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Dettes de plus de Rs 100 millions : Eon Reality Mauritius sous administration volontaire

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Eon Reality Mauritius, comptant Mauritius Telecom et State Informatics Ltd parmi ses actionnaires, devait propulser Maurice au premier plan des technologies de réalité augmentée et virtuelle. Plusieurs centaines de millions avaient été investies. Un peu moins de quatre ans plus tard, l’entreprise a été placée sous administration volontaire.

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Lancée en grande pompe, le 3 septembre 2015, Eon Reality Mauritius (ERM) a été mise sous administration volontaire vendredi. Née d’un partenariat entre Mauritius Telecom, la State Informatics Ltd (SIL), qui est une compagnie d’État, et la société américaine EON Reality Inc., elle devait être une référence absolue en technologies de réalité augmentée et virtuelle pour la région Afrique.

Outre offrir des prestations en réalité augmentée et virtuelle, la compagnie avait ouvert une VR Innovation Academy pour former des jeunes en technologies 3D, en collaboration avec l’Université de Maurice.  Elle avait aussi ouvert l’iDome, une salle de cinéma VR au centre commercial de Bagatelle, en janvier 2017. C’était la seconde salle de ce type au monde. L’autre se trouve à Laval en France.

La compagnie s’avère être un échec cuisant, ayant englouti plusieurs centaines de millions de roupies jusqu’ici. Les actionnaires ont préféré placer la compagnie sous la tutelle d’un administrateur,  Bakertilly, dans l’espoir de sauver ce qui peut encore l’être. Il nous revient qu’un plan de sauvetage a été élaboré par la maison-mère aux USA et que celui-ci est à l’étude.

Car, il y a urgence en la demeure. Surendettée, ERM frise le crash. Selon les derniers chiffres disponibles au Registrar of Companies, elle avait accusé des pertes de Rs 93 042 404. Ces chiffres ont été approuvés le 23 août 2017. À l’époque, le montant total des dettes était de Rs 129 135 535.

« Le projet a nécessité un investissement de plus de Rs 300 millions, dont plus de Rs 150 millions sont venues des partenaires locaux, c’est-à-dire Mauritius Telecom, SIL et la State Bank of Mauritius », explique un proche du dossier.

Plan de redressement

« Depuis octobre, la maison-mère a cessé d’envoyer des fonds à Maurice. Au départ, il était question qu’elle finance le projet pendant cinq ans, mais vu que la compagnie était loin du résultat escompte, ils ont fermé le robinet », ajoute-t-il. La partie américaine a cependant proposé un plan de redressement, car elle souhaite quand-même garder la société en vie.

Mais l’ambition de faire de Maurice une plateforme de réalité virtuelle et réalité augmentée en Afrique, c’est du passé. Eon Reality Inc. a d’ailleurs ouvert des bureaux à Johannesburg, à Pretoria et dans trois autres grandes villes africaines.

Au niveau de la direction de la SIL, on préfère ne pas commenter l’échec d’ERM. Mauritius Telecom souligne pour sa part qu’elle n’est qu’un actionnaire minoritaire au sein de la compagnie EON Reality (Mauritius). Mauritius Telecom détient 737 022 actions, alors que SIL en a 175 117. La maison-mère, Eon Reality Inc est, elle, propriétaire de 2 035 951 actions.

« Nous tenons à préciser qu’il n’y a pas eu de mise sous administration judiciaire pour EON Reality (Mauritius). EON Reality (Mauritius) s’est elle-même placée sous administration volontaire (Voluntary administration). Un administrateur a été nommé et son rôle est d’améliorer la rentabilité d’EON Reality (Mauritius). À noter qu’EON Reality (Mauritius) a plusieurs gros contrats en cours de finalisation, dont un de Rs120 millions avec une université sud-africaine », explique encore Mauritius Telecom.

Une dette de plus de Rs 15 millions auprès de l’UoM

Parmi les entités auprès desquelles ERM est endettée, il y a l’Université de Maurice. La compagnie EON Reality occupait le deuxième étage (304 m2) et le troisième (970 m2) du bâtiment The Core, à Ébène, depuis septembre 2015 pour un loyer mensuel de Rs 425 000. Les locaux appartiennent à l’Université de Maurice. Or, depuis plus de trois ans, Eon Reality ne s’est pas acquittée de son loyer. L’ardoise a atteint approximativement Rs 17 millions. Une somme que l’Université de Maurice n’obtiendra pas de si tôt.

 

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