sorti de la poche de la société », répond le Français.

Pour rajouter une couche de confusion à l’histoire, Eshan Juman, contacté par Le Défi Quotidien, explique avoir reçu une offre de rachat d’un individu se présentant comme le bailleur de fonds de MPCL. « On nous a approchés et la somme de Rs 55 millions a été mentionnée. Nous avons pris rendez-vous pour en discuter plus sérieusement durant la semaine. »

Eshan Juman refusera de nous révéler l’identité de la personne qui l’a contacté, mais Patrick Eggenspieller affirme qu’il ne s’agit pas de lui : « Je ne le connais pas. Je ne lui ai jamais parlé et je n’ai pas le temps de m’occuper de ce genre de choses. » Vedan Choolun est-il derrière la démarche ? « Jamais ! Jamais ! Jamais ! Je viens de passer cinq jours en détention. Comment j’aurais fait ? » rétorque ce dernier.

Rappelons que Vedan Choolun est le fondateur de la société United Indians Internet Television Network (Uitv), entreprise de divertissements en ligne. Dans le passé, il a fondé plusieurs journaux, qui n’ont pas eu une longue vie, à l’instar de Maurice Soir et du Sunday Mirror. Il est également propriétaire de Maunews Online, un site Web qui soutient les actions de Pravind Jugnauth et de l’ex-ministre des Affaires étrangères Vishnu Lutchmeenaraidoo, tout en critiquant les actions du Parti travailliste.


Me Sanjeev Teeluckdharry : « Que la police sollicite l’avis du Parquet le même jour »

« Que la police sollicite l’avis du Parquet le même jour. » Propos de Me Sanjeev Teeluckdharry, avocat de Vedan Choolun, à sa remise en liberté sous caution. L’homme de loi affirme que son client a été arrêté sur la base d’allégations non fondées à l’aéroport de Plaisance la semaine dernière. Me Sanjeev Teeluckdharry explique que la police devra faire connaître sa position sur la motion qu’il a présentée pour que l’accusation retenue contre son client soit rayée et celle concernant la demande d’autorisation de Vedan Choolun de se rendre à l’étranger. « Monsieur Choolun est innocent, mais le système a fait qu’il a dû être arrêté par la police », soutient l’avocat. Selon Me Teeluckdharry, la police doit privilégier les éléments de « reasonable suspicions », au lieu des allégations « non fondées ».


Vedan Choolun : « Je suis victime d’un complot »

Bala Krishna, plus connu comme Vedan, Choolun a comparu devant tribunal de Rose-Hill, dans l’après-midi du mardi 28 mai 2019. À sa sortie, l’homme fort de Mayfair and Purely Communication Ltd a lancé à des membres de la presse : « Je suis victime d’un complot. »

Il a retrouvé la liberté après une semaine derrière les barreaux. Il fait l’objet d’une enquête du Central Criminal Investigation Department (CCID) sur le détournement allégué de Rs 11,4 millions. Il avait été arrêté par le CCID alors qu’il s’apprêtait à quitter le pays à destination de Londres, dans la soirée du jeudi 23 mai.

Cet homme de 69 ans, domicilié à Stanley, Rose-Hill, est provisoirement accusé de « conspiracy to defraud a company ». Après avoir payé sa caution fixée à Rs 15 000, Vedan Choolun a dû signer une reconnaissance de dettes de Rs 35 000.

Dans la journée du mardi 28 mai, Me Sanjeev Teeluckdharry, l’homme de loi de Vedan Choolun, a présenté des motions pour permettre à son client de voyager et pour que l’accusation retenue contre lui soit rayée. Les débats entourant la motion présentée par l’avocat de la défense se tiendront le mardi 6 août 2019.

Interrogé par la presse après sa libération sous caution, Vedan Choolun a avancé qu’Arvind Nilmadhub est un « minority shareholder » et qu’il ne jouit pas du statut de directeur au sein de Mayfair and Purely Communication Ltd. Vedan Choolun soutient qu’il ne compte pas rester les bras croisés. Il envisage à son tour de porter plainte contre Arvind Nilmadhub et contre les deux autres partenaires de la firme.

 

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