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Disparition en mer à Montagne-Jacquot : Darwin Labonté, 25 ans, introuvable après une semaine

Darwin Labonté, selon des témoins, est tombé de la falaise le samedi 21 janvier.

Les garde-côtes recherchent le corps de Darwin Labonté depuis maintenant une semaine. Ce jeune homme de 25 ans, résidant à Pointe-aux-Sables, avait été vu en difficulté dans l’eau par un couple à Montagne-Jacquot. Selon la jeune femme, il se trouvait au bord de la falaise quand une grosse vague l’a emporté.

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Disparu en mer depuis une semaine au niveau de Montagne-Jacquot, le corps de Darwin Labonté reste introuvable. En raison des pluies torrentielles qui se sont abattues sur l’île jeudi et vendredi, les recherches sous-marines ont dû être interrompues par la National Coast Guard (NCG). Elles ont repris ce samedi.

« C’était trop risqué pour nos plongeurs d’entrer dans les eaux troublées de Montagne-Jacquot. Malgré le mauvais temps, les recherches étaient toutefois maintenues. Notre équipe était sur place et surveillait la surface de l’eau », nous indique-t-on. 

À l’ouverture de l’enquête, l’identité de la victime était inconnue. C’est dans le courant de la semaine que la police de Pointe-aux-Sables a pu savoir avec certitude qu’il s’agissait de Darwin Labonté, un habitant de Résidence La Tourelle âgé de 25 ans. Son frère et sa belle-sœur l’ont identifié sur des enregistrements de vidéosurveillance. Une déposition a été faite au poste de police pour officialiser le signalement de la disparition.

Le jeune homme avait été vu par un jeune couple, dans l’après-midi du samedi 21 janvier, à Montagne-Jacquot. « Il se tenait au bord de la falaise lorsqu’il a été emporté par une grosse vague. Nous l’avons ensuite aperçu en difficulté dans l’eau », a expliqué la jeune femme. C’est vers 17 h 30 qu’elle a alerté la police. 

En se basant sur la description fournie par le témoin, les enquêteurs ont pu repérer la personne sur les images des caméras du dispositif Safe City. Celles-ci montrent Darwin Labonté en train de marcher le long de la route de la prison de Petit-Verger, puis se diriger vers Montagne-Jacquot. Les recherches ont alors débuté. Elles cesseront au bout d’une quinzaine de jours.

Sa belle-sœur Melly : « Il avait peur de l’eau et ne savait pas nager »

Un sentiment de tristesse mêlée d’incompréhension s’est installé dans la famille Labonté, à Résidence La Tourelle, un quartier de Pointe-aux-Sables. « Darwin avait peur de l’eau et il ne savait pas nager. On ne comprend pas ce qu’il est allé faire sur la falaise de Montagne-Jacquot. Il n’avait pas l’habitude de se rendre là-bas », nous dit Melly, sa belle-sœur. 

Issu d’une fratrie de cinq enfants, deux garçons et trois filles, Darwin Labonté est décrit comme un jeune homme introverti, solitaire et calme. « Li pa ti ena kamwad, li ti touletan tousel. Li ti trankil, mem dimoun zour li, li pa pou reponn. » Cependant, cela faisait six ans qu’il avait sombré dans l’enfer de la drogue synthétique. 

Célibataire, Darwin se levait tôt pour trouver l’argent nécessaire à sa consommation. « Li al rod enn travay, netoy lakour pou gagn enn ti kas zis pou aste sa simik-la », raconte Melly. Il lui arrivait souvent, dit-elle, de ne pas rentrer à la maison pendant deux ou trois jours. « Li al partou kot li gagne. Li mem dormi lor sime. Li ena enn ti problem mantal telma linn dan simik. Kot so lipie amen li, li ale. Je pense que c’est la drogue qui l’a mené sur la falaise. »

C’est le dimanche 22 janvier que la famille de Darwin Labonté a été informée par la police qu’il était probablement la personne tombée à la mer à Montagne-Jacquot la veille. Ce vendredi, alors que les recherches sous-marines étaient suspendues pour cause de mauvais temps, l’époux de Melly (le frère de Darwin) et d’autres proches ont bravé le danger. « Kan mem lamer ti move zot inn ale pou gete si lekor pe flote. Zot inn rant enn tigit dan delo apre zot inn retourne. Zot pann trouv nanye akoz delo lamer ti ena labou », explique la belle-sœur.

Selon elle, dernièrement, Darwin essayait de reprendre le contrôle de sa vie. « Li ti anvi aret ladrog, li ti pe dir li anvi sanze. » Le jeune homme devait d’ailleurs se rendre au Canada en avril prochain dans l’intention de prendre un nouveau départ. « Li ti pou al kot so ser laba », précise Melly.

Montagne-Jacquot : un site dangereux

Située derrière la prison de Petit-Verger et non loin du phare d’Albion, Montagne-Jacquot est une colline qui se termine précipitamment au bord de l’océan. La hauteur de la falaise est de 33 mètres. On accède au site à partir de Pointe-aux-Sables. Sur place, la vue sur la mer est impressionnante, tout comme les déferlantes qui s’écrasent contre la roche basaltique quand la houle vient de l’ouest. Lorsque l’océan est calme, les amateurs de sensations fortes sont nombreux à plonger du haut de la falaise. En dépit du panneau indiquant « baignade dangereuse ».

L’avertissement est pleinement justifié. « Finn gagn boukou missing e noyad isi », nous dit un policier de Pointe-aux-Sables. « Certains n’hésitent pas à descendre la falaise pour visiter les grottes formées par les vagues. Zot pa reflesi ki danze ena ladan. Delo la kapav kalm me enn sel kout li monte. Sa plas la li bon pou al get vag kraze me pa desann e koste ek vag. »

Le 8 mars 2017, quatre jeunes qui s’étaient trop approchés du bord de la falaise ont été emportés par une grosse vague soudaine. Il n’y a eu qu’un seul survivant. Les garde-côtes ont repêché le corps d’un de ses amis. Les deux autres victimes n’ont jamais été retrouvées. Plusieurs accidents similaires se sont produits à cet endroit.

 

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